La FRM s’engage en soutien à 7 chercheuses ukrainiennes qui ont dû fuir leur pays en guerre.
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Pour préserver la vie de chercheurs en exil et celle de leur famille, mais aussi afin d'affirmer sa volonté de préserver le patrimoine scientifique mondial, la FRM s'associe au "Fonds d'urgence PAUSE : Solidarité Ukraine".
Les chercheuses accueillies et leurs équipes témoignent.
Son parcours
2007 : diplômée en biochimie avec mention en 2007 à l'Université nationale Taras Shevchenko de Kiev
2007 à 2012 : chercheuse junior à l'Institut Palladin de biochimie, à l’Académie nationale des sciences d'Ukraine
2012 : obtention de son doctorat en biologie spécialité "Biochimie" - Réalisation de plusieurs Post-Doc/Projets Internationaux en Allemagne, à l'Institut des Bio- et Nano Systèmes Complexes, Forschungszentrum Jülich et en Lettonie à l'Institut de Biologie et Centre de Recherche en Photonique de l'Université de Lettonie
2012-2013 : professeure adjointe à l'Université technique nationale d'Ukraine, professeure associée à l'Université nationale des technologies alimentaires en Ukraine
2013 à 2018 : professeure adjointe/chargée de cours à l'Institut de biologie et de médecine de l'Université nationale Taras Shevchenko de Kiev, enseignement de la biomédecine, recherches sur la biochimie de la fonction mitochondriale et le stress oxydatif
2015 : Prix DAAD (Deutscher Akademischer Austausch Dienst)
2017 : Prix de la Fondation Heinrich Hertz
2018 : US Fulbright Foundation Scholarship Award
2019-2020 : chercheuse postdoctorale à l'Institut J. Heyrovsky de chimie physique, Académie tchèque des sciences à Prague, en République tchèque
2020-2021 : chercheuse postdoctorale à la faculté de médecine de l'Université de Padoue, en Italie
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Lesia est arrivée en France depuis le mois d'avril 2022, elle travaille actuellement sur l'insuffisance cardiaque dans l'équipe dirigée par Oksana Kunduzova et Angelo Parini, à Toulouse, grâce au Programme PAUSE soutenu par la FRM. Voici leur témoignage.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Lesia Savchenko et je suis assistante (chercheuse postdoctorale) du Département de médecine interne de l'Université médicale d'État de Poltava, en Ukraine. Parallèlement, je me consacre à mes recherches scientifiques.
Où étiez-vous lorsque le conflit a éclaté ?
J'étais en Ukraine, dans ma ville natale de Poltava.
Quand et comment êtes-vous arrivée en France ?
Je suis arrivée en France le 04 avril 2022 en bus, sans ma famille.
Aviez-vous déjà travaillé en France avant cela ?
Oui, en 2017 (ans le cadre du projet ERASMUS+ coordonné par l'Université Paul Sabatier. C'est là que j'ai travaillé une première fois dans l'équipe d'Oksana Kunduzova.
Comment se déroule votre intégration dans le laboratoire ?
Je peux dire que ça marche bien et que j'aime vraiment ça. Les normes de travail scientifiques de ce laboratoire sont élevées, et l'équipement est très moderne, permettent de mener à bien mes travaux de recherche. Deux points auxquels j'accorde une grande importance. J'aime aussi beaucoup l'équipe du laboratoire et l'ambiance générale qui y règne.
Sur quelle thématique de recherche travaillez-vous actuellement en France ?
Je poursuis mes travaux de recherche sur le remodelage fibrotique myocardique dans la progression de l'insuffisance cardiaque. C'était déjà le sujet de mes recherches en Ukraine également.
L'allocation dont vous bénéficiez est d'une durée de trois mois, comment imaginez-vous l'après ?
Ce soutien du programme PAUSE et de la FRM me permet d'avoir une expérience précieuse que je pourrai utiliser dans ma future activité professionnelle et ma carrière, en Ukraine.
Un dernier mot à propos de ce soutien ?
J'apprécie sincèrement l'aide que j'ai reçue grâce à ce soutien. En tant que scientifique dévouée, la chose la plus importante pour moi est de pouvoir mener mes recherches, et grâce à ce soutien, j'ai cette chance. J'en suis extrêmement reconnaissante.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Dirigée par Oksana Kunduzova (directeur) et Angelo Parini (co-directeur), l’équipe CERAMIC (Remodelage Cardiométabolique : Mécanismes et Microenvironnement) est implantée sur le site de l'hôpital Rangueil à l’I2MC, INSERM UMR 1297 à Toulouse. Notre équipe associe des chercheurs et des cliniciens dont l’intérêt commun est de décrypter les mécanismes moléculaires et cellulaires impliqués dans l’initiation et la progression de l’insuffisance cardiaque. Au travers d'approches multidisciplinaires, nous caractérisons la nature des réseaux métaboliques dans le cœur dérégulés dans les maladies cardiovasculaires afin de déterminer si leur ciblage pharmacologique peut contribuer au développement de nouvelles stratégies de traitement.
Comment et pourquoi votre laboratoire s’est-il porté volontaire pour accueillir des chercheuses exilées dans le cadre du conflit ukrainien ?
Notre laboratoire entretient depuis de nombreuses années des liens étroits avec l'Université Médicale de Poltava et l'Université d'État de Médecine de Ternopol en Ukraine. Ces collaborations se concrétisent par l’accompagnement de doctorants, postdoctorants et des projets de recherche communs :
• En 2013, notre équipe a piloté le projet MEDEA dans le cadre du programme Erasmus Mundus avec les universités d'Ukraine.
• En 2017-2019, notre équipe a coordonné les deux projets de mobilité avec l’Ukraine dans le cadre du programme Erasmus+
• 5 Publications communes
A travers cette collaboration de longue date, notre équipe est, et restera, la « maison d’accueil » pour les scientifiques réfugiés dans le cadre du conflit ukrainien.
Comment s’est passée l’arrivée de la chercheuse au sein du laboratoire ?
Lesia Savchenko a rejoint notre équipe dans le cadre du programme Erasmus+ en 2017 afin de finaliser son projet PhD. Face à la guerre, notre équipe a exprimé sa solidarité avec nos collègues ukrainiens, donc Lesia est arrivée à Toulouse au début du conflit ukrainien. Elle connaît déjà notre équipe et l'intégration a été facile.
Sur quoi travaillez-vous ? En quoi Lesia participe-t-elle à vos travaux de recherche ?
Notre équipe réunit une expertise unique et des outils issus de la recherche fondamentale et clinique pour caractériser les mécanismes moléculaires des réponses adaptatives/maladaptatives des cellules cardiaques dans la progression de l’insuffisance cardiaque. Au travers d'approches complémentaires comme la métabolomique, la transcriptomique, la culture 3D et le développement de modèles physiopathologiques cardiaques, nous caractérisons la nature des dérégulations métaboliques dans le cœur afin de développer de cibles thérapeutiques efficaces. Le projet de recherche de Lesia porte sur la description des mécanismes à l'origine de la fibrose cardiaque, un élément clé dans l’apparition et la progression de l’insuffisance cardiaque.
L’allocation est d’une durée de trois mois, comment imaginez-vous l’après pour la chercheuse ? Pour vous ?
Il s’agit d’une nouvelle étape dans notre collaboration de longue date entre I2MC (Toulouse) et l’Université Médicale de Poltava (Ukraine). Cet accueil de chercheuses ukrainiennes doit favoriser le transfert de certaines techniques issues de la recherche vers l'exploration en milieu hospitalier, dans la biologie. Elle doit également accélérer la diffusion des connaissances dans un cadre interdisciplinaire et permettre la montée en compétence des chercheurs de l’Université Médicale de Poltava, afin de retourner en Ukraine pour reconstruire le pays.
Auriez-vous quelques mots à dire sur le Programme PAUSE et sur le soutien de la FRM a une telle initiative ?
Les crises géopolitiques en Ukraine affectent les libertés académiques de nombreux chercheurs et mettent parfois en péril leurs recherches, leur vie et celle de leurs proches. Le soutien de la FRM dans le cadre du Programme national d'Accueil en Urgence des Scientifiques en Exil (PAUSE) permet à ces chercheurs en danger de poursuivre leurs travaux en France. Cette mission d’accueil et d’accompagnement est possible grâce à la générosité de donateurs de la FRM afin d’aider les chercheurs à faire évoluer leur carrière ; les lauréats PAUSE font face à des conditions personnelles difficiles et l’enjeu est de les aider à retrouver une stabilité professionnelle.
Nos remerciements s’adressent à l’ensemble des partenaires du programme pour leur mobilisation et l’accompagnement au quotidien des scientifiques en exil lauréats du programme PAUSE, en particulier la FRM et le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
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« J’admire profondément les chercheurs. Cela fait 15 ans que je suis parrain de la FRM qui finance des projets innovants et apporte une aide considérable aux chercheurs. Passionné de science, je visite une dizaine de laboratoires par an et j’ai la chance d’échanger régulièrement avec les chercheurs. »
« J’ai toujours voué une immense admiration aux chercheurs, des scientifiques de haut vol doublés de grands humanistes. Quand j’étais petite, je rêvais de découvrir le vaccin contre le cancer. Je suis devenue médecin puis journaliste médical. »
« Je suis vraiment admiratif des personnalités exceptionnelles que j’ai eu l’occasion de rencontrer à la FRM comme sur les plateaux de télévision. »
« Je voue depuis toujours une admiration sans bornes aux chercheurs qui consacrent leur vie à sauver les nôtres et jamais je n’oserai comparer nos métiers, le leur est bien plus important que le mien. »
Depuis 75 ans, la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) se bat pour la vie, en stimulant et en soutenant le progrès qui a le potentiel demain d’améliorer et de sauver des vies.
En adoptant une démarche pluridisciplinaire, la FRM encourage, sélectionne et finance des projets de recherche prometteurs sur toutes les maladies : cancers, maladies cardiovasculaires, maladies neurologiques et psychiatriques, maladies infectieuses, etc.
La FRM soutient chaque année plus de 400 nouvelles recherches menées dans les laboratoires des organismes publics de recherche et d’enseignement supérieur (INSERM, CNRS, INRA, CEA, Universités, grandes écoles, établissements de santé…).
Indépendante, la FRM agit grâce à la générosité de ses donateurs, testateurs et partenaires.