De nombreuses pistes de recherche sont explorées. En Grande-Bretagne,
des études tentent d’identifier des sous-populations de personnes
souffrant d’anorexie mentale chez qui les médicaments antipsychotiques
peuvent avoir un effet positif ; idem avec des dérivés amphétaminiques
mais pour les boulimiques, et à condition de bien surveiller les effets
secondaires.
Autre axe exploré par les chercheurs : la
neuromodulation. L’idée est d’influer sur le fonctionnement cérébral par
le biais de stimulation électrique ou magnétique.
Des équipes ont
par exemple évalué l’intérêt de la stimulation cérébrale profonde, où
des électrodes sont implantées définitivement dans le cerveau pour
stimuler des zones bien précises, chez des patients souffrant d’anorexie
mentale sévère et résistante aux thérapies habituelles. Les Canadiens
ont obtenu des résultats spectaculaires chez une poignée de patients.
Mais il y a encore beaucoup de travail pour identifier la cible
cérébrale la plus indiquée.
La stimulation magnétique transcrânienne
aurait également un intérêt potentiel. Cette technique a l’avantage de
ne pas être invasive et d’être totalement réversible : les zones
cérébrales sont stimulées durant plusieurs séances de quelques minutes,
par l’intermédiaire de puissants aimants placés de chaque côté du crâne.
Les résultats sont pour le moment mitigés. Il reste à identifier les
patients, anorexiques ou boulimiques, qui répondent le mieux à ces
traitements. Les chercheurs pensent qu’il faudrait aussi intervenir plus
tôt dans l’histoire du patient.
Améliorer les filières de
soins, pour diagnostiquer et prendre en charge les patients précocement,
et identifier des sous-groupes de malades : tels sont donc les enjeux
actuels pour les professionnels de soins et de recherche dans le domaine
des TCA.