immunofluorescence de multiples cellules cancéreusesimmunofluorescence de multiples cellules cancéreuses

30 novembre 2017

Cancer du poumon : comprendre les mécanismes de résistance aux thérapies ciblées

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En bref

Ce projet de recherche est mené par Gilles Favre et son équipe « GTPases Rho dans la progression tumorale », au Centre de recherches en cancérologie de Toulouse.

379 544 €

Financement FRM reçu par l'équipe de Gilles Favre pour mener à bien son projet.

Le cancer du poumon est le plus meurtrier des cancers, faute de traitement efficace.

Des nouvelles thérapies dites ciblées, plus efficaces et moins toxiques pour l'organisme, ont récemment vu le jour, mais les cellules tumorales développent des résistances, d'où de fréquentes rechutes.

Gilles Favre et son équipe cherchent à comprendre les mécanismes en jeu afin de les contrer et augmenter la survie des patients.

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Le projet en détails

Le plus meurtrier des cancers

Le cancer du poumon représente la 1ère cause de mortalité par cancer en France et dans le monde, car les traitements ne sont pas assez efficaces. Seuls 17 % des patients, tous stades confondus, sont encore en vie 5 ans après le diagnostic. Ce cancer, qui a touché 45 222 nouveaux cas en 2015, progresse fortement chez la femme.

Des thérapies ciblées efficaces mais pas sur la durée

Certaines formes graves de cancer du poumon ont récemment bénéficié d'une révolution thérapeutique : les thérapies ciblées.

Leur développement a été permis grâce à l'identification de mutations dans des gènes essentiels à la formation des cancers.

Ces thérapies sont efficaces et détruisent rapidement une grande partie des cellules cancéreuses tout en préservant les cellules saines, contrairement à la chimiothérapie. Malheureusement, dans 80 à 90 % des cas, le patient rechute. Certaines cellules cancéreuses s'adaptent et deviennent résistantes à ces thérapies : c'est pourquoi Gilles Favre et son équipe cherchent à explorer ces mécanismes de résistance pour mieux les combattre.

La thérapie ciblée anti-EGFR

Les chercheurs s'intéressent aux tumeurs du poumon dans lesquelles le gène EGFR est muté. Cette mutation favorise le développement de la tumeur. Les patients dont les cellules cancéreuses possèdent une mutation dans le gène EGFR bénéficient d'une thérapie ciblée par un inhibiteur spécifique (anti-EGFR).

Cette thérapie est efficace dans un premier temps chez 80 % des patients. Ensuite, la tumeur devient résistante à ce traitement et les patients rechutent inexorablement, en moyenne au bout de 12 mois.

Des cellules tumorales capables de s'adapter

Les chercheurs ont déjà montré que certaines cellules de cancer du poumon mutées pour EGFR, mises en culture, survivent en présence de fortes doses de thérapie ciblée. Elles seraient en fait devenues « tolérantes » aux traitements et persisteraient au repos dans l'organisme.

Les chercheurs ont aussi découvert que certaines d'entre elles peuvent acquérir des mutations au cours de leur « sommeil » et sont capables de se remettre à proliférer même en présence du traitement.

Lutter contre les résistances aux thérapies ciblées pour éviter les rechutes

Au cours de ce projet, les chercheurs s'attacheront à identifier les mécanismes moléculaires de résistance à cette thérapie ciblée anti-EGFR, sur des cellules de cancer du poumon en culture et soumises à un traitement anti-EGFR. Des modèles animaux qui reproduisent les étapes de la maladie humaine et des échantillons de tumeurs de patients seront aussi utilisés pour mieux comprendre ces mécanismes.

Lorsque ces mécanismes seront identifiés, il sera possible de développer des traitements pour les contrer, et ainsi augmenter la survie des patients. De plus, ce projet de recherche pourrait avoir un impact au-delà du cancer du poumon : les chercheurs de cette équipe sont en train de montrer que ces mécanismes de résistance sont généralisables à d'autres thérapies ciblées et d'autres types de cancers. Cette étude pourrait ainsi bénéficier à un plus grand nombre de patients.

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