Endométriose : mieux évaluer les effets des traitements hormonaux et valider une approche chirurgicale innovante
Le cancer de l’endomètre fait partie des principaux cancers gynécologiques. Il touche surtout les femmes après la ménopause. Souvent diagnostiqué à un stade précoce, il bénéficie aujourd’hui de plusieurs traitements efficaces. Il reste malgré tout responsable de nombreux décès.
De nombreuses recherches visent ainsi à mieux le soigner, grâce à l’immunothérapie, aux thérapies ciblées ou encore à la médecine personnalisée.
Quelques chiffres sur le cancer de l’endomètre
Le cancer de l’endomètre est l’un des cancers gynécologiques les plus fréquents. Selon le Centre Léon Bérard, en 2023, le nombre de nouveaux cas diagnostiqués en France est de 8 432, plaçant la maladie au 4e rang des cancers chez la femme. Avec 2 698 décès recensés en 2020, il représente la 8e cause de mortalité par cancer chez la femme d’après l’Institut Gustave Roussy. La pathologie apparaît généralement après la ménopause, l’âge moyen de survenue étant de 68 ans.
Qu’est-ce que le cancer de l’endomètre ?
Le cancer de l’endomètre, ou cancer du corps de l’utérus, est une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules de l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Il ne doit pas être confondu avec le cancer du col de l’utérus. Il s’agit dans 75 à 80 % des cas d’un carcinome endométrioïde, dépendant des œstrogènes. Pour le reste, il s’agit de carcinomes non dépendants des œstrogènes tels que les carcinomes séreux papillaires et les carcinomes à cellules claires, ou de carcinosarcomes.
Quels sont les symptômes du cancer de l’endomètre ?
Le cancer de l’endomètre se manifeste très tôt par la présence de saignements. Le principal symptôme est un saignement vaginal survenant après la ménopause. Chez les femmes plus jeunes, il peut se manifester par des règles anormales, abondantes ou irrégulières.
Quels sont les facteurs de risque du cancer de l’endomètre ?
Plusieurs facteurs, comme l’obésité, les hormones et la génétique, peuvent augmenter la probabilité de développer un cancer de l’endomètre.
L’obésité
Le principal facteur de risque du cancer de l’endomètre est l’obésité. En effet, un excès de masse grasse favorise la production d’œstrogènes, ce qui peut stimuler de manière anormale la muqueuse utérine. Le risque de cancer est ainsi multiplié par deux à cinq selon l’indice de masse corporelle (IMC). Des pathologies fréquemment associées à l’obésité, comme le diabète de type 2 et l’hypertension artérielle sont également des facteurs de risque reconnus.
Les facteurs hormonaux
L’absence de grossesse et certains troubles hormonaux, tels que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), peuvent favoriser l’apparition du cancer de l’endomètre en raison d’un déséquilibre hormonal persistant. D’autres facteurs hormonaux entrent en jeu, notamment l’hyperplasie de l’endomètre non traitée, ou encore la prise prolongée d’œstrogènes non compensée par un progestatif, comme cela peut être le cas dans des formes de traitement hormonal substitutif.
Les facteurs génétiques
Des antécédents familiaux de cancers digestifs ou gynécologiques, en particulier dans le cadre du syndrome de Lynch, constituent un facteur de risque génétique à ne pas négliger.
Comment le cancer de l’endomètre est-il diagnostiqué ?
Contrairement au cancer du col de l’utérus, il n’existe ni moyen de prévention, ni méthode de dépistage du cancer de l’endomètre. Cependant, comme il se manifeste très tôt par des saignements, le cancer de l’endomètre est souvent détecté à un stade précoce.
Le diagnostic de la maladie débute généralement par une échographie pelvienne ou endovaginale, qui permet de détecter un éventuel épaississement anormal de l’endomètre. Si une anomalie est suspectée, une hystéroscopie peut être réalisée. Cet examen consiste à introduire une petite caméra dans la cavité utérine afin d’en observer directement la muqueuse et de pratiquer, si nécessaire, un prélèvement ciblé.
Le diagnostic est confirmé par une biopsie endométriale, c’est-à-dire une analyse des cellules de l’endomètre. Une fois la présence d’un cancer établie, des examens d’imagerie tels que l’IRM ou le scanner sont prescrits pour évaluer l’extension de la tumeur et rechercher d’éventuelles atteintes dans les organes voisins ou les ganglions lymphatiques.
Quels sont les traitements du cancer de l’endomètre ?
La chirurgie est le traitement de référence pour le cancer de l’endomètre. Elle consiste en une ablation complète de l’utérus (hystérectomie), des ovaires et des trompes, à laquelle s’ajoute parfois une ablation des ganglions lymphatiques les plus proches de la tumeur.
Selon les caractéristiques de la tumeur et le pronostic qui en découle, le traitement peut inclure une curiethérapie ou une radiothérapie externe. Un traitement médicamenteux tel qu’une chimiothérapie ou une hormonothérapie peut aussi être envisagé pour bloquer la progression tumorale. Enfin, un traitement conservateur peut être prescrit aux patientes jeunes souhaitant préserver leur fertilité.
Quels sont les axes de recherche sur le cancer de l’endomètre ?
Les efforts actuels de la recherche sur le cancer de l’endomètre visent à mieux comprendre les mécanismes moléculaires de la maladie, à développer des traitements innovants et à personnaliser la prise en charge des patientes.
Caractérisation des tumeurs et médecine personnalisée
Tout comme dans le cancer du col de l’utérus, les chercheurs tentent de mieux caractériser les tumeurs de l’endomètre afin de mettre au point des molécules ciblant davantage et de manière plus efficace les cellules cancéreuses. La caractérisation sur le plan génomique a pour but d’identifier des signatures moléculaires ou des défauts de réparation de l’ADN susceptibles de prédire la réponse aux traitements. Cette approche contribue à une médecine plus personnalisée, où les thérapies sont ajustées au profil génétique de chaque tumeur.
Immunothérapie et nouvelles stratégies ciblées
Les équipes de recherche se penchent aussi sur le développement de l’immunothérapie avec de premiers résultats prometteurs dans le cadre du cancer de l’endomètre. Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire, tels que le pembrolizumab ou le dostarlimab, ont montré une efficacité accrue lorsqu’ils sont associés à la chimiothérapie dans les formes avancées du cancer de l’endomètre. L’étude KEYNOTE-146 a par exemple prouvé que l’association du pembrolizumab et du lenvatinib réduit de 44 % les risques de décès ou de rechute par rapport aux traitements classiques.
Par ailleurs, les inhibiteurs de PARP comme l’olaparib, qui bloquent la réparation de l’ADN dans les cellules tumorales et qui sont déjà utilisés pour traiter le cancer de l’ovaire, sont testés pour le cancer de l’endomètre, avec de premiers résultats prometteurs pour les patientes.
Optimisation des techniques de traitement actuelles
Un autre enjeu de la recherche est d’optimiser les protocoles de chirurgie existants. Le développement de stratégies de chirurgie mini-invasive, comme la cartographie des ganglions sentinelles, offre notamment la possibilité de limiter les interventions inutiles et de réduire les complications. Les protocoles de radiothérapie et de curiethérapie sont également optimisés pour mieux cibler les cellules tumorales, tout en épargnant les tissus sains.
Exploration des facteurs de risque génétiques et environnementaux
Les scientifiques étudient enfin les facteurs de risque génétiques, comme le syndrome de Lynch, afin de mieux identifier les femmes à risque élevé et de leur proposer un suivi personnalisé. Le lien entre cancer de l’endomètre et obésité est aussi exploré, en particulier du fait de l’augmentation de la prévalence de cette dernière à l’échelle mondiale.
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