Contribution de certains pesticides dans le développement de la maladie de ParkinsonContribution de certains pesticides dans le développement de la maladie de Parkinson

15 mars 2022

Contribution de certains pesticides dans le développement de la maladie de Parkinson

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En résumé

Ce projet est mené par Julien Dairou, Maître de conférences et directeur de l'équipe « Métabolisme Pharmacochimie et Neurochimie » de l'Université de Paris, et co-porté par Serge Birman qui dirige l'équipe « Gènes, circuits, rythmes et neuropathologies » au Laboratoire « Plasticité du cerveau » de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI Paris PSL).

209 500 €

Financement accordé en 2021 au projet porté par Julien Dairou dans le cadre de l'appel à projets « Environnement et Santé », un axe prioritaire de la FRM. Projet financé en totalité par un partenaire.

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d'Alzheimer.

En France, plus de 160 000 personnes en sont atteintes.

Cette étude vise à établir le lien causal entre l'exposition à certains pesticides très employés en agriculture, appartenant à la famille des carbamates, et le développement de la maladie de Parkinson. Elle se propose également d'identifier les voies moléculaires impliquées.

Je donne pour la recherche

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Le projet en vidéo

Environnement et santé : explorer le lien entre exposition aux pesticides et maladie de Parkinson

Le point de vue de l'expertJulien Dairou

Notre projet de recherche consiste à essayer de comprendre le lien qui existe entre l'exposition aux pesticides et le développement de la maladie de Parkinson.

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Le projet en détails

Une maladie neurodégénérative fréquente

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d'Alzheimer. En France, environ 200 000 personnes en sont atteintes. Elle se caractérise par divers symptômes : une lenteur à initier et à arrêter un mouvement, une rigidité des membres, des tremblements caractéristiques au repos, puis, avec le temps, des atteintes cognitives surviennent. Cette maladie est due à la disparition progressive de certains neurones présents dans le cerveau, producteurs d'une substance, la dopamine, qui transmet l'information entre les neurones.

Au cours de cette maladie, une protéine, l'alpha-synucléine, s'accumule de manière anormale dans les neurones pour former des agrégats. Les chercheurs pensent que ces agrégats protéiques sont à l'origine de la dégénérescence des neurones.

Explorer les liens entre exposition aux pesticides et la pathologie

Depuis 2012, la maladie de Parkinson est considérée comme maladie professionnelle chez les agriculteurs, exposés de manière prolongée aux produits phytosanitaires. Néanmoins, les mécanismes cellulaires et moléculaires en jeu ne sont toujours pas connus.

Dans des études préliminaires, l'équipe de Julien Dairou a découvert que l'exposition aux pesticides de la famille des carbamates inhibe l'activité d'une enzyme appelée Park7. Or celle-ci a un rôle majeur pour prévenir la « glycation des protéines », une modification délétère pour les cellules et les tissus. De plus, la glycation a récemment été identifiée comme favorisant la formation d'agrégats protéiques pathologiques dans la maladie de Parkinson, et a été corrélée aux degrés d'atteinte des patients. L'inhibition de Park7 par les pesticides carbamates pourrait par conséquent induire la maladie.

Une étude in vitro et in vivo

Les chercheurs veulent donc étudier l'impact d'un blocage de Park7 par les carbamates in vitro sur des cellules en culture et in vivo chez la mouche drosophile. Ils espèrent ainsi mettre en lumière de nouveaux mécanismes et des cibles thérapeutiques potentielles pour améliorer la prise en charge de la maladie de Parkinson.

Ces avancées seront utiles, le cas échéant, pour éclairer les décisions de santé publique quant à la régulation de l'utilisation de ces pesticides.

Zoom surJulien Dairou

Après une formation de biochimie et de biophysique, Julien Dairou devient chercheur en 2003 sur le thème de l'enzymologie métabolique et toxicologique.

Il est relecteur pour des journaux scientifiques spécialisés et a organisé plusieurs congrès dans son domaine d'expertise.

L'équipe dans laquelle il exerce son activité de recherche a pour objectif de mieux comprendre le mode d'action de plusieurs protéines impliquées, notamment dans le métabolisme (réactions chimiques essentielles de l'organisme) ou encore dans les phénomènes ayant lieu dans le cerveau. Les chercheurs se penchent aussi sur les effets et les propriétés, notamment toxicologiques, de petites molécules telles que le monoxyde d'azote ou l'hepcidine (une hormone du foie).

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