Tout savoir sur l'hypertension artérielle

L'hypertension artérielle en chiffres

L'hypertension artérielle est une pathologie cardiovasculaire fréquente : en France, un adulte sur 3 serait touché.

Lincidence de la pathologie augmente avec l’âge : elle concerne moins de 10 % des 18-34 ans et plus de 65 % des plus de 65 ans. Parmi les personnes hypertendues, seules 47,3 % sont traitées par un médicament antihypertenseur et, parmi les patients traités, seulement 55 % ont une pression artérielle contrôlée.

Chaque année dans le monde, 10 millions de décès sont attribuables à l’hypertension artérielle.

Qu'est-ce que l'hypertension artérielle ?

Le cœur fonctionne comme une pompe qui propulse le sang au travers de l’organisme. L’hypertension artérielle est le reflet d’une pression trop importante exercée par le sang sur la paroi des artères.
La pression artérielle s’exprime par deux chiffres.

  • Le premier, le plus élevé, correspond à la pression dite « systolique », c’est-à-dire la pression exercée sur les parois des artères quand le cœur se contracte.
  • Le second, le plus faible, correspond à la pression « diastolique », pression lors de la phase de relâchement du cœur. Lunité de mesure utilisée est le centimètre de mercure, ou cmHg.

On considère qu’une personne est atteinte d’hypertension artérielle lorsque la mesure de la pression artérielle au repos est supérieure ou égale à 14 cmHg pour la pression systolique et 9 cmHg pour la diastolique (soit 14/9 cmHg), et ce à plusieurs reprises lors de 3 consultations successives dans une période de 3 à 6 mois.

Les praticiens ont également de plus en plus recours à l « automesure » tensionnelle pour objectiver la maladie. Avec un appareil portable, le patient peut mesurer lui-même sa tension artérielle à domicile. Cela permet notamment d’éviter un « effet blouse blanche » : la tension artérielle est souvent plus élevée lorsqu'elle est prise par un médecin. La Haute Autorité de Santé conseille d « effectuer 3 mesures le matin avant le petit déjeuner et la prise de médicaments, 3 mesures avant le coucher, 3 jours de suite (« règle des 3 »), en espaçant les mesures de quelques minutes ».

Enfin, on peut également noter la possibilité d’effectuer « la mesure ambulatoire de la pression artérielle » (MAPA), pour laquelle le patient porte en continu un appareil au niveau du bras qui va mesurer la tension toutes les 15 à 30 minutes pendant 24 h.

Comment se manifeste-t-elle ?

L'hypertension artérielle ne provoque en général pas de manifestations spécifiques. Sa découverte est souvent fortuite, au décours d'un examen médical de routine. Néanmoins, en cas d'hypertension forte et durable, certains symptômes peuvent faire leur apparition, comme des maux de tête, des vertiges, des palpitations ou encore des bourdonnements d'oreille.

Le principal problème posé par l'hypertension artérielle est son retentissement sur le système cardiovasculaire. Non prise en charge, l'hypertension est pourvoyeuse de nombreuses pathologies : athérosclérose (dépôt de plaques lipidiques sur la paroi des artères pouvant conduire à la formation de caillots obstruant la lumière des vaisseaux), infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral (AVC), insuffisance cardiaque ou rénale

Quelles en sont ses causes ?

Dans la très grande majorité des cas, les causes de l’hypertension artérielle restent inconnues. Elle est alors qualifiée d'« essentielle ». Plusieurs facteurs de risque ont été associés à ce type d’hypertension :

  • lâge (le risque augmente en vieillissant),
  • le sexe (les hommes sont plus touchés que les femmes),
  • les facteurs héréditaires (les enfants d’hypertendus ont plus de risques de développer la pathologie),
  • la naissance prématurée ou encore la pré-éclampsie chez la mère pendant la grossesse (dysfonctionnement du placenta, associé à une hypertension artérielle et à l’apparition de protéines dans les urines),
  • le surpoids et l’obésité,
  • la sédentarité,
  • une alimentation trop riche en sel et pauvre en potassium,
  • le tabagisme et la consommation d’alcool,
  • le stress.

Les autres cas sont appelés « hypertensions secondaires ». Elles sont la conséquence dune pathologie sous-jacente (problème des reins ou des glandes surrénales, apnées du sommeil).

Enfin, on peut également mentionner l'hypertension dite « gravidique », rencontrée spécifiquement chez la femme enceinte et qui représente une complication possible de la grossesse.

Quels sont les traitements à mettre en place ?

En cas d’hypertension essentielle, le praticien préconisera dans un premier temps des mesures hygiéno-diététiques : réduire sa consommation de sel et d’alcool, pratiquer une activité physique, perdre du poids, arrêter de fumer Ces mesures peuvent suffire à diminuer la tension et à la faire revenir dans les normes.

Dans le cas contraire, un traitement antihypertenseur peut être prescrit. On distingue plusieurs classes de médicaments : les diurétiques, les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), les inhibiteurs de l’angiotensine II, les antagonistes des alpha-récepteurs et les antihypertenseurs centraux.

Souvent, on administre en premier lieu un seul médicament, ou une association de 2 molécules à faible dose chez les patients les moins à risque. Pour les autres, une bithérapie voire une trithérapie peut être instaurée d’emblée.

Quelles sont les pistes de recherche actuelles

Du point de vue des traitements, les chercheurs souhaitent trouver de nouvelles molécules anti-hypertensives pouvant compléter l’arsenal thérapeutique existant. En effet, les médicaments actuels ne sont pas efficaces chez certains patients. Malheureusement, il y a très peu de molécules actuellement en essais cliniques, les recherches portant plutôt sur le traitement des conséquences de l’hypertension artérielle comme l’atteinte des artères ou l’arythmie cardiaque. Aujourd’hui, l’espoir pour traiter l’hypertension artérielle résistante se trouve plutôt du côté des traitements non-médicamenteux dits « interventionnels ». La piste la plus prometteuse est celle de la dénervation rénale. Concrètement, il s’agit de faire une ablation, ou de détruire sélectivement, des nerfs présents tout autour des artères qui irriguent les reins, car ils sont impliqués dans la physiopathologie de la maladie. Aujourd’hui, l’espoir pour traiter l’hypertension artérielle résistante se trouve plutôt du côté des traitements non-médicamenteux dits « interventionnels ». La piste la plus prometteuse est celle de la dénervation rénale. Concrètement, il s’agit de faire une ablation, ou de détruire sélectivement, des nerfs présents tout autour des artères qui irriguent les reins, car ils sont impliqués dans la physiopathologie de la maladie.

Une autre piste chirurgicale est celle de l’implantation d’électrodes au niveau du sinus carotidien, zone de l’artère carotide sensible aux variations de pression artérielle. L’électrode est connectée à un stimulateur électrique implanté sous la peau au niveau du thorax. Dès qu’il délivre des impulsions, la tension artérielle diminue. Des expériences utilisant cette technologie sont actuellement en cours.

Enfin, dernier écueil : la faible observance des patients vis-à-vis des traitements antihypertenseurs. Il faudrait donc découvrir des moyens d’augmenter cette observance afin d'améliorer la prise en charge des patients.

Autant de voies explorées par les chercheurs pour que les artères ne soient plus sous pression.

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