Portrait de chercheur : Laurent Peyrin-Biroulet
28 juillet 2025


Laurent Peyrin-Biroulet, spécialiste mondial des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, a toujours eu une boussole : soulager les patients. De ses débuts inspirés par un médecin de village à ses recherches actuelles sur le rôle de l’alimentation, il n’a cessé de faire avancer la prise en charge des MICI.
À Bernin, près de Grenoble, Laurent Peyrin-Biroulet grandit en observant le Dr Renaudie, médecin du village et père de son meilleur ami. Il soigne, rassure, se déplace à toute heure. Il est aussi sur le terrain de foot, aux côtés des pompiers, toujours disponible. « Tout le monde connaissait le Dr Renaudie, il avait un vrai rôle social, c’était une figure emblématique », se rappelle Laurent Peyrin-Biroulet. Ce médecin généraliste marquera le point de départ de sa vocation. Après son bac, Laurent Peyrin-Biroulet choisit donc la médecine.
Il intègre la faculté de Grenoble avant d’entamer son internat à Nancy. Bien que la médecine générale l’attire, c’est finalement la gastro-entérologie qui l’emporte. « Une spécialité qui allie technologie, intervention et suivi des patients », explique-t-il. Il se tourne rapidement vers les maladies inflammatoires chroniques intestinales. « J’ai grandi avec des proches qui en souffraient. Ce sont des maladies invisibles, qui bouleversent la vie et restent mal comprises ». À 34 ans, il devient Professeur des Universités – Praticien Hospitalier à Nancy. « J’ai eu la chance de faire beaucoup de choses très jeune », reconnaît-il. À cette époque, il partage son temps entre recherche et pratique clinique. « Pendant vingt ans, j’ai dormi trois ou quatre heures par nuit », confie-t-il. Consultations, enseignement, publications scientifiques, conférences… le rythme est soutenu. Sa pratique intensive du sport avant ses premières années de médecine lui a donné le goût du défi et l’endurance qui l’accompagnent encore aujourd’hui. Deux expériences marquent son parcours.
En 2010, il rejoint Lille et le Pr Jean-Frédéric Colombel, spécialiste des MICI. Puis, en 2012, il intègre la Mayo Clinic aux États-Unis. « J’y suis arrivé au moment où les biothérapies commençaient à tout bouleverser. C’était une révolution », explique-t-il. Il prend alors conscience de l’ampleur du défi que représentent ces maladies. Il devient l’un des plus jeunes présidents de sociétés savantes en France et en Europe, et dirige plusieurs revues scientifiques internationales. Malgré cette ascension fulgurante, il garde la même ligne directrice. « Ce qui m’a toujours animé, c’est l’impact sur les patients, pas les titres. »
Aujourd’hui, il explore un nouvel axe : l’alimentation. « La génétique et le microbiote ne suffisent pas à tout expliquer. L’alimentation est un levier majeur. » Ses recherches, soutenues par la Fondation pour la Recherche Médicale, visent à mieux comprendre comment adapter la nutrition pour améliorer la prise en charge des MICI. Un projet de recherche qui associe aussi un sociologue pour mieux comprendre les habitudes de vie et de consommation des patients. « Je voulais être médecin de village, et me voilà professeur et enseignant chercheur. Mais au fond, ce qui compte, c’est toujours la même chose : aider, soulager, comprendre », conclut-il.
PU-PH : professeur des universités – praticien hospitalier, un statut qui combine enseignement, recherche et activité clinique au sein d’un CHU.
Naissance à Saint-Martin-d’Hères, près de Grenoble
Diplôme de docteur en médecine, internat en gastro-entérologie au CHRU de Nancy
Accession au statut de Professeur des Universités –Praticien Hospitalier (PU-PH) à Nancy
Rejoint la Mayo Clinic aux États-Unis, aux côtés du Pr William Sandborn
Directeur du IHU Infiny, l’institut hospitalo-universitaire consacré aux recherches contre les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
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