Les chercheurs ont montré qu’en France, contrairement à d’autres pays européens, comme le Royaume Uni, l’Allemagne et la Suisse, le premier vaccin contre le pneumocoque (PCV7) n’a pas mené à une réduction du nombre de cas de méningites, en raison de l’apparition de nouveaux types bactériens.
Ce vaccin PCV7 protégeait contre 7 types de Streptococcus pneumoniae. Il a fallu attendre son remplacement par le vaccin PCV13 en 2010 pour observer une diminution de cas de méningites en France, soit 11 ans après la mise en place du premier vaccin antipneumococcique PCV7. Le vaccin PCV13 est une version améliorée du PCV7 puisqu’il protège contre 6 types bactériens supplémentaires.
Par ailleurs, les chercheurs ont montré que le vaccin PCV7 avait entraîné l’émergence de nouvelles souches de Streptococcus pneumoniae, propres à la France. Des nouveaux types sont apparus, différents de ceux des autres pays européens. Les chercheurs suggèrent que l’évolution inattendue de ces souches bactériennes pourrait être due non seulement à la pression vaccinale mais également à des facteurs tels que la consommation d’antibiotiques ou la compétition naturelle entre souches bactériennes.
Cette analyse met en garde sur le fait qu’un vaccin avec une formulation couvrant seulement partiellement les types de Streptococcus pneumoniae en circulation peut avoir des retombées négatives en Santé publique. Pour les chercheurs, si une nouvelle politique vaccinale doit être envisagée, il est impératif de développer un système de surveillance efficace et très réactif qui puisse étudier la population bactérienne locale et anticiper son évolution afin de formuler un vaccin le plus adapté possible.
Source : Alari A et al. Impact of pneumococcal conjugate vaccines on pneumococcal meningitis cases in France between 2001 and 2014: a time series analysis. BMC Medicine 2016 ; 14 : 211.