Portrait de chercheur : Léa Lescouzères

28 juin 2021

Depuis de nombreuses années, on suspecte la vasopressine de jouer un rôle dans le trouble du spectre autistique. Appelée aussi hormone antidiurétique, la vasopressine est produite par certains neurones cérébraux et régule diverses fonctions comme la soif et la tension artérielle, mais elle joue aussi un rôle dans les interactions sociales.

En collaboration avec des chercheurs marseillais et américains, une équipe de l'Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier s'est intéressée à un modèle murin d'une maladie génétique rare présentant des similitudes avec le trouble du spectre autistique.

Ces souris, dont les neurones à vasopressine sont désorganisés et dysfonctionnels, déclenchent des mécanismes de peur sociale lorsqu'elles croisent des congénères pourtant inoffensifs. Les chercheurs montrent que lorsque l'on administre de la vasopressine directement dans le cerveau de ces souris, leur comportement social s'améliore. Ils précisent également les mécanismes cérébraux en jeu. En 2019 déjà, un essai clinique américain avait montré qu'un spray nasal de vasopressine améliorait certains symptômes chez les enfants atteints de trouble du spectre autistique. Un résultat qui reste à confirmer dans un essai clinique de plus grande ampleur.

Source : Journal of Clinical Investigation, novembre 2020