Tout savoir sur les leucémies

Les leucémies en chiffres

Les leucémies regroupent plusieurs types de cancers du sang, et touchent 9 000 à 10 000 personnes chaque année en France.

L'âge médian au diagnostic diffère selon le type de leucémies. Les formes chroniques sont beaucoup plus fréquentes chez l'adulte, le type lymphoïde chronique atteignant principalement les séniors et la forme myéloïde chronique des adultes d'âge moyen. Chez l'enfant, la majorité des leucémies sont de type aigüe, en très grande majorité de type lymphoblastique.

Les leucémies représentent 29 % des cas de cancer diagnostiqués chez les moins de 15 ans et 14 % des cancers qui se développent à l'adolescence selon l'Institut National du Cancer.

Leucémies : qu'est-ce que c'est ?

Les leucémies sont des cancers du sang, qui touchent les cellules de la moelle osseuse à l'origine des globules blancs (les cellules chargées de protéger l'organisme contre les agents infectieux). Toutes les cellules sanguines (globules blancs, globules rouges et plaquettes) sont produites dans la moelle osseuse, située au centre des os. Elle contient des cellules souches dites « hématopoïétiques », cellules immatures qui ont la capacité de se multiplier et de se transformer en cellules sanguines adultes. Au cours de la maturation de ces cellules souches en globules blancs, des altérations génétiques peuvent apparaître et entraîner la formation de globules blancs « immatures », qui sont incapables d'assurer leurs fonctions et prolifèrent de façon incontrôlée. Ces cellules, devenues cancéreuses, s'accumulent alors au sein de la moelle ce qui perturbe la formation des cellules sanguines. Cela conduit à une baisse drastique du nombre de cellules sanguines dans l'organisme.

Plusieurs leucémies selon l'évolution et le type de cellules en jeu

La rapidité d'évolution de la maladie et le type de cellules à l'origine des globules blancs altérés permettent de distinguer différentes formes de leucémies. Ainsi, les leucémies aigües surviennent de manière brutale et progressent rapidement tandis que les formes chroniques sont dévolution plus lente (plusieurs années). Selon le type de globules blancs atteints, on peut différencier les leucémies lymphoïdes (ou lymphoblastique), impliquant des cellules souches à l'origine des lymphocytes, des leucémies myéloïdes (ou myéloblastiques), qui touchent des cellules à l'origine des polynucléaires. Ainsi, quatre principaux types de leucémies se distinguent, chacune nécessitant une thérapie différente :

  • La leucémie aiguë myéloïde,
  • La leucémie aiguë lymphoïde,
  • La leucémie myéloïde chronique myéloïde,
  • La leucémie lymphoïdes chronique lymphoïde.

D'autres formes existent en parallèle, plus minoritaires, comme les leucémies à tricholeucocytes par exemple.

Quels sont les facteurs de risque de la maladie?

On distingue deux types de facteurs de risque dans les leucémies : génétiques et environnementaux.

Ainsi, des anomalies géniques impliquées dans les leucémies ont été recensées, acquises après la naissance et non transmissibles à l'adescendance. Pour exemple, le chromosome dit « Philadelphie » qui est retrouvé dans les cellules impliquées dans la majorité des leucémies myéloïdes chroniques. Il est le produit d'un échange de matériel génétique entre deuxchromosomes (le support de linformation génétique). Les cellules porteuses decette anomalie prolifèrent de manière anarchique.

Des facteurs de risques environnementaux ont aussi été identifiés tels que : l'exposition aux rayonnements ionisants et à des produits chimiques, comme le benzène, des pesticides, ainsi que les antécédents de chimiothérapie. Néanmoins, dans la grande majorité des cas, aucune cause précise de survenue n'est retrouvée.

Quels sont les symptômes des leucémies ? Comment sont-elles diagnostiquées ?

Les symptômes découlent de l'accumulation des cellules cancéreuses dans la moelle osseuse. Les symptômes cliniques varient selon le type de leucémie, mais on peut retrouver (surtout dans les formes aigües) : une fatigue intense et un essoufflement au moindre effort (signe d'anémie), des infections plus fréquentes, des saignements (au niveau des gencives notamment) ou des douleurs osseuses. Les formes chroniques sont plus asymptomatiques au début, et dévolution plus lentes que les formes aigües.

L'examen médical de référence pour rechercher une leucémie est l'analyse de sang. Elle donne les premières informations sur le type de leucémie en cause.
En cas de suspicion, le praticien a recours à un examen de la moelle osseuse, le myélogramme. Le prélèvement est réalisé par un hématologue, médecin spécialiste du sang. Il est effectué sous anesthésie locale, par ponction dans le sternum ou dans l'os du bassin et ne dure que quelques secondes. Les résultats sont obtenus rapidement. Des analyses génétiques des cellules peuvent compléter l'examen afin de préciser la forme de la leucémie et décider d'un traitement.

Comment sont traitées les leucémies ?

Ici encore, le traitement varie selon le type de leucémie et les caractéristiques du patient. Les leucémies lymphoïdes chroniques diagnostiquées très précocement et qui n'évoluent pas peuvent être mises « sous surveillance active » ; une thérapie est mise en place par la suite en cas de progression. Découvertes à un stade plus tardif, un traitement peut d'emblée être mis en place.
Dans le cas des leucémies aiguës, la chimiothérapie se déroule en plusieurs temps : une phase d'induction courte pour induire une rémission de la maladie, une phase de consolidation pour éviter les rechutes.

Dans certains cas, après une chimiothérapie intensive, une greffe de moelle osseuse ou de cellules souches peut être proposée afin de rétablir la quantité de cellules perdues. D'autres traitements, tels que les thérapies ciblées (visant un récepteur spécifique présent au niveau de certaines cellules cancéreuses) ou la radiothérapie peuvent également être utilisés.

Quelles sont les pistes de recherche actuelles?

Aujourd'hui, la recherche avance pour donner de nouvelles options thérapeutiques pour le traitement des leucémies.

Une stratégie, basée sur l'immunothérapie, se révèle très encourageante : les cellules CAR-T. Les médecins prélèvent des lymphocytes T chez les patients. Ces cellules sont ensuite modifiées génétiquement en laboratoire : leur ADN est modifié pour leur faire fabriquer une protéine récepteur capable de se fixer à la fois sur les cellules tumorales et de déclencher une réponse immunitaire spécifique. Ces cellules, devenues « cellules CAR-T », sont ensuite mises en culture pour être multipliées. Elles sont enfin réinjectées chez le patient. Au préalable, ce dernier a reçu une chimiothérapie pour faire baisser son taux de lymphocytes T « non modifiés » et ainsi faire de la place aux nouvelles cellules. Le traitement par cellules CAR-T a démontré des résultats encourageants dans la prise en charge de certains cancers du sang sévères, plus particulièrement dans la leucémie aigüe lymphoblastique dite « à cellule B ». Un communiqué de lAP-HP daté de 2018 mentionne que les hôpitaux parisiens Robert-Debré et Saint-Louis ont pu traiter 22 patients enfants et adultes par cette voie thérapeutique. Leur récente labellisation pour cette modalité de prise en charge dans le cadre d'essais cliniques laisse augurer une utilisation plus large de ces thérapies, en France, mais aussi dans le monde.

Outre cet aspect, les chercheurs souhaitent également mettre au point des traitements plus efficaces dans la pathologie. Ainsi, il s'agit ici de découvrir des médicaments qui agissent spécifiquement sur les cellules cancéreuses en y bloquant une protéine ou un mécanisme moléculaire particulier. Ces thérapies ciblées sont particulièrement intéressantes : elles seraient plus efficaces et moins pourvoyeuses d'effets secondaires que les autres traitements, car elles épargnent les cellules saines de l'organisme, contrairement à la chimiothérapie.

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