Endocrinologie : agir contre le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
13 octobre 2025


Bloquer l’activité de l’hormone antimüllérienne constitue une piste très prometteuse pour traiter le SOPK, voire pour prévenir son développement.
C’est l’une des causes principales d’infertilité chez les femmes : le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) concerne environ 10 % des femmes en âge de procréer, et provoque de nombreux symptômes comme des troubles du cycle ovarien, une prise de poids, une pilosité excessive, un surrisque de diabète et de maladies cardiovasculaires. En cause, un déséquilibre hormonal et la présence de nombreux follicules 1 ovariens immatures bloqués dans leur développement, entraînant ainsi une surproduction d’hormones mâles comme la testostérone. Les seuls traitements actuellement disponibles s’attaquent isolément à quelques-uns des symptômes mais aucun aux causes du SOPK.
Paolo Giacobini et ses collègues du Centre de Recherche Lille Neuroscience & Cognition ont développé un anticorps nommé Ha13 capable de bloquer les récepteurs de l’hormone antimüllérienne (AMH) 2, produite en excès par les follicules ovariens dans le SOPK. Ils ont montré que lorsque cet anticorps est administré à des souris femelles peu après leur naissance, il prévient l’apparition de ce syndrome. Et chez des souris adultes en souffrant déjà, il a permis de faire reculer les symptômes tels que l’irrégularité des cycles et de l’ovulation, ainsi que l’excès d’hormones androgènes.
« En ce qui concerne les êtres humains, l’administration du traitement après la naissance n’est pas possible dans l’immédiat, dans la mesure où le diagnostic du SOPK survient seulement après les premières règles et où des travaux supplémentaires doivent étudier les conséquences à long terme de ce « blocage » sur l’organisme. En revanche, les anticorps ciblant le récepteur de l’AMH pourraient à l’avenir représenter une piste thérapeutique prometteuse pour le traitement des troubles liés au SOPK, chez les femmes adultes. Étant donné l’impact majeur du SOPK sur la fertilité et sur la qualité de vie, cette étude représente une avancée majeure pour la santé des femmes et la médecine reproductive »,conclut Paolo Giacobini.
Follicule : structure située dans l’ovaire dans laquelle se développe un ovocyte, la cellule reproductrice femelle. Environ un à deux millions de follicules ovariens sont présents à la naissance, mais ce nombre diminue rapidement. Seuls 300 à 400 follicules parviendront à maturité et donneront lieu à une ovulation, en général un par cycle menstruel.
Hormone antimüllérienne : l’hormone antimüllérienne (AMH) est une hormone produite par les tissus reproductifs (testicules et ovaires). Chez la femme, elle joue un rôle dans le développement et la maturation des follicules. L’AMH est considérée comme un indicateur fiable de la réserve ovarienne (stock d’ovocytes).
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