Portrait de chercheur : Karine Clément
05 novembre 2025


Directeur de recherche à l’Inserm, Éric Chevet étudie depuis de nombreuses années les mécanismes qui favorisent le développement et la résistance de certains cancers agressifs. À l’occasion des 20 ans du label Équipe FRM qu'il a obtenu en 2018 et en 2024, il raconte comment ce label a structuré, consolidé et prolongé ses travaux, jusqu’aux approches thérapeutiques en cours de développement.

Directeur de recherche à l’Inserm, Éric Chevet est responsable de l’équipe « Protéostase et cancer - PROSAC » dans l’unité Inserm 1242 « Oncogenèse, Stress, Signalisation - OSS », qu’il dirige au Centre de lutte contre le cancer Eugène- Marquis, à Rennes.
Depuis plus de 20 ans, il mène des recherches sur les mécanismes de maintien de l’équilibre des protéines dans les cellules et leurs rôles, en cas de dérégulation, dans le développement et la résistance aux traitements de cancers de mauvais pronostic – en particulier le glioblastome, une tumeur primitive du cerveau très agressive. Au fil des années, son équipe a identifié une protéine clé de ce mécanisme et développé des molécules qui la ciblent afin d’améliorer les traitements. À la suite d’essais précliniques encourageants, les chercheurs travaillent aujourd’hui à développer des molécules pouvant être utilisées en clinique.
L’équipe d’Éric Chevet a été labellisée Équipe FRM en 2018 et 2024. En 2022 elle a été lauréate de l’appel à projet Maturation de projets Équipe FRM. Le chercheur témoigne de l’importance de ces financements dans ses avancées scientifiques : « Le soutien de la FRM dans la durée a apporté une validation de notre approche et une sécurité pour explorer notre piste de recherche d’un point de vue fondamental, puis pour apporter la preuve de concept. De quoi donner naissance à une start-up, tout juste créée aujourd’hui, notamment grâce à l’accompagnement vers la valorisation, qui est arrivé à point nommé ! »

Directeur de recherche à l’Inserm, Éric Chevet est responsable de l’équipe « Protéostase et cancer – PROSAC » dans l’unité Inserm 1242 « Oncogenèse, Stress, Signalisation - OSS » qu’il dirige au Centre Eugène Marquis, à Rennes.
Ses travaux s’attachent notamment à comprendre les mécanismes cellulaires en cause dans la progression et la résistance aux traitements du glioblastome, un cancer du cerveau de mauvais pronostic, et à développer de nouvelles approches thérapeutiques. Son équipe a été labellisée Équipe FRM en 2018 et 2024. En 2022, elle a aussi été lauréate de l’appel à projet Maturation.
D’abord, j’apprécie particulièrement la vision large et ouverte de la FRM sur la recherche, depuis le fondamental jusqu’au développement d’applications. Ce continuum est l’essence même des travaux en biologie-santé. Par ailleurs, le fait que les financements proviennent directement de donateurs, qui s’engagent ainsi personnellement à nos côtés, constitue une émulation supplémentaire. Nous leur sommes redevables, ce qui implique d’optimiser l’utilisation des fonds alloués et de rendre compte de leur utilisation. Cela induit par ailleurs de prendre du recul sur le but de nos recherches, de questionner en permanence notre impact sociétal. Notre moteur premier doit être l’utilité de nos recherches pour la santé de tous et la FRM, par ses valeurs et ses missions, nous le rappelle.
Ce label de qualité présente de nombreux atouts. L’évaluation scientifique rigoureuse du projet et sa sélection par des experts reconnus a d’abord validé notre stratégie. Ce financement dans la durée de projets à risque est l’opportunité de développer plus sereinement une piste de recherche.
D’un point de vue matériel, avec une partie des fonds nous avons recruté du personnel technique, un aspect central pour la structuration de notre équipe et la consolidation du projet. Le label apporte en outre une crédibilité et une visibilité de portée nationale, ce qui nous a permis d’attirer trois jeunes chercheurs au profil prometteur depuis 2022. Ils commencent à développer leur thématique, à obtenir d’autres financements et viennent aussi nourrir un projet avec l’équipe.
Enfin, l’administratif allégé, la souplesse dans l’utilisation des fonds et les échanges avec la FRM, avec le comité de sélection et les autres lauréats sont très fructueux. De nouvelles interactions se créent au sein de la communauté. Au-delà du seul financement, la relation nouée avec la FRM constitue donc un vrai partenariat !
Les projets que je développe se poursuivent en continuité depuis des années. C’est ainsi qu’en 2022 nous avons expliqué les mécanismes moléculaires d’un processus que nous avions décrit en 2004 ! Cela souligne à quel point les financements dans la durée sont cruciaux dans notre domaine. La FRM, par son soutien constant, a été un levier important dans nos progrès. Et personnellement, c’est une grande satisfaction d’avoir pu dérouler le fil pour comprendre les mécanismes étudiés et, de là, imaginer de nouvelles approches thérapeutiques.
Ces dernières années, nos essais précliniques pour contrer le développement du glioblastome se sont montrés encourageants et la FRM est intervenue à ce moment clé via un financement Maturation, grâce auquel nous avons créé une start-up pour développer notre stratégie. Je salue cette initiative d’accompagnement, nécessaire au monde académique ! Une nouvelle preuve de la pertinence de la FRM.
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