Tout savoir sur le burn-out, le syndrome d'épuisement professionnel

Quelques chiffres sur le burn-out

Le burn-out ou syndrome d'épuisement professionnel, semble courant en France comme le montrent les études épidémiologiques réalisées en la matière. Selon la dernière étude scientifique réalisée en la matière réalisée par l'Institut de veille sanitaire en 2012 la souffrance psychique liée au travail concerne 3,1 % des femmes et 1,4 % des hommes vus par le médecin du travail, dont 7 % correspond au syndrome de burn-out. Santé Publique France estime qu'environ 2 % des salariés ont une souffrance psychique en lien avec le travail.

Mais ces chiffres pourraient avoir beaucoup progressé ces dernières années, en témoignent les sondages réalisés après la crise sanitaire. Ainsi, d'après une étude réalisée début 2022 par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine, 34 % des salariés seraient en burn-out dont 13 % en burn-out sévère, soit 2,5 millions de personnes.

Outre l'impact humain, le stress au travail a également un prix pour la société : ainsi, le coût du stress dans l'entreprise est évalué dans une étude de 2010 entre 1,9 et 3 milliards d'euros par an en France, dont l'essentiel est lié à des pathologies psychiatriques.

Qu'est-ce que le burn-out ?

Le burn-out, ou syndrome d'épuisement professionnel, correspond, selon le site de la Haute Autorité de Santé (HAS), à un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d'un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ». Ainsi, ce syndrome se caractérise par un sentiment d'épuisement intense (se sentir vidé), un détachement émotionnel (une forme de cynisme vis-à-vis du travail) et une perte de confiance dans ses propres capacités.

À noter, pour le moment, le burnout n'est pas reconnu comme une maladie, ce qui explique que son impact dans la société reste difficile à évaluer.

Comment se manifeste le burn-out ?

La HAS a établi un mémo sur le repérage et la prise en charge du burnout. Plusieurs types de symptômes y sont mentionnés, de sévérité variable et d'apparition progressive : émotionnels (tristesse), cognitifs (troubles de la mémoire, de la concentration), comportemental (agressivité, empathie), motivationnel (baisse de motivation). Peuvent s'y ajouter des symptômes physiques comme la fatigue, des maux de dos, des problèmes de sommeil, des troubles gastro-intestinaux

Quels sont les facteurs de risque de développer un burn-out ?

Des facteurs de risques de burnout ont été identifiés au sein de l'environnement professionnel comme l'explique le site de l'Institut national de recherche et de sécurité qui mentionne : la surcharge de travail, un faible contrôle ou de faibles récompenses, le manque d'équité entre les personnes, les conflits de valeur et demandes contradictoires, ou encore un manque de clarté dans les objectifs et les moyens. La HAS ajoute à cette liste une insécurité de l'emploi, et mentionne la notion de « risques individuels » comme des antécédents personnels ou familiaux, certains évènements de vie, le rapport au travail.

À noter que le risque de développer un burnout pourrait aussi varier selon la catégorie de métier exercée. Des études réalisées chez les soignants ont par exemple montré que le burnout pourrait concerner 50 % des médecins aux États-Unis et en France, avec des conséquences sur la qualité de prise en charge des patients. Plus généralement, les personnes exerçant une activité à forte charge émotionnelle ou nécessitant un investissement important seraient plus à risque.

Quelle est la prise en charge du burn-out ?

Il est important de détecter au plus tôt l'apparition d'un syndrome d'épuisement professionnel pour maximiser l'efficacité de l'intervention.

La prise en charge passe en premier lieu par un arrêt de travail afin que le salarié puisse faire le point sur son état et mettre en place des mesures adaptées. Un accompagnement par un psychothérapeute est souvent nécessaire. En cas de signes de dépression associés, des antidépresseurs peuvent être prescrits.

Le salarié devra être accompagné lors de son retour au travail afin d'analyser les causes de son burnout et d'établir des mesures adaptées. Un recours à la médecine du travail est requis.

Quels sont les axes de recherche sur le burn-out ?

Plusieurs axes sont suivis par les chercheurs pour une meilleure prise en charge du burnout.

Il s'agit tout d'abord de mieux caractériser les mécanismes biologiques au cœur de ce syndrome d'épuisement professionnel. Ainsi, les chercheurs se penchent sur le fonctionnement des circuits neuronaux affectés au cours de ce syndrome. Mieux les comprendre permettra à terme une meilleure prise en charge.

Le poids des différents facteurs de risque de développer un burnout est pour le moment mal défini : des études sont menées afin de mieux le caractériser. Cela permettra par la suite de mettre au point des outils afin de prédire et de prévenir la survenue de ce syndrome.

Les équipes travaillent d'arrache-pied pour améliorer le devenir des personnes atteintes de burnout.

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