Douleurs neuropathiques : identifier les patients pouvant bénéficier de la stimulation magnétique transcrânienne


La douleur chronique touche 30 % de la population française. Présentant des formes variées, elle reste difficile à diagnostiquer avec précision. Les origines sont parfois complexes et les traitements ne sont pas toujours efficaces. Face à cette problématique, le médecin traitant dispose toutefois de plusieurs options thérapeutiques qui peuvent guérir ou soulager les patients douloureux, et les aider à mieux vivre.
Dans cette FAQ, la Fondation pour la recherche médicale répond à toutes vos questions sur la douleur, ses différentes formes, et les différentes options thérapeutiques.
Selon l’association internationale pour l’étude de la douleur, la douleur est « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée, ou ressemblant, à celle liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ». Elle peut être aiguë et apparaître à la suite d’une blessure par exemple. Elle peut aussi perdurer dans le temps et devenir chronique. L’origine de la douleur chronique peut être de trois natures : nociceptive, neuropathique ou nociplastique.
Les douleurs nociceptives regroupent celles dont l’origine se situent au niveau des récepteurs sensoriels localisés sur la peau, les os, les muscles, et les différents organes, appelés nocicepteurs. Lorsqu’une blessure mal soignée ou une maladie sous-jacente entraîne la production de molécules inflammatoires par exemple, les nocicepteurs sont activés en permanence, ce qui entraîne une sensation douloureuse sur le long cours.
Il existe également des douleurs neuropathiques. Celles-ci impliquent les fibres nerveuses qui acheminent l’information depuis les nocicepteurs jusqu’au cerveau. En condition normale, lorsque le récepteur à la douleur est sollicité, une impulsion électrique est transmise via les fibres nerveuses pour être ensuite intégrée au niveau cérébral. Mais lorsque les fibres nerveuses sont lésées ou sollicités de manière anormale, l’information douloureuse est transmise en permanence au cerveau, sans qu’aucune réelle source de danger ni stimulus n’en soit à l’origine.
Il existe enfin des douleurs nociplastiques. Celles-ci sont liées à un dysfonctionnement au niveau cérébral. Les structures de la douleur situées au niveau du cerveau ou de la moëlle épinière sont activées sans raison apparente. L’intensité de la douleur peut être perçue de manière anormalement élevée. Les douleurs nociplastiques sont responsables de douleurs plus généralisées que les atteintes neuropathiques.
La douleur permet à l’organisme de se prémunir du danger. Lorsqu’une source de danger ou une lésion est identifiée via un stimulus mécanique, chimique ou thermique, les récepteurs sensoriels situés sur différents organes envoient l’information douloureuse au système nerveux central. Ainsi alertée, la personne pourra adapter son comportement. Lorsque la douleur est vive (poser sa main sur une plaque brûlante par exemple), un arc réflexe entraîne le retrait de la main, avant même que la sensation douloureuse ne soit interprétée par le cerveau.
De même, lorsqu’une personne se fracture un os, une douleur intense envoyée au cerveau par l’intermédiaire des récepteurs lui permet d’identifier que quelque chose ne va pas. En cas de maladie, des douleurs apparaissent aussi dans l’organisme, preuve qu’une inflammation est en cours. Toutes ces sensations, qui se sont développées au cours de l’évolution, permettent à l’organisme de se protéger et de se défendre contre les risques extérieurs.
En fonction de l’origine de la douleur, plusieurs solutions sont envisageables. Contre les douleurs inflammatoires ou nociceptives, c’est-à-dire liées à une lésion ou une activation des récepteurs sensoriels à la douleur, les antalgiques conventionnels sont efficaces. Il peut s’agir de paracétamol ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme l’aspirine). Dans les cas les plus sévères, des molécules de la classe des opioïdes peuvent être envisagées, sur avis médical. Mais attention, ces molécules ne doivent pas être utilisées au long cours, car elles peuvent provoquer des lésions rénales et gastriques, une tolérance, voire même une dépendance.
Pour certaines douleurs neuropathiques, d’autres classes thérapeutiques, comme les antidépresseurs ou les anti-épileptiques, peuvent être efficaces. Des traitements locaux, tels les emplâtres à la lidocaïne, patchs à la capsaïcine ou des injections de toxine botulique peuvent soulager des douleurs chroniques pendant plusieurs mois. Des solutions non médicamenteuses, telles l’activité physique adaptée, la thérapie cognitivo-comportementale, ou la relaxation permettent également de soulager certaines douleurs. Par exemple, l’activité physique adaptée est recommandée pour les personnes souffrant de fibromyalgie.
D’autres thérapies non médicamenteuses, à base de stimulation électrique ou magnétique, sont en cours de développement et semblent prometteuses. En cas de douleurs persistantes, votre médecin traitant pourra vous orienter vers un médecin spécialiste, et le cas échéant, vers une consultation ou un centre spécialisé dans la prise en charge de la douleur. Celles-ci ne sont accessibles que sur prescription médicale et leurs places restent malheureusement limitées. A noter que certaines situations personnelles peuvent renforcer la douleur. Des conditions socio-économiques ou affectives défavorables peuvent engendrer du stress et ainsi augmenter l’intensité des douleurs. Le recours au psychologue ou à une assistante sociale ne doit pas être négligé afin d’améliorer la qualité de vie et soulager les douleurs.
Quel que soit le type de douleur, lorsqu'elle perdure au-delà de trois mois, on parle de douleur chronique : la sensation n'est plus un signal d'alerte mais une maladie à part entière.
Il arrive parfois que la lésion initiale à l’origine de la douleur guérisse mais que la douleur persiste, il s’agit alors d’une douleur chronique. Elle peut aussi apparaître et perdurer sans que la cause ne soit identifiée. Quel que soit le type de douleur, lorsqu'elle perdure au-delà de trois mois, on parle de douleur chronique : la sensation n'est plus un signal d'alerte mais une maladie à part entière. La douleur chronique se définit également par le fait qu’elle répond mal au traitement et affecte grandement la qualité de vie du patient, personnelle comme professionnelle.
Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin traitant. Il n’existe pas d’outil diagnostique spécifique pour le dépistage de la douleur. Seule la parole peut aider le médecin à orienter vers la meilleure prise en charge. En fonction de la localisation et de la description de la douleur, des antécédents, des traitements déjà employés et des facteurs de risque, le soignant pourra vous proposer la prise en charge la plus adaptée. Celle-ci se compose de traitements médicamenteux et / ou non médicamenteux. Il pourra vous orienter vers d’autres spécialistes médicales ou paramédicales. Certaines maladies, telles la fibromyalgie, l’endométriose, les migraines, sont ainsi connues pour provoquer des douleurs invalidantes et des parcours de soins spécifiques sont définis. Dans certains cas, votre médecin pourra vous orienter vers une structure spécialisée sur la douleur chronique.
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