Mis à jour le 3 juin 2020

Comment la maladie de Verneuil est-elle prise en charge ?

Mal connue des médecins et du grand public, la maladie de Verneuil concernerait pourtant au moins 1 % de la population française.

Pour les personnes touchées, c’est un réel handicap : d’après une enquête Harris Interactive de mars 2015, la douleur est la principale gêne au quotidien, avec un niveau moyen de 7 sur une échelle allant de 0 à 10.

La maladie s’accompagne aussi de conséquences importantes sur la mobilité, la vie quotidienne et la pratique des loisirs. Malgré cela, les malades souffrent très souvent d’un retard de diagnostic : il leur faut en moyenne consulter six médecins et attendre six à huit ans avant que celui-ci ne soit posé.

La maladie de Verneuil est en effet souvent confondue avec de simples poils incarnés, une furonculose ou de l’acné sévère. Il n’existe aujourd’hui aucun traitement curatif ou réellement efficace pour éviter l’apparition récurrente des boutons et furoncles, seulement des traitements symptomatiques. Pour les formes les plus légères de la maladie, des traitements locaux à base d’antibiotiques et/ou de sel de zinc sont envisagés, mais on manque encore d’études de grande ampleur pour préciser le choix des molécules et la durée du traitement, notamment.Pour les patients les plus gravement atteints, l’ablation cutanée et sous-cutanée de la zone la plus touchée est le seul moyen d’apporter un répit plus ou moins durable.

Ces dernières années, des essais cliniques ont évalué un traitement par anti-inflammatoires de type inhibiteur de TNFalpha. Même si les résultats ont été encourageants pour certains patients, et que ce médicament bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché en Europe pour cette indication, il n’est pour l’instant par pris en charge par la Sécurité sociale. Son coût reste prohibitif pour la majorité des patients : près de 2 000 euros pour trois mois de traitement.


Avec le Dr Jeffrey Loget, dermatologue, membre du réseau de professionnels de santé ResoVerneuil

A propos de la maladie de Verneuil

La maladie de Verneuil est une affection inflammatoire chronique de la peau aussi appelée hidradénite ou hidrosadénite suppurée. Elle se caractérise par des boutons ou furoncles très douloureux qui se développent de façon récurrente au niveau des zones pileuses riches en glandes sudoripares : aisselles, aine, pli interfessier, barbe, etc. Les abcès peuvent atteindre la taille d’une balle de tennis et nécessiter une intervention chirurgicale.

La maladie se déclare en général entre 20 et 30 ans, et touche en moyenne trois fois plus de femmes que d’hommes. Aujourd’hui, les mécanismes de la maladie sont encore mal connus.

Parmi les hypothèses formulées, un problème de réaction exacerbée aux bactéries présentes naturellement sur la peau, une sensibilité accrue aux hormones sexuelles, une prédisposition génétique. L’obésité et le tabac pourraient aussi jouer un rôle. 

Chronique sur la maladie de Verneuil

Réécouter la chronique de Thierry Lhermitte sur la maladie de Verneuil dans Grand Bien Vous Fasse, émission animée par Ali Rebeihi sur France-Inter.

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