De très rares cas (moins de 1 %) de maladie d’Alzheimer sont des formes familiales héréditaires, liées à un gène muté. Trois gènes différents ont été identifiés à ce jour.
Si 99 % des cas ne sont pas à proprement parler héréditaires, le terrain génétique individuel joue néanmoins un rôle dans l’apparition de la maladie. C’est ce que les scientifiques appellent la susceptibilité génétique. Ainsi, en moyenne le risque de développer la maladie est multiplié par 1,5 si un parent du 1er degré (parent, fratrie) est touché ; par 2 si au moins deux parents du 1er degré le sont.
Actuellement, plusieurs gènes ont été identifiés comme associés à un risque élevé de développer une maladie d’Alzheimer (les gènes APOE4, SORL1, TREM2 ou ABCA7 par exemple). De nombreuses recherches sont menées pour étudier leur impact.
En avril 2022, une équipe germano-suisse a par exemple dévoilé la contribution de la protéine APOE4 dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer 1. Il semblerait que cette protéine modifie le transport des lipides dans le cerveau. Cela mène à une moindre évacuation des lipides toxiques qu’elle devrait normalement éliminer.
Au total, environ 80 gènes de susceptibilité ont été identifiés par un consortium international, l’IGAP (International Genomics of Alzheimer's Project), mené par la France. Les chercheurs estiment qu’il reste encore la moitié des gènes à découvrir. Certains de ces gènes augmentent le risque de survenue de la maladie tandis que d’autres apparaissent protecteurs. Aucun d’entre eux n’est suffisant pour déclarer la maladie. La susceptibilité génétique individuelle à la maladie est le résultat d’une association unique de ces différents gènes.
De très nombreuses études cherchent à élucider la fonction de ces gènes. Elles pourraient permettre de comprendre la genèse de la maladie et trouver des pistes thérapeutiques. Les résultats montrent aujourd’hui que les protéines produites grâce à ces gènes interviennent à différents niveaux :
- dans la formation des lésions cérébrales,
- dans l’élimination vers le sang des déchets produits par le cerveau,
- dans la régulation de la plasticité synaptique (la capacité à générer de nouvelles connexions neuronales ou à éliminer celles inutiles),
- dans la neuro-inflammation, c’est-à-dire les réactions inflammatoires ayant lieu autour des neurones.