La santé mentale constitue l’état psychologique ou émotionnel d’une personne, à un moment donné. Elle peut être positive, dans les périodes de joie et de satisfaction, ou négative, suite à un accident ou un deuil par exemple. Cette situation n’est pas anormale et fait partie d’un processus psychologique important et nécessaire pour gérer ses émotions. Après un temps plus ou moins long, la personne retrouve un état d’équilibre lui permettant de vivre plus sereinement. Une bonne santé mentale permet à chacun de faire face à ces événements de la vie, en puisant dans ses ressources (résilience, soutien familial, soins).

Mais, dans certains cas, une maladie empêche l’individu de retrouver l’équilibre nécessaire à son bien-être. Il peut s’agir d’une dépression, d’un trouble anxieux, d’un trouble des conduites alimentaires, d’une addiction. Dans ces cas, il est important d’en parler et d’identifier la maladie afin de prévenir une dégradation de son état de santé et mettre en place les outils adaptés.

Si les prédispositions génétiques favorisent le développement de certaines de ces pathologies, l’environnement a aussi une influence importante sur le déclenchement de la maladie mentale et son développement. Certains facteurs de risque environnementaux (tels qu’une alimentation déséquilibrée, l’inactivité physique, l’usage de psychoactifs) sont bien connus et peuvent être modifiés. D’autres sont plus difficiles à infléchir. Des études ont ainsi montré que les personnes vivant dans un environnement urbain, exposées à une infection précoce ou à des polluants, ne disposant pas de bonnes conditions de travail, faisant face au stress ou à l’exclusion sociale, seront plus à risque de développer une maladie mentale.

La recherche tente aujourd’hui de mieux comprendre ces facteurs de risque, afin d’aider à la prévention des maladies mentales et à la définition de politiques publiques efficaces.

Il n’existe pas une maladie mentale liée à l’environnement mais l’apparition et le développement de ces pathologies sont largement influencés par celui-ci. Certains déterminants sont ainsi facilement modifiables. Il s’agit principalement de nos modes de vie : ainsi, un sommeil de qualité, la pratique d’une activité physique régulière, une alimentation équilibrée et l’éviction des substances psychoactives (tel le tabac, l’alcool ou le cannabis) sont associés à une réduction du risque de développer une maladie mentale (la dépression, les troubles anxieux, psychotiques et des conduites alimentaires ou l addiction).

D’autres facteurs de risque dépendent largement de notre environnement, sans que nous puissions nécessairement agir dessus. Il s’agit par exemple du stress auquel nous sommes soumis, durant la vie fœtale, dans l’enfance, au travail, en vivant dans en ville. De nombreux travaux ont ainsi révélé que le stress altère le développement du cerveau et augmente l’inflammation chronique des tissus, favorisant ainsi le développement d’une maladie mentale. Certains virus auxquels nous avons été exposés durant la petite enfance peuvent également favoriser l’apparition de troubles psychotiques, tels que la schizophrénie. Enfin, la recherche s’intéresse aux effets de la crise écologique sur la santé mentale. L’exposition aux fortes chaleurs, aux évènements extrêmes et l’inquiétude même liée à la crise écologique sont autant de facteurs perturbant notre équilibre psychique et augmentant le risque de souffrir d’une maladie mentale.