Résistance aux anticancéreux : identifier de nouvelles cibles thérapeutiques au cours de la leucémie aigüe lymphoblastique


Au cours du traitement d’un cancer, il n’est pas rare d’observer que certaines cellules cancéreuses soient résistantes à un traitement particulier. Cette résistance peut apparaître d’emblée, ou après plusieurs mois de traitement. Elle devra faire l’objet d’une attention précise de la part de votre oncologue et d’une adaptation de la stratégie thérapeutique.
Dans cette FAQ, la Fondation pour la recherche médicale répond à toutes vos questions sur la résistance aux traitements anticancéreux, ses causes et les solutions à envisager pour la contourner.
Il existe plusieurs types de résistance aux traitements contre le cancer.
Il peut s’agir d’une résistance primaire : les cellules cancéreuses ne sont pas sensibles au traitement et la tumeur ne diminue pas, malgré le suivi du traitement anticancéreux. Le traitement n’est alors tout simplement pas efficace. Dans ce cas, votre oncologue mettra en place une autre stratégie thérapeutique.
Dans cette optique, il pourra vous proposer de faire des analyses complémentaires pour mieux connaître les caractéristiques moléculaires de votre cancer et vous proposer le traitement le plus efficace.
Il arrive parfois que le traitement soit d’abord efficace mais qu’après un certain temps, la tumeur ne régresse plus. On parle alors de résistance secondaire. Cela peut s’expliquer par deux phénomènes. Une tumeur est un amas de cellules cancéreuses. Celles-ci peuvent être de nature différente : certaines cellules cancéreuses présentes dans la tumeur sont sensibles au traitement, mais d’autres non.
Au fur et à mesure que les cellules tumorales sensibles disparaissent, les cellules résistantes restent seules. Le traitement devient moins efficace et bientôt, plus du tout. C’est un mécanisme de sélection naturelle. Il arrive enfin que les cellules cancéreuses acquièrent une capacité de résistance au traitement. Mis en difficulté par les traitements anticancéreux, les cellules vont trouver une parade ou une autre voie d’activation leur permettant de survivre. Comme dans le cas de la résistance primaire, votre oncologue pourra vous proposer d’autres traitements afin de fragiliser ces nouvelles cellules et tenter de les éliminer complètement.
Il n’existe pas un cancer mais de nombreux cancers différents. Pour une même localisation, il existe un grand nombre de cellules cancéreuses différentes, avec des anomalies génétiques et moléculaires particulières. Pour être efficace, le traitement anticancéreux choisi doit être adapté précisément à la nature des cellules cancéreuses à combattre. C’est pourquoi, il est généralement nécessaire d’effectuer plusieurs analyses afin de bien déterminer le type de cellules cancéreuses et les cibles sur lesquels les médicaments devront agir.
Si le traitement contre le cancer ne fonctionne pas, votre oncologue procédera à des analyses complémentaires et vous proposera une autre stratégie thérapeutique. L’arsenal thérapeutique pour lutter contre le cancer s’est considérablement étoffé ces dernières années. Il permet aujourd’hui de lutter contre les nombreuses formes moléculaires et/ou génétiques des cancers. Combiner et personnaliser les traitements sont devenus les clés de voûte du traitement anticancéreux.
Les traitements de chimiothérapie ciblent des altérations spécifiques de la tumeur et induisent des dégradations majeures entraînant la mort des cellules à multiplication rapide, comme les cellules cancéreuses. Dans certains cas, les cellules cancéreuses mettent en place des stratégies pour limiter les effets de ce traitement. Il arrive par exemple que des mécanismes de réparation de l’ADN lésé par la chimiothérapie soient si efficaces que la chimiothérapie n’a que peu d’effet.
De même, il arrive que les mécanismes de mort cellulaire initiés par le traitement soient inhibés. Les cellules cancéreuses peuvent également trouver une voie de signalisation alternative ou modifier l’altération spécifique ciblée par la chimiothérapie afin que le médicament ne puisse plus atteindre sa cible.
Des recherches récentes soulignent également que le micro-environnement tumoral jouerait un rôle important et pourrait protéger les cellules cancéreuses des traitements. La recherche est mobilisée sur tous ces fronts afin de déjouer ces stratégies d’évitement. Par exemple, depuis quelques années, de nouvelles stratégies visent à renforcer le système immunitaire du patient (les immunothérapies) pour combattre les cellules cancéreuses.
La recherche sur la résistance aux traitements anticancers est foisonnante et de nombreuses pistes sont explorées en même temps. Les connaissances s’accumulent sur les mécanismes d’actions, les voies de signalisation, les capacités d’adaptation et de progression des tumeurs, si bien que les chercheurs découvrent régulièrement de nouvelles cibles thérapeutiques efficaces. Les scientifiques ont aussi identifié que les cellules cancéreuses utilisent leur environnement pour résister au traitement et aller conquérir de nouveaux espaces. Ils s’intéressent fortement à ce micro-environnement tumoral afin d’affaiblir les ressources disponibles auprès de la tumeur et l’empêcher de se développer et d’aller coloniser d’autres organes et former des métastases.
Enfin, des biomarqueurs sont à l’étude : ils permettront de mieux cibler les patients pouvant recevoir certains traitements pour une meilleure efficacité. Des tests sanguins pourraient ainsi prochainement permettre de déceler dans le sang l’apparition de cellules tumorales circulantes résistantes avant même qu’elles n’aient le temps de se développer. Thérapie génique, nanomédecine, intelligence artificielle pourraient, elles aussi, apporter de nouvelles révolutions thérapeutiques.
Dossier
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