Maladie d’Alzheimer : comprendre les liens de cause à effet entre infections virales et émergence de la pathologie


La maladie d’Alzheimer est la première cause de troubles cognitifs majeurs en France. Elle affecte principalement la mémoire, le langage et l’orientation, impactant lourdement la vie des patients comme celle de leurs proches.
Dans cette FAQ, la FRM apporte des réponses claires et précises sur cette maladie neurodégénérative complexe, son origine, son diagnostic, son évolution et les moyens de prévenir son apparition.
La maladie d’Alzheimer est déclenchée par deux types de lésions cérébrales caractéristiques : les plaques amyloïdes, formées par l’agrégation du peptide ß-amyloïde entre les neurones, et les dégénérescences neurofibrillaires, dues à l’accumulation de la protéine tau dans les neurones. Ces lésions entraînent la mort progressive des cellules neuronales, processus qui débute bien avant l’apparition des premiers symptômes et qui évolue lentement.
Les premiers signes de la maladie d’Alzheimer ne sont pas forcément des troubles de la mémoire. Si de nombreux patients sont sujets à des oublis fréquents, la pathologie peut également se manifester par des difficultés à se repérer dans le temps ou dans l’espace, des troubles de la concentration et des troubles du langage. Avec le temps, ces symptômes deviennent de plus en plus marqués et altèrent l’autonomie du patient. Une spécificité majeure de la maladie d’Alzheimer est l’anosognosie, terme employé pour dire que le malade n’a pas conscience de ses troubles. Ainsi, c’est souvent l’entourage qui détecte la maladie.
La majorité des cas de maladie d’Alzheimer ne sont pas d’origine héréditaire. Seuls 1 à 2 % des cas sont dus à des mutations génétiques transmises au sein des familles. Dans cette situation, la maladie débute en général plus tôt, autour de 50 ans. Pour le reste des patients, il s’agit de formes sporadiques, liées à un ensemble de facteurs, comme le vieillissement ou le mode de vie. En revanche, il existe aussi des facteurs de prédisposition génétique, c’est-à-dire des variations particulières des gènes, qui augmentent le risque de développer la pathologie.
Si on sait aujourd’hui que la maladie d’Alzheimer est déclenchée par la formation de plaques amyloïdes et de dégénérescences neurofibrillaires induisant la mort des neurones, les causes mêmes de la pathologie restent inconnues.
Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer repose sur plusieurs examens médicaux. Il débute par une évaluation clinique et neuropsychologique qui vise à repérer les troubles cognitifs du patient. Les capacités de ce dernier sont entre autres mesurées par le biais du test Mini-mental status examination (MMSE). Des examens d’imagerie cérébrale sont ensuite réalisés afin de visualiser les lésions caractéristiques de la maladie. Enfin, une analyse du liquide céphalo-rachidien permet de détecter des biomarqueurs spécifiques, en particulier des taux anormaux de peptide bêta-amyloïde et de protéine tau, confirmant le diagnostic.
La maladie d’Alzheimer évolue lentement, mais de façon continue. On distingue quatre stades pour cette pathologie : le stade prodromal, le stade léger, le stade modéré et le stade sévère. Au cours de ceux-ci, les troubles cognitifs s’aggravent progressivement, impactant la mémoire, le langage, les gestes du quotidien et le comportement.
Cette perte d’autonomie nécessite un accompagnement croissant. À un stade avancé, le patient dépend totalement de son entourage et la maladie commence à atteindre les fonctions organiques. L’espérance de vie après le diagnostic est en moyenne de 8 à 10 ans, bien que cette durée varie d’une personne à l’autre.
La maladie d’Alzheimer touche principalement les personnes âgées. Elle est plus fréquente après 65 ans, et son incidence augmente avec l’âge. Les femmes sont davantage concernées que les hommes, 2 fois plus selon les données de Santé publique France. Une des raisons serait leur espérance de vie plus longue, mais d’autres facteurs possibles sont étudiés, notamment les hormones. Des formes plus précoces de la maladie peuvent apparaître avant 60 ans, en particulier dans les cas héréditaires, qui sont plutôt rares. Le vieillissement reste de loin le principal facteur de risque identifié.
Il n’existe pas encore de méthode pour prévenir totalement la maladie d’Alzheimer, mais plusieurs mesures peuvent réduire les risques. Une commission de recherche internationale a identifié 14 facteurs de risque modifiables, dont la prise en charge permet de ralentir la progression de la maladie ou de décaler son apparition dans près de 45 % des cas. Parmi eux, on retrouve des facteurs liés à l’hygiène de vie, comme la consommation de tabac et d’alcool, ou l’inactivité physique, des facteurs métabolique et cardiovasculaire, comme l’obésité et l’hypertension artérielle, des facteurs sensoriels, comme la perte d’audition et d’acuité visuelle, et enfin, des facteurs psycho-sociaux, comme la dépression et l’isolement social.
Ainsi, une activité physique régulière, une alimentation équilibrée, la stimulation cognitive et une vie sociale active peuvent être bénéfiques. De même, un suivi médical régulier et la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaires et sensoriels sont essentiels à une démarche de prévention.
La maladie d'Alzheimer, comme son nom l'indique, est une pathologie à part entière. Si l'âge est le principal facteur de risque pour la développer, elle n'est en aucun cas un vieillissement normal du cerveau et ce même si 15 % des personnes de plus de 80 ans en sont atteintes en France.
Oublier des choses dans la vie quotidienne comme un nom, un rendez-vous, est banal. En vieillissant, la mémoire fait plus facilement défaut et les troubles de mémorisation peuvent également avoir d'autres causes, comme un mauvais sommeil, une dépression, etc.
C'est la répétition des oublis, les changements de comportement qui doivent éveiller l'attention : poser systématiquement plusieurs fois la même question, avoir tendance à oublier les conversations récentes, ne plus se repérer dans des endroits où on a pourtant l'habitude d'aller…
En cas de doute, il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin traitant, qui saura vous orienter vers une consultation spécialisée.
Les troubles de la mémoire sont généralement les premiers à se manifester car la première structure cérébrale à être touchée par la maladie d'Alzheimer est l'hippocampe, une région au cœur du processus de mémorisation.
Mais, au fur et à mesure de l'évolution de la pathologie et des différentes régions du cerveau progressivement atteintes, d'autres troubles apparaissent.
Ils affectent le comportement, l'orientation, le langage, la reconnaissance des objets, etc.
C'est la diminution de toutes les fonctions cognitives qui finit par mener à la dépendance, caractéristique de la maladie au stade avancé.
Il est très important d'avoir un diagnostic le plus tôt possible. Aussi faut-il consulter dès que la personne ou son entourage constate des changements qui affectent la vie quotidienne : problèmes de mémorisation, troubles de l'humeur, de l'orientation, etc. Une consultation spécialisée pluridisciplinaire est nécessaire pour établir le diagnostic et éliminer toute autre cause aux symptômes.
S'il peut être difficile à entendre, un diagnostic précoce a plusieurs intérêts. Il permet d'abord d'établir une prise en charge individualisée susceptible de ralentir la progression de la maladie, de préserver la qualité de vie du patient et des aidants et de retarder l'entrée dans la dépendance.
Ensuite, le malade peut mettre à profit cette période durant laquelle ses capacités cognitives sont préservées pour prévoir l'avenir et mettre en place une organisation adaptée : mandat de protection future, aides socio-médicales, etc.
Pour faire face aux difficultés inhérentes à la maladie, il est important de planifier la vie future dès l'annonce du diagnostic et de mettre en route une organisation adaptée : avoir à ses côtés un aidant de confiance, coordonner les interventions médicosociales nécessaires au maintien à domicile.
L'évolution de la maladie est individuelle et, selon les cas, des hospitalisations ou une institutionnalisation peuvent être décidées lorsque l'état de santé ou la perte d'autonomie le nécessitent.
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