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Les maladies cardiovasculaires représentent, avec le cancer, les premières causes de mortalité chez les femmes. Pourtant, les femmes sont souvent moins bien prises en charge que les hommes en matière de risques cardiovasculaires, car le sexe biologique et le genre social font le lit de profondes inégalités. Une tendance que de nombreux experts souhaitent inverser en informant les femmes des menaces particulières qui pèsent sur leur santé, et en développant des programmes de prévention et de recherche qui leur sont tout spécialement dédiés.

Quelques chiffres sur la santé cardiovasculaire des femmes

D’après le Ministère de la santé, près de 73 000 françaises meurent chaque année d’une maladie cardiovasculaire. Aujourd’hui, un infarctus sur quatre chez la femme survient avant 65 ans, contre un sur six il y a 20 ans. Aussi, près de 400 000 femmes sont hospitalisées tous les ans à la suite d’une maladie cardiovasculaire, dont 33 % avant l’âge de 65 ans.

D’après un sondage réalisé en 2023 pour la Fédération française de cardiologie, une femme sur deux entre 18 et 25 ans estime que les maladies cardiovasculaires frappent avant tout les hommes. Cette idée reçue est fausse. 204 femmes meurent chaque jour de complications cardiovasculaires, contre 35 d’un cancer du sein, ce qui montre à quel le sujet est important. Les experts s’accordent à dire que nous sommes face à une véritable crise sanitaire. Un constat d’autant plus inquiétant que cela concerne des femmes de plus en plus jeunes, et que la tendance n’est pas à la baisse.

En effet, une étude publiée en 2016 a montré que le taux d’hospitalisation pour un infarctus augmente de 5 % par an chez les femmes entre 45 et 54 ans. Une autre étude datant de 2018 a pour sa part signalé une diminution conséquente de la prise en charge de l’hypertension artérielle chez les femmes, alors qu’elles sont toujours autant à en souffrir et que l’hypertension est le premier facteur de risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Quelles sont les principales maladies cardiovasculaires chez la femme ?

Les femmes sont tout particulièrement touchées par les maladies cardiovasculaires. Certaines pathologies leur sont plus spécifiques, se manifestent plus fréquemment ou de façon plus atypique que chez les hommes, ce qui peut compliquer leur détection et prise en charge.

Parmi les maladies cardiovasculaires, l’accident vasculaire cérébral (AVC), est la première cause de mortalité féminine. Arrive ensuite l’infarctus du myocarde, ou crise cardiaque, provoquée par l’obstruction d’une artère coronaire alimentant le cœur. Chez la femme, l’infarctus est le plus souvent fatal car il peut survenir sans les signes classiques qui alertent habituellement, limitant les possibilités d’agir à temps.

De plus, certains évènements de la vie des femmes, comme la ménopause, augmentent les risques d’hypertension artérielle et d’athérosclérose, à l’origine de la plupart des AVC et infarctus. Une autre maladie cardiovasculaire responsable d’infarctus, la dissection spontanée de l’artère coronaire (SCAD), atteint préférentiellement les femmes, concernées dans 9 cas sur 10. Cette affection rare, mais grave, est pourtant encore sous-diagnostiquée dans la population féminine.

Il y a également les thromboses veineuses profondes, qui correspondent à des occlusions des veines des jambes par des caillots susceptibles de migrer et de boucher une artère pulmonaire, induisant une embolie pulmonaire parfois mortelle. Ces atteintes se développent là encore plus volontiers dans des contextes hormonaux typiquement féminins.

Enfin, les cardiopathies, qu’elles soient congénitales ou acquises, incluent des anomalies structurelles du cœur pouvant engendrer des complications à long terme, notamment au cours de la grossesse. Elles créent un terrain propice aux troubles du rythme cardiaque, comme la fibrillation atriale ou la tachycardie jonctionnelle, et peuvent favoriser ou aggraver une insuffisance cardiaque. Chez la femme, celle-ci s’exprime d’ailleurs sous une forme spécifique dite « à fraction d’éjection gauche préservée ».

Quels sont les facteurs de risque cardiovasculaire chez la femme ?

Les grandes périodes à risque chez la femme

Les femmes sont naturellement plus protégées que les hommes face au risque cardiovasculaire, grâce aux œstrogènes. Ces hormones auraient un effet protecteur sur les vaisseaux sanguins, en améliorant la souplesse artérielle, en diminuant l’inflammation et en influençant positivement le métabolisme lipidique. Il y a néanmoins trois périodes clés dans la vie des femmes où le risque cardiovasculaire est majoré :

  • Lorsqu’elles prennent une contraception à base d’œstrogènes non naturels, qui augmentent la coagulation et le risque d’événement cardiovasculaire,
  • Pendant la grossesse, où elles peuvent souffrir d’hypertension, de prééclampsie ou de diabète, qui sont des facteurs de risque cardiovasculaire,
  • Et à la ménopause, où la chute brutale des hormones féminines leur fait rejoindre les hommes en matière de risques pour le cœur et les artères.

Les facteurs de risque modifiables

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à fumer, à boire de l’alcool, à être sédentaires et à souffrir de stress. Cela est d’autant plus préoccupant que face à des risques cardiovasculaires similaires, les femmes sont plus vulnérables que les hommes. Notamment, le tabagisme multiplie par 3 le risque d’infarctus chez la femme, contre un facteur 2 chez l’homme. Quant au stress chronique, il serait plus délétère sur la fonction endothéliale féminine, favorisant l’athérosclérose.


Les facteurs de risque individuels

Les femmes présentent également des risques qui leur sont propres. Celles qui souffrent de migraines avec aura, d’un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou d’endométriose, celles qui ont subi une stimulation ovarienne, ou une radiothérapie du thorax pour traiter un cancer du sein par exemple, ont plus de risques cardiovasculaires que les autres.

Zoom surLes inégalités homme-femme face aux risques et à la prise en charge

Pour les femmes, c’est une double peine : elles sont globalement plus à risque que les hommes, mais aussi moins bien dépistées, soignées et suivies. En effet, si la mortalité globale par infarctus du myocarde a diminué de près de 80 % ces 20 dernières années, les femmes ne semblent pas bénéficier de cette amélioration, d’après les dernières données.

Elles payent un lourd tribut aux stéréotypes à tous les niveaux : elles se sentent moins concernées que les hommes en matière de risques, elles ont moins accès à la prévention, et lors de la phase aiguë d’un accident cardiovasculaire, les études montrent qu’elles sont prises en charge 15 à 30 min plus tard que les hommes et moins bien qu’eux.

De surcroît, les femmes sont victimes de formes d’infarctus très particulières, qui se manifestent par des symptômes difficiles à déceler. En conséquence, elles reçoivent moins fréquemment les traitements recommandés en urgence, et on observe un sous-recours à des examens diagnostiques tels que la coronarographie. Par ailleurs, elles sont sous-représentées dans les essais cliniques, ce qui limite les données à leur égard et ralentit l’adaptation des protocoles de soin.

Quels sont les axes de recherche sur la santé cardiovasculaire des femmes ?

Pour mieux cerner les inégalités cardiovasculaires et mettre en place des actions de prévention, voire des traitements spécifiques aux femmes, de nombreux projets de recherche existent. Compréhension, prévention, traitements, tout est passé au crible.

Pour exemple, l’étude WAMIF vise à caractériser les femmes qui font un infarctus du myocarde avant 40 ans. Les résultats révèlent plusieurs facteurs de risque majeurs : 75 % des patientes hospitalisées sont fumeuses, et l’obésité représente un risque dans 28 % des cas. Un travail est aussi mené à partir du registre DISCO, qui recense l’ensemble des dissections coronaires spontanées (SCAD) survenues en France depuis 2010, car cette pathologie concerne essentiellement la femme jeune et peut conduire à un infarctus.

Par ailleurs, l’étude WHY-RDN évalue l’intérêt d’une approche interventionnelle, appelée dénervation rénale, pour traiter l’hypertension artérielle pendant la grossesse, car elle n’est pas toujours correctement prise en charge par les médicaments hypertenseurs et constitue un facteur de haut risque cardiovasculaire. Enfin, l’étude clinique PREDYNAMIQUES a pour but d’évaluer l’intérêt d’un coaching infirmier par téléphone pour augmenter l’adhésion aux traitements chez des femmes souffrant d’hypertension.

La question de l’adhésion aux traitements fait l’objet de recherches car elle est d’une grande importance. Un lien a notamment été mis en évidence entre le suivi des thérapies cardiovasculaires et celui des hormonothérapies dans le cadre cancer du sein, ce qui suggère des pistes de collaborations entre différents domaines de soin au bénéfice des patientes.

Comment l’information et le dépistage des femmes sont-ils favorisés ?

Au-delà du 29 septembre, la Journée mondiale du cœur, qui s’adresse à tous, diverses initiatives ont été mises en place pour améliorer l’information, le dépistage et la prise en charge des maladies cardiovasculaires chez la femme. C’est le cas du Bus du cœur des femmes, lancé en 2021 et décliné depuis 2004 sous la forme de Journées du cœur des femmes dans plusieurs villes de France.

Aussi, depuis 2025, des consultations dédiées à la ménopause et au risque cardiovasculaire sont intégrées dans le Bilan prévention des 45 - 50 ans, offert par l’Assurance maladie à toutes les femmes entrant dans la période de ménopause. Plus de 80 % des pathologies cardiovasculaires pourraient être évitées par une bonne hygiène de vie et des mesures de prévention adaptées aux femmes. Ce levier essentiel n’est désormais plus mis de côté.

Un bus pour le cœur des femmes

Alors que la prévention permettrait d’éviter les trois quarts des maladies cardiovasculaires, les femmes sont encore sous-diagnostiquées. Elles rencontrent aussi beaucoup de difficultés à trouver des professionnels de santé et les plus précaires d’entre elles se retrouvent bien souvent en rupture de soins.

Pour toutes ces raisons, le fonds de dotation Agir pour le cœur des femmes a lancé en 2021 le Bus du cœur des femmes. Objectif : sillonner les routes de France pour venir à la rencontre des femmes et leur proposer gratuitement un bilan cardiovasculaire. Chaque année, le bus se rend dans plusieurs villes. Les femmes sont invitées à s’y rendre par l’Assurance maladie et les centres de santé, ou peuvent s’y présenter spontanément pour réaliser un parcours en 10 étapes, comprenant la réalisation d’un électrocardiogramme au repos et d’un dépistage artériel pour les plus à risque.

À l’issue de ces examens, un parcours de soins précis est proposé à celles qui en ont le plus besoin, avec lettre au médecin traitant et prise de rendez-vous auprès de médecins cardiovasculaires, gynécologues ou sage-femmes. Depuis 2021, plus de 15 000 femmes ont déjà bénéficié de cette initiative.

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