« Au laboratoire, nous avons découvert que les lymphocytes T autoréactifs, les globules blancs responsables de la destruction des cellules bêta, sont présents chez tout le monde, poursuit-il. Ce qui nous a conduits à proposer le concept nouveau d’“auto-immunité bénigne universelle”, un état dans lequel ces lymphocytes T restent en veille et ne sont que potentiellement dangereux. Ce que nous cherchons à comprendre, ce sont les processus qui induisent la transition entre cet état bénin et l’auto-immunité pathologique. »
L’équipe explore actuellement deux hypothèses : une défaillance du système de contrôle qui maintient les lymphocytes T autoréactifs à l’état de veille ; ou bien une vulnérabilité particulière des cellules bêta du pancréas. Les scientifiques comparent notamment l’expression des gènes des lymphocytes T issus de sujets à risque (sujets apparentés à des malades) et de sujets malades avec ceux provenant de sujets sains. Le Pr Mallone espère ainsi découvrir des biomarqueurs pertinents pour un diagnostic précoce. « Et en ciblant les mécanismes en cause, nous espérons intervenir assez tôt pour conserver l’état bénin ou faire régresser l’auto-immunité pathologique si elle est déjà installée. »
En parallèle, l’équipe a commencé à développer un vaccin oral chez la souris : « Il faut intervenir très tôt en période néonatale, au moment où l’auto-immunité pathologique se met en place. Et de manière non invasive », justifie Roberto Mallone. « Notre stratégie ? Éliminer de manière sélective les lymphocytes T autoréactifs pathologiques et promouvoir l’amplification des lymphocytes T régulateurs, un type de globules blancs chargés de contrôler en particulier les réactions auto-immunes et qui sont, eux, protecteurs. » Autant de pistes originales qui devraient contribuer, dans les prochaines années, à combattre plus efficacement le diabète de type 1.