Maladie d’Alzheimer : une nouvelle piste pour protéger le cerveau


16 juillet 2025
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Ce projet est mené par Laurent Givalois à la tête de l’équipe « Impact Environnemental dans la Maladie d’Alzheimer » dans le laboratoire « Institut de Génomique Fonctionnelle (IGF) », à Montpellier.
Financement alloué à Laurent Givalois en 2024 dans le cadre de l’appel à projets « Prématuration ».
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui a pour effet de dérégler le rythme des ondes électriques qui parcourent le cerveau.
Les chercheurs souhaitent développer un médicament activable par la lumière et capable de cibler précisément les zones touchées par ces altérations de rythme, mais aussi fortement impliquées dans la génération de ces rythmes.
Cette approche aux premiers résultats prometteurs pourrait servir de base à un traitement de la maladie d’Alzheimer.
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La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative touchant des millions de personnes dans le monde. Elle entraîne des pertes de mémoire, des troubles du comportement et une perte progressive d’autonomie. Ces symptômes sont liés à l’accumulation de deux composés neurotoxiques : les peptides β-amyloïdes et la protéine Tau hyperphosphorylée.
Malgré les nombreuses stratégies thérapeutiques explorées, aucune n’a encore permis de stopper l’évolution de la maladie. Ainsi, les chercheurs, comme Laurent Givalois et son équipe, souhaitent mettre au point des thérapies efficaces pour prendre en charge les patients.
Les chercheurs s’intéressent à un aspect particulier de la maladie : la perturbation des rythmes cérébraux, notamment au niveau de l’hippocampe, une région clé pour la mémoire. Ce rythme, ou oscillation cérébrale, est essentiel dans les processus de la mémoire, du sommeil, ou encore dans l’élimination des métabolites issus du fonctionnement même du cerveau.
Plusieurs mécanismes sont impliqués dans les rythmes cérébraux. L’un d’entre eux intéresse ici l’équipe : les rythmes cérébraux semblent être altérés par une trop grande activité d’une protéine située à la surface des neurones, le récepteur mGlu5. Cette dérégulation pourrait favoriser l’agrégation des protéines toxiques.
Pour restaurer un fonctionnement cérébral harmonieux, les chercheurs développent une stratégie originale : utiliser la lumière pour activer un médicament uniquement dans les zones cérébrales ciblées. Cette technique repose sur des molécules photosensibles qui ne deviennent actives qu’en présence d’une lumière spécifique. Elle permet un contrôle précis de leur action thérapeutique, tout en limitant les effets secondaires.
Le projet porte ici sur le « Diazoglurant », une molécule capable de se fixer sur les récepteurs mGlu5 et d’en moduler l’activité lorsqu’elle est exposée à la lumière. Ce mécanisme en ferait un candidat idéal pour rétablir les rythmes neuronaux altérés dans l’hippocampe.
Des expériences préliminaires ont montré que cette approche était prometteuse chez des modèles animaux de la maladie d’Alzheimer. En combinant une faible dose de médicament avec une stimulation lumineuse à haute fréquence, les chercheurs ont observé une amélioration de la mémoire, une réduction de l’inflammation cérébrale et une diminution de la formation des agrégats toxiques. Ils souhaitent poursuivre aujourd’hui leurs investigations et valider les données obtenues précédemment.
Si les résultats sont confirmés, cette technologie pourrait ouvrir la voie à une nouvelle génération de traitements pour la maladie d’Alzheimer.
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Maladie d’Alzheimer : une nouvelle piste pour protéger le cerveau
Maladie d’Alzheimer : des médicaments activables dans le cerveau par la lumière
Maladie d’Alzheimer : cribler une bibliothèque de médicaments ciblant un facteur de risque
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