Mis à jour le 1 octobre 2016

Immunothérapie et cancer : quel rôle joue le système immunitaire dans le cancer du foie

  • Le cancer du foie est le cancer le plus fréquent et représente la 2e cause de décès par cancer dans le monde.

  • Les chercheurs souhaiteraient trouver le moyen de stimuler le système de défense de l’organisme, le système immunitaire, afin qu’il combatte plus efficacement la tumeur.

  • Ils testent dans ce cadre une molécule qui pourrait renforcer le système immunitaire.

Cette recherche est menée par Clémence Hollande dans l’équipe « Immunobiologie des cellules dendritiques » dirigée par Matthew Albert à l’Institut Pasteur à Paris.

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Le projet de Clémence Hollande a été sélectionné en 2014 par le Conseil Scientifique de la Fondation pour la Recherche médicale pour la réalisation d’une thèse.

Le cancer du foie en ligne de mire

Le cancer du foie est une pathologie fréquente : l’Institut national du cancer estime pour 2015 que 9 628 personnes en ont été atteintes en France. C’est l’un des cancers les plus régulièrement diagnostiqués chez l’homme selon l’Organisation Mondiale de la Santé.

Cette tumeur, particulièrement agressive, survient le plus souvent chez des patients ayant développé une cirrhose, due à une consommation alcoolique trop importante ou à une infection chronique par le virus de l’hépatite B ou C. Les chercheurs souhaitent aujourd’hui développer de nouveaux traitements de la pathologie afin d’améliorer la prise en charge des patients.

cancer du foie

S’appuyer sur le système immunitaire pour traiter

Clémence Hollande et son équipe d’accueil souhaitent utiliser le système immunitaire pour combattre la pathologie. Les cellules immunitaires, outre leur rôle connu dans la défense de l’organisme contre les agents infectieux, ont également la capacité de s’attaquer aux cellules tumorales.

C’est le cas des globules blancs, des cellules de défense spécialisées. Lorsqu’un organe est « attaqué » par un pathogène ou envahi par des cellules cancéreuses, les globules blancs migrent vers lui pour les éliminer.

Une molécule pour stimuler la réaction immunitaire

Au cours de précédentes recherches, l’équipe a montré qu’une molécule présente à la surface des cellules, DPP4, diminue l’afflux de globules blancs vers le foie lorsque celui-ci est infecté. Ils ont donc émis l’hypothèse que bloquer DPP4 pourrait favoriser le recrutement des cellules immunitaires vers le foie l'orsqu’il est agressé : une méthode qui serait intéressante à exploiter dans le cadre du développement d’un traitement contre le cancer du foie.

De plus, il existe déjà un médicament inhibiteur de DPP4, la Sitagliptine, qui est d’ores et déjà utilisé dans le traitement du diabète.Les chercheurs pensent donc qu’utiliser ce médicament permettrait d’augmenter l'afflux des globules blancs vers la tumeur et donc d’éradiquer plus efficacement les cellules cancéreuses.

Clémence Hollande et son équipe souhaitent ainsi mieux comprendre par des expériences de biologie cellulaire les conditions de recrutement des globules blancs dans un modèle de cancer du foie chez la souris. Les chercheurs testent également la sitagliptine chez ces animaux pour en étudier l’effet bénéfique sur l’évolution du cancer.

Des applications étendues à l’homme?

Les premiers résultats précliniques chez la souris ont permis de lancer un essai clinique cette année chez des patients atteints de cancer du foie.

Associée à leur traitement chirurgical, la Sitagliptine leur est administrée afin d’évaluer son effet sur les défenses immunitaires.

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