Alex Duval avec son équipe entrain de faire des manipulations en laboratoire.Alex Duval avec son équipe entrain de faire des manipulations en laboratoire.

26 mai 2025

Une quinzaine de pesticides liés à la maladie de Parkinson

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En résumé

Portrait du chercheur Julien Dairou

Cette recherche est menée par Julien Dairou, Professeur associé, au Laboratoire de Chimie et Biochimie Pharmacologiques et Toxicologiques, à l’Université de Paris.

209 500 €

Somme accordée à Julien Dairou en 2021 dans le cadre de l’appel à projets « Environnement et Santé ».

La recherche a permis d’établir un lien entre l’exposition aux pesticides et le développement de la maladie de Parkinson.

Les chercheurs explorent aujourd’hui les mécanismes sous-jacents.

Quels sont-ils ? Quels sont les pesticides à risque ? Qui est touché ?

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Le projet en détails

Par quel mécanisme les pesticides favorisent-ils le développement de la maladie de Parkinson ?

Le lien entre l'exposition aux pesticides et le risque de développer la maladie de Parkinson a été clairement établi par des études épidémiologiques et par des études expérimentales, notamment sur des modèles animaux. On le sait depuis plusieurs décennies. Mais les mécanismes sous-jacents ne sont pas clairement élucidés.

Nous nous sommés intéressés à une enzyme, Park7, connue pour avoir un effet protecteur contre le développement de la maladie de Parkinson. Nous avons souhaité savoir si des produits chimiques pouvaient altérer Park7 et augmenter le risque d’apparition de la maladie. Sur 300 molécules testées, une quinzaine de pesticides se sont avérés particulièrement efficaces pour inhiber fortement cette enzyme. Et ce, à de faibles doses, telles qu’on peut les rencontrer dans notre environnement. Cet effet pourrait expliquer, au moins en partie, l’association observée entre l’exposition aux pesticides et le risque de développer la maladie de Parkinson.

Quels sont les quinze pesticides incriminés ?

Les essais réalisés sur des animaux ont permis d’identifier trois mécanismes d’action différents, impliquant cinq familles de pesticides, favorisant le développement de la maladie de Parkinson. Parmi ces pesticides, on retrouve le paraquat, la roténone, et tous ceux de la famille des dithiocarbamates. Il est notable que toutes ces molécules inhibent l’enzyme Park7 à faibles doses.

Le paraquat ou la roténone sont interdits en Europe. Le risque est-il donc écarté ?

Le paraquat est interdit au sein de l’Union européenne depuis 2007. La roténone, depuis 2008. En revanche, ces molécules et leurs dérivés restent actuellement très largement utilisés dans de nombreux pays producteurs de denrées alimentaires, comme le Brésil ou ceux d’Asie du Sud-Est. Ces pesticides sont malheureusement encore d'actualité. C’est un enjeu de santé publique pour ces pays producteurs, mais également en Europe où la principale source de contamination réside de l'importation de denrées en provenance de ces pays. Par ailleurs, même si un pesticide a été retiré du marché, on observe pour bon nombre d’entre eux une certaine rémanence, c’est-à-dire qu’ils restent dans les sols. Et ce, pendant plusieurs décennies.

D’autres pesticides sont-ils toujours autorisés ?

Dans la quinzaine de pesticides identifiés comme inhibiteurs de l’enzyme Park7, certains sont encore employés légalement ou de façon dérogatoire en Europe. C'est le cas, par exemple, du manèbe, un dithiocarbamate utilisé dans la culture de pommes de terre et qui dispose d’une dérogation d'utilisation pendant encore deux ans.

La population générale est-elle à risque ?

Les agriculteurs sont les premiers touchés, compte tenu de leur niveau d’exposition. Depuis 2012, la législation reconnaît d’ailleurs que la maladie de Parkinson est une maladie professionnelle pour les agriculteurs. Néanmoins, on suspecte depuis longtemps un effet de l’exposition plus faible, plus chronique et à plus long terme de la population générale, chez qui l’incidence de la maladie augmente de 1 à 2 % par an depuis de nombreuses années.

Dossier

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