Troubles du sommeil : quels sont les risques associés à l’apnée du sommeil ?
05 novembre 2025


Pierre Trifilieff, directeur de recherche à l’INRAE, étudie la dopamine, une molécule clé de la motivation. Il explore un mécanisme (le rôle d’une enzyme) encore peu connu, qui pourrait expliquer l’implication de certains lipides dans les troubles psychiatriques.

« Le punk à chien des neurosciences, voilà comment on a pu me décrire », glisse-t-il avec humour. Barbe longue et fournie, bracelets de cuir et anneau en bois à l’oreille : Pierre Trifilieff détonne parmi les chercheurs en blouse blanche.
Mais sous cette image décalée se cache une pensée précise, rigoureuse et ultra exigeante. Adolescent, il dévore Balzac et Zola et découvre L’Étranger en sixième. Il le relira plusieurs fois. « Je ne comprenais pas tout, mais je me souviens de la sensation pesante. » Une lecture fondatrice. Il se reconnaît dans cette vision du monde lucide et ancrée dans le réel. « Ce qui me fascine c’est la pensée et ce qui se passe quand elle déraille. » C’est en licence que tout bascule. Un stage sur le cerveau chez la mouche drosophile lui ouvre la voie : « Je me suis dit : c’est fou ce qu’on peut comprendre du cerveau à partir de là ».
Il poursuit avec une thèse à Bordeaux, puis un postdoc à New York dans le laboratoire du Prix Nobel Eric Kandel. Il y découvre une autre manière de faire de la science : plus ouverte et décloisonnée. C’est là aussi qu’il se confronte à ce qui deviendra son sujet de prédilection : la psychiatrie.
« Ce qui m’intéresse, ce sont les symptômes. Il y a quelque chose de vertigineux dans ces manifestations psychiatriques. Dans la schizophrénie, par exemple, ces hallucinations puissantes, cette perte de contact avec la réalité, ne résultent peut-être pas d’un dysfonctionnement massif, mais au contraire extrêmement fin, d’un léger déséquilibre dans l’homéostasie cérébrale 1, qui suffit à tout faire basculer. Le précieux soutien financier de la FRM me permet de poursuivre ces travaux sur les bases biologiques des symptômes psychiatriques. »
Ce goût pour les équilibres instables se retrouve dans les sports qu’il pratique. À New York, il partage son temps entre le laboratoire de la Columbia University et l’escalade de falaises au nord de Manhattan. « Je me suis retrouvé bloqué en pleine nuit, ce sont les rangers qui sont venus me chercher », raconte t-il.
De retour en France, il reprend le surf dans le Sud-Ouest. Grimper, affronter les vagues, ressentir la force des éléments : autant de manières d’éprouver physiquement le réel.
Récemment devenu père, la grimpe et le surf ont temporairement été mis sur pause, le temps de se consacrer à un nouveau rôle dans lequel s’épanouit son sens de la pédagogie : « ce que j’ai envie de transmettre à mon tour, c’est une forme de curiosité, poser un regard éclairé sur le monde ».
Naissance à Londres
Doctorat en neurosciences, Université de Bordeaux
Postdoctorat à Columbia University (New York), dans le laboratoire du Pr Eric Kandel
Recrutement comme chargé de recherche à l’INRAE
Nommé directeur de recherche à l’INRAE
Newsletter
Restez informé(e) !
Abonnez-vous pour recevoir les actualités et communications de la FRM, les projets et découvertes sur toutes les maladies…