Domaines d'action–Autres maladies–Ménopause

Tout savoir sur la ménopause

  • 01. Chiffres
  • 02. Définition
  • 03. Symptômes
  • 04. Conséquences
  • 05. Traitements
  • 06. Recherche

La ménopause est souvent vécue comme un calvaire pour les femmes : outre ses symptômes bien connus tels que les bouffées de chaleur, elle peut avoir des retentissements sur la santé à plus long terme. Si les traitements hormonaux substitutifs permettent aux femmes les plus affectées de mieux y faire face, ils comportent des effets indésirables qui limitent leur utilisation. Les chercheurs souhaitent développer des moyens pour mieux prendre en charge la ménopause et réduire son impact sur la santé.

Quelques chiffres sur la ménopause

Selon un rapport sénatorial, on estime que chaque année en France, 500 000 femmes sont concernées par le début de l’installation de la ménopause. 14 millions de françaises sont actuellement ménopausées. Cette période de la vie est loin d’être anecdotique. En effet, les femmes passent près d’un tiers de leur vie ménopausée.

La ménopause peut avoir de grandes répercussions. Ainsi, l’Inserm rapporte que 87 % des femmes ménopausées ont au moins un symptôme gênant à la suite de l’arrêt définitif de leurs règles. Elles sont 20 à 25 % à souffrir de troubles altérant leur qualité de vie.

Qu’est-ce que la ménopause ?

L’arrêt des règles et la perte de la fonction reproductive

Selon le Groupe d’étude de la ménopause et du vieillissement hormonal (GEMVi), la ménopause correspond à l’arrêt du fonctionnement de l’ovaire, qui survient vers l’âge de 50 ans, et qui se traduit par l’arrêt des règles et la perte de la fonction de reproduction. On parle de ménopause installée au bout d’un an d’absence de règles.

Ce phénomène est lié à une baisse du stock d’ovocytes, les gamètes féminins, dans les ovaires. Les filles naissent en effet avec une réserve d’ovocytes fixe, la réserve ovarienne. Celle-ci diminue au cours du temps : chaque mois lors de l’ovulation, environ 400 ovules sont libérés pour être fécondés. La ménopause débute lorsqu’il reste peu d’ovocytes dans ce stock. Elle entraîne une chute de la production des hormones féminines, les œstrogènes et la progestérone, naturellement sécrétées en vue de préparer la muqueuse utérine à accueillir l’ovule fécondé. Cela explique les différents symptômes ressentis par les femmes à cette période de la vie.


Les trois grandes étapes de la ménopause

On distingue trois grandes phases autour de la ménopause : la préménopause, ou périménopause, qui précède la ménopause avec des cycles irréguliers et les premiers symptômes, la ménopause proprement dite, marquée par l’arrêt définitif des règles, puis la postménopause, qui correspond à la période suivant l’installation complète de la ménopause.

La ménopause est un phénomène naturel, non pathologique, mais ses effets peuvent varier fortement. Si certaines femmes ne ressentent que peu de gênes, d’autres peuvent vivre cette transition hormonale avec des troubles importants affectant la qualité de vie. Elle survient généralement entre 45 et 55 ans, mais une ménopause prématurée peut survenir avant 40 ans, notamment en cas d’insuffisance ovarienne, de traitement par chimiothérapie ou de chirurgie des ovaires.

Quels sont les symptômes de la ménopause ?

La ménopause est une période de transition hormonale marquée par une chute progressive des œstrogènes et de la progestérone. Cette modification du fonctionnement ovarien entraîne l’apparition de symptômes climatériques, qui varient en intensité et en durée selon les patientes. Toutes les femmes ne ressentent cependant pas l’ensemble de ces symptômes : chez certaines, la ménopause se déroule de manière quasi-silencieuse, tandis que chez d’autres, elle peut être particulièrement invalidante.

Les signes les plus fréquents de la ménopause

Parmi les manifestations les plus caractéristiques figurent les bouffées de chaleur, souvent décrites comme une sensation soudaine de chaleur intense, accompagnée de rougeurs sur le visage, de palpitations et de sueurs abondantes. Elles surviennent habituellement la nuit, provoquant des sueurs nocturnes susceptibles de perturber le sommeil. À cela s’ajoutent des troubles du sommeil eux-mêmes indépendants, avec des difficultés d’endormissement ou des réveils fréquents.


Les retentissements de la ménopause sur la sphère intime et uro-génitale

La ménopause s’accompagne aussi de modifications de la sphère génitale. La sécheresse vaginale liée à l’atrophie des muqueuses peut rendre les rapports sexuels inconfortables, voire douloureux, entraînant une baisse de la libido. Des troubles urinaires sont également courants : fuites urinaires, envies pressantes ou infections à répétition.


Les autres symptômes physiques et psychiques de la ménopause

De nombreuses femmes rapportent des douleurs articulaires, une sensation de fatigue persistante, ou des modifications de l’humeur : anxiété, irritabilité, voire des moments de tristesse injustifiée. Des troubles de la concentration et de la mémoire peuvent apparaître. Ils sont généralement transitoires, mais peuvent être source d’inquiétude. Enfin, certaines femmes observent une prise de poids, principalement localisée au niveau abdominal et parfois difficile à contrôler malgré une hygiène de vie stable.

Zoom surLes signes de la périménopause, ou préménopause

La ménopause s’installe progressivement : ses manifestations peuvent apparaître plusieurs années avant l’arrêt complet des menstruations. Ainsi, les cycles se font plus irréguliers ou peuvent raccourcir. De premiers symptômes peuvent alors se présenter, comme les bouffées de chaleur qui deviennent vite incommodantes pour la plupart des femmes.

Quels sont les conséquences de la ménopause sur la santé ?

La ménopause n’est pas seulement une transition hormonale : elle a des répercussions sur de nombreux aspects de la santé, en particulier à moyen et long terme.

Une fragilisation du tissu osseux

La ménopause a un impact sur le tissu osseux, et le risque d’ostéoporose. L’os se renouvelle continuellement, au travers d’un processus appelé « remodelage osseux ». Des cellules spécialisées sont impliquées dans ce phénomène : les ostéoclastes chargés de dégrader l’os ancien et les ostéoblastes dont le rôle est de le renouveler. Le manque d’œstrogène déséquilibre ce remodelage, au profit de la dégradation osseuse. L’os devient moins dense, ce qui favorise la survenue de fractures ostéoporotiques.


Un risque cardiovasculaire accru

La ménopause est également à l’origine d’une augmentation du risque de développer des pathologies cardiovasculaires telles que l’infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, ou encore l’hypertension artérielle.


Des troubles gynéco-urinaires persistants

Comme précisé dans la partie consacrée aux symptômes, la ménopause peut entraîner des troubles gynéco-urinaires, des infections à répétition ou une incontinence d’effort. Ces symptômes parfois sous-estimés peuvent considérablement impacter la qualité de vie des patientes et leur quotidien.


Des conséquences possibles sur la cognition

La ménopause peut enfin altérer la fonction cognitive. Le GEMVi précise que le manque d’œstrogènes est suspecté dans la dégradation des fonctions cognitives après la ménopause, comme les capacités de mémorisation, les performances verbales et le raisonnement. Il serait aussi impliqué dans la survenue de la maladie d’Alzheimer. Des recherches restent cependant à mener sur le sujet pour s’assurer que les altérations cognitives sont bien liées à cela.


Quelques effets bénéfiques malgré tout !

Comme le souligne Ameli, la ménopause n’est pas que négative. Elle présente des aspects positifs pour certaines affections. Elle permet par exemple la régression des fibromes utérins, la diminution de l’endométriose et l’atténuation des migraines.

Quels sont les traitements contre la ménopause ?

Des mesures hygiéno-diététiques en première intention

Comme pour beaucoup d’affections, la prise en charge de la ménopause passe par des moyens médicamenteux et non médicamenteux. Les approches non médicamenteuses sont adaptées pour réduire les symptômes liés à cette période de la vie. Ainsi, il est conseillé d’avoir un régime alimentaire équilibré, de pratiquer une activité physique régulière et d’arrêter le tabac et l’alcool pour éviter les maladies cardiovasculaires et la prise de poids. La lutte contre l’ostéoporose passe par une augmentation de l’apport alimentaire en calcium et par la supplémentation en vitamine D, deux facteurs indispensables au maintien d’une bonne densité osseuse. Par ailleurs, des techniques de relaxation, de la sophrologie et des thérapies cognitives et comportementales peuvent être proposées en cas de troubles du sommeil ou d’anxiété persistante.


Le traitement hormonal substitutif de la ménopause

Si le praticien le juge nécessaire et en cas de rapport bénéfices-risques favorable, un traitement hormonal substitutif de la ménopause (THM) peut être instauré. Comme son nom l’indique, ce traitement vise à remplacer les hormones qui ne sont plus produites lors de la ménopause. Il comprend ainsi un œstroprogestatif, en association ou non avec un progestatif. Il est efficace pour réduire les symptômes de la ménopause, et en prévention de l’ostéoporose post-ménopausique.

Cependant, les THM majorent le risque de survenue d’affections. Ils sont donc prescrits lorsque des symptômes trop sévères altèrent la qualité de vie, à une dose minimale, sur une période la plus réduite possible, et pas au - delà de 10 ans après le début de la ménopause. Ce type de traitement est contre-indiqué chez certaines femmes, notamment en cas de cancers hormono-dépendants, de pathologies thromboemboliques ou de maladies cardiovasculaires avérées. C’est pourquoi un bilan médical complet est indispensable avant la mise en place d’un THM. Des alternatives, telles que les phytoœstrogènes, des substances naturelles proches des œstrogènes présentes dans le soja et d’autres plantes, sont parfois proposées. Leur efficacité reste modérée et leur utilisation doit faire l’objet d’une discussion avec un professionnel de santé.


Les traitements non hormonaux de la ménopause

En dehors des hormones, d’autres approches médicamenteuses sont aussi employées, comme des lubrifiants pour lutter contre la sécheresse vaginale et faciliter les rapports sexuels.

Zoom surTraitement hormonal substitutif de la ménopause : quels effets secondaires ?

Des études ont mis en évidence des risques liés à l’utilisation du traitement hormonal substitutif (THM) de la ménopause. L’Institut national du cancer (INCa) partage une synthèse montrant que le risque de cancer varie selon les traitements prescrits. Pour les œstrogènes seuls, le risque de cancer de l’endomètre et de cancer de l’ovaire est majoré, et celui du cancer du sein suspecté d’être augmenté. Pour les œstrogènes associés à la progestérone, les risques de cancer du sein sont accrus au-delà de 5 ans de traitement, tout comme ceux du cancer de l’endomètre. Pour les œstrogènes associés à un autre progestatif, il y a également majoration des risques de cancer du sein et de l’endomètre. En revanche, une diminution du risque de cancer colorectal a été décrite, mais ces effets protecteurs ne semblent pas clairs.

Le THM peut aussi avoir des retentissements cardiovasculaires. Selon Ameli, les œstrogènes augmentent le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et de thrombose veineuse correspondant à la formation de caillots dans les veines. Le risque de thrombose est néanmoins amoindri lors de l’administration transdermique du traitement. Enfin, la Société française d’endocrinologie souligne que le risque de lithiases biliaires, communément appelées « calculs biliaires », serait augmenté de 50 % environ par le traitement.

Quels sont les axes de recherche sur la ménopause ?

Comprendre les mécanismes biologiques et génétiques de la ménopause

Les chercheurs s’attachent à mieux comprendre les mécanismes de l’atrésie folliculaire, ou disparition des ovocytes, et à identifier les facteurs génétiques qui déterminent l’âge de la ménopause. Des études récentes ont permis d’identifier une centaine de gènes impliqués dans la ménopause précoce ou l’insuffisance ovarienne prématurée. La plupart sont en lien avec la réparation de l’ADN. Il n’existe à ce jour aucun biomarqueur fiable pour prédire précisément l’âge de la ménopause, mais la génétique ouvre des perspectives prometteuses pour l’avenir.


Cerner les effets à long terme de la ménopause sur la santé

La recherche tente de décrypter les conséquences de la ménopause sur la santé globale des femmes, notamment sur le vieillissement, la santé cardiovasculaire, les maladies neurodégénératives, les cancers et la qualité de vie. Des études de cohorte, comme celle menée sur la vitesse de marche, essaient de relier l’exposition hormonale au cours de la vie aux paramètres de santé à long terme.


Innover en matière de traitements contre la ménopause

Un axe de recherche majeur vise à développer des traitements substitutifs de la ménopause générateurs de moins d’effets secondaires que ceux actuellement utilisés, en particulier du point de vue cardiovasculaire. L’idée est de créer des thérapies qui agissent de la même manière que les hormones féminines, mais sans effet au niveau des veines et des artères.

Les scientifiques travaillent aussi sur des traitements sans hormones pour prendre en charge les signes de la ménopause tels que les bouffées de chaleur. Des équipes sont par exemple parvenues à identifier les neurones et les récepteurs en cause dans ce symptôme. Des molécules qui les ciblent sont testées, et leurs effets secondaires passés au crible.


Retarder l’âge de la ménopause

Les chercheurs s’intéressent enfin à une voie alternative : pourquoi ne pas retarder l’âge d’entrée dans la ménopause ? Des travaux se penchent sur l’autogreffe de tissu ovarien. Il s’agit de prélever ce tissu chez la femme jeune, avant 40 ans, puis de le congeler en vue d’une réimplantation ultérieure, permettant de rétablir la synthèse des hormones manquantes lors de la ménopause. Cette technique est à l’essai chez des patientes en amont de traitements anticancers susceptibles de provoquer une ménopause précoce, et donc une infertilité. Cette approche reste éthiquement controversée car outre retarder la ménopause, elle restaurerait aussi la fertilité.

Newsletter

Restez informé(e) !

Abonnez-vous pour recevoir les actualités et communications de la FRM, les projets et découvertes sur toutes les maladies…

Avec la FRM, votre don est un espoir de guérison

Soutenez les projets de recherche les plus prometteurs.

Je fais un don à la FRM

Projets & découvertes financées grâce à vos dons

  • Ménopause : un « nouvel » œstrogène pour le traitement hormonal substitutif

    • Découverte
    • Autres maladies
    • Ménopause
    Financement accordé : 138 244 €
Voir tous les projets et découvertes

NOS DOMAINES D'ACTION

Autres maladies

NOS AUTRES DOMAINES D'ACTION

  • Cancers
  • Maladies cardiovasculaires
  • Maladies infectieuses
  • Maladies neurologiques et psychiatriques
  • Maladies rares

Devenez  moteur de la recherche . Grâce à vous, les chercheurs trouveront plus vite.

Je fais un don régulier

Avec la FRM, devenez moteur de la recherche

Grâce à votre don régulier,
les chercheurs trouveront plus vite

Je fais un don régulierJe découvre

S’abonner à la newsletter

Inscrivez-vous à la newsletter de la Fondation pour la Recherche Médicale pour recevoir les actualités de la FRM et les dernières avancées de la recherche

Nous suivre sur les réseaux sociaux

Abonnez-vous à nos réseaux sociaux pour ne rien rater des dernières actualités de la FRM et accéder aux dernières avancées de la recherche

  • 54 rue de Varenne, 75007 Paris
  • Tél : 01 44 39 75 75
  • Email : avotreecoute@frm.org
  • SIREN : 784 314 064
Nous contacter par mail

La Fondation pour la Recherche Médicale est labellisée « Don en Confiance » depuis 1990, un organisme de contrôle des associations et fondations faisant appel aux dons. La FRM est reconnue d'Utilité Publique, et habilitée à recevoir des dons, legs, donations et assurances-vie.

  • La FRM
  • Nos projets
  • Nos actualités
  • Nous soutenir
  • Nos publications
  • Espace donateurs
  • Espace chercheurs
  • Espace bénévoles
  • Espace presse
  • Nous contacter
  • Mentions légales
  • Gestion des cookies
  • Espace donateurs
  • Espace chercheurs
  • Espace bénévoles
  • fr
  • en
  • La FRM

    • Qui sommes-nous
    • Nos missions
    • Nos axes prioritaires
    • Notre fonctionnement
    • Nos fondations abritées
    • Nos publications
  • Domaines d'action

    • Cancers
    • Maladies cardiovasculaires
    • Maladies infectieuses
    • Maladies neurologiques et psychiatriques
    • Maladies rares
    • Autres maladies
    • Environnement et santé
    • Médecine réparatrice
  • Nos projets
  • Nos actualités
  • Nous soutenir

    • Les différents moyens de nous soutenir
    • Transmettre à la FRM
    • Bâtir un projet philanthropique
    • Mécénat et partenariats
    • Ils nous soutiennent
    • Tout savoir sur l'IFI
    • Créer une collecte décès
    • Créer une autre collecte solidaire
Je fais un don
Je fais un don
    • Qui sommes-nous
    • Nos missions
    • Nos axes prioritaires
    • Notre fonctionnement
    • Nos fondations abritées
    • Nos publications
    • Cancers
    • Maladies cardiovasculaires
    • Maladies infectieuses
    • Maladies neurologiques et psychiatriques
    • Maladies rares
    • Autres maladies
    • Environnement et santé
    • Médecine réparatrice
  • Nos projets
  • Nos actualités
    • Les différents moyens de nous soutenir
    • Transmettre à la FRM
    • Bâtir un projet philanthropique
    • Mécénat et partenariats
    • Ils nous soutiennent
    • Tout savoir sur l'IFI
    • Créer une collecte décès
    • Créer une autre collecte solidaire
  • Espace donateurs
  • Espace chercheurs
  • Espace bénévoles
  • fr
  • en