Manipulation d'un microscope en laboratoire.Manipulation d'un microscope en laboratoire.

12 juin 2025

Transplantation rénale : des biomarqueurs non invasifs du rejet pas toujours utiles

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En résumé

Portrait du chercheur Valentin Goutaudier, financé par la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM)

Cette avancée a été obtenue par Valentin Goutaudier de l’Institut de Transplantation et Régénération d’Organes PITOR de l’Université Paris Cité dirigé par Alexandre Loupy au Paris Centre de Recherche Cardiovasculaire (PARCC – Inserm U970).

123 000 €

Financement accordé à Valentin Goutaudier en 2021 pour une thèse de sciences.

Le rejet de greffon reste un problème majeur en transplantation rénale, qu’il faut dépister le plus rapidement possible, et si possible de manière non invasive.

Les chercheurs travaillent à l’identification de biomarqueurs sanguins en vue de mieux suivre le devenir du greffon.

Une équipe, au travers d’une vaste étude européenne, a mis au point une approche innovante d’évaluation des biomarqueurs du rejet de greffe, ce qui a permis d’invalider certains d’entre eux précédemment jugés prometteurs.

Je donne pour la recherche

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La découverte en détails

Le défi du rejet de greffe

En 2023, 5 634 greffes ont été pratiquées en France, dont 3 525 greffes de rein. Malgré les avancées thérapeutiques, le rejet de greffon reste une cause majeure de perte des reins transplantés. Sa détection précoce représente un défi dans la prise en charge. Cela permettrait d’ajuster au plus tôt les traitements : un point auquel s’attaquent les chercheurs. Dans ce cadre, de nombreux biomarqueurs innovants ont montré des résultats prometteurs pour améliorer le suivi post-transplantation et réduire le nombre de biopsies inutiles. Cependant, ces biomarqueurs devaient être évalués rigoureusement pour prouver leur utilité en clinique.

Une vaste étude menée menée par Valentin Goutaudier a évalué l’utilité de ces biomarqueurs du rejet en transplantation rénale, avec des résultats intéressants.

Une étude européenne innovante

Cette vaste étude, financée par la Commission Européenne dans le cadre du plan Horizon Europe, constituait une grande première du genre. Elle visait à analyser 23 biomarqueurs sanguins pour détecter le rejet de greffe dans une cohorte de 412 patients ayant eu une transplantation rénale entre novembre 2018 et juin 2020. Au total, 812 biopsies de greffons rénaux avec mesure concomitante des biomarqueurs sanguins ont été réalisées chez ces patients.

Un résultat méthodologiquement robuste

Cette étude a apporté des résultats précieux : ainsi, aucun des biomarqueurs étudiés n'a montré de valeur ajoutée par rapport aux paramètres de soin courants relevés dans les biopsies (comme l’évaluation de la fonction rénale, ou encore la concentration en protéines dans les urines -protéinurie-, témoin d’un mauvais fonctionnement du greffon rénal) pour détecter le rejet.

Ces résultats soulignent l'importance d'une évaluation rigoureuse des biomarqueurs avant leur adoption clinique. L’étude montre donc que ces biomarqueurs de rejet ne peuvent pas être généralisés à toutes les situations et souligne la nécessité de les évaluer dans des contextes d'utilisation spécifiques.

Source : Goutaudier V, et al ; EU-TRAIN Consortium. Evaluation of non-invasive biomarkers of kidney allograft rejection in a prospective multicenter unselected cohort study (EU-TRAIN). Kidney Int. 2024 Nov;106(5):943-960. Collection HAL

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