Transplantation rénale : des biomarqueurs non invasifs du rejet pas toujours utiles


12 juin 2025
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Projet mené par Aurélie Moreau dans l’équipe « Phagocytes mononucléés, immunopathologie, immunovirologie » dirigée par Elise Chiffoleau au Centre de recherche en transplantation et immunologie translationnelle à Nantes.
Financement accordé à Aurélie Moreau dans le cadre du Prix Mescle 2023.
Les immunosuppresseurs utilisés après une greffe rénale pour éviter les rejets exposent à un risque accru d’infections et de cancers car leur mode d’action sur le système immunitaire est trop large.
Les chercheurs étudient une thérapie cellulaire utilisant des cellules immunitaires issues des patients et modifiées en laboratoire en vue de contrôler plus finement la réaction immunitaire.
Ce projet pourrait ainsi apporter des données précieuses pour améliorer les approches d’immunosuppression après la greffe.
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La greffe rénale est le type de transplantation le plus fréquemment pratiqué en France : ainsi, selon l’Agence de biomédecine, 3 525 greffes de rein ont été faites en 2023. Cette prise en charge correspond à des cas très précis, en cas d’insuffisance rénale dite « terminale », c’est-à-dire lorsque les reins ne sont plus capables du tout d’assurer leur rôle de filtre. Si la greffe est très efficace pour pallier les fonctions de l’organe, il existe néanmoins un risque de rejet du greffon. Pour l’éviter, les patients greffés reçoivent des traitements particuliers : les immunosuppresseurs. Ces thérapies permettent, en abaissant la réaction immunitaire, d’éviter que les cellules immunitaires ne s’attaquent au greffon.
Cependant, ils exposent les patients à des effets secondaires parfois sévères en augmentant le risque d’infections et le développement de certains cancers. Cela explique pourquoi les chercheurs comme Aurélie Moreau et son équipe travaillent à des approches d’immunosuppression pour minimiser ces effets indésirables.
Les chercheurs s’intéressent à une approche innovante : la thérapie cellulaire. Elle consiste à traiter les patients avec leur propres cellules immunitaires, prélevées puis modifiées en laboratoire avant réinjection. L’équipe s’appuie pour cela sur un type de cellules immunitaires particulières, les « cellules dendritiques tolérogènes ». Ces cellules agissent sur d’autres cellules du système immunitaire en charge de la régulation de la réaction immunitaire.
Dans le cadre d’un essai clinique européen, les chercheurs ont démontré l’innocuité et la faisabilité de cette stratégie thérapeutique chez des patients transplantés rénaux. Appliquée à 8 patients, cette thérapie a permis de réduire le recours aux immunosuppresseurs chez cinq d’entre eux. L’analyse du sang de ces cinq patients a mis en évidence l’augmentation des lymphocytes T régulateurs, une population de cellules immunitaires protectrices.
Les chercheurs souhaitent poursuivre leurs investigations au cours de cette étude. Ils veulent comprendre comment la thérapie cellulaire a favorisé l’expansion de cette population de cellules immunitaires protectrices. De plus, ils souhaitent mieux définir les conditions les plus favorables à l’augmentation de cette population via la thérapie cellulaire (choix des médicaments immunosuppresseurs, timing idéal pour administrer la thérapie cellulaire…).
Ce projet permettra ainsi d’optimiser le protocole clinique pour un futur essai clinique de thérapie cellulaire à l’aide de cellules dendritiques tolérogènes en transplantation rénale.
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Transplantation rénale : des biomarqueurs non invasifs du rejet pas toujours utiles
Greffe rénale : la thérapie cellulaire comme alternative aux immunosuppresseurs
Greffe : un outil pour optimiser l’attribution des greffons lors de la transplantation rénale
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