SLA : cibler tous les mécanismes de neuro-inflammation
11 décembre 2024
Thierry Lhermitte, parrain de la FRM, est allé rencontrer l’équipe de Catherine Picart, Professeure à l’Institut Polytechnique de Grenoble, et directrice du Laboratoire Biosanté et de l'équipe « Biomimétisme et médecine régénératrice » du CEA.
L'un de ses projets de recherche vise à réparer les os en utilisant des biomatériaux, et a fait l'objet de la Chronique Santé de Thierry Lhermitte, diffusée le 18 novembre sur France Inter, à (ré)écouter en replay ci-dessous.
Se casser un os, tout le monde connaît. Des membres à la colonne vertébrale, il y a de nombreux sites de fracture dans le corps.
Dans la majorité des cas, l’os se répare naturellement, moyennant une immobilisation.
Mais dans 5 à 10 % des cas la réparation naturelle ne se fait pas, et ça peut être plus fréquent quand il y a des complications, chez des personnes dont le système immunitaire est affaibli, en cas d’ostéoporose, etc.
Oui, il existe des prothèses faites de différents matériaux, avec souvent du métal (notamment le titane). C’est le cas dans les prothèses de hanche par exemple.
Pour remplacer l’os, on utilise aussi des matériaux céramiques, qui ont la composition la plus proche de celle des os naturels (qui sont en phosphates de calcium). C’est ce qu’on utilise pour les dents par exemple. Mais les céramiques ont un inconvénient : ils sont fragiles et se cassent facilement en cas de choc.
Il existe aussi des matériaux polymères, naturels ou synthétiques, mais rien n’est aussi parfait que l’os naturel. Et d’ailleurs quand le cas est plus complexe, on fait une greffe d’os… Mais c’est assez lourd.
Oui, ça fait presque 20 ans qu’elle a entamé ces travaux. Avec son équipe et en collaboration avec celle du Professeur Georges Bettega, à l’hôpital d’Annecy, elle a développé un film biomimétique, c’est-à-dire qui mime une matrice naturelle. Il est fait notamment d’acide hyaluronique.
Il forme des sortes de mailles qui permettent d’accrocher un facteur de croissance spécifique qui stimule la formation d’os par les cellules. Les expériences ont montré que grâce à ce biomatériau, l’os lésé se reconstituait correctement et qu’en plus, il se vascularisait, comme l’os natif !
En 2016, l’équipe s’est donné pour objectif de réparer les plus grosses lésions de l’os, celles que le simple film biomimétique ne parvenait pas à réparer. Pour cela, elle a développé un nouveau matériau pour combler le vide laissé par la lésion. C’est une sorte d’architecture réalisée à façon grâce à une impression 3D, qui va pouvoir être colonisée par les cellules qui fabriquent l’os et qui ont besoin d’un support. Cette architecture est recouverte du fameux film biomimétique imprégné de facteur de croissance développé initialement par le laboratoire de Catherine Picart.
Très bien ! Le concept a été breveté en 2020.
Aujourd’hui l’équipe travaille en collaboration avec deux autres partenaires, à Annecy et à Bordeaux, pour mettre au point une solution prête à l’emploi qui remplacerait la greffe d’os, parfois nécessaire avant de mettre un implant dentaire. Et les choses se présentent bien, puisque les chercheurs misent sur un premier essai clinique chez une dizaine de patients en 2026.
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