01 octobre 2017

Mieux prédire le pronostic d'ostéosarcome après chimiothérapie et chirurgie

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En résumé

Ce projet de recherche est menée par Vincent Crenn dans l'équipe « Sarcomes osseux et remodelages des tissus calcifiés » dirigée par Françoise Rédini à la faculté de médecine de Nantes.

31 200 €

Financement FRM obtenu par Vincent Crenn en 2015 pour réaliser son Master 2.

L'ostéosarcome est un cancer osseux agressif dont le traitement consiste en une chimiothérapie puis une chirurgie visant à retirer la masse tumorale.

Les médecins analysent ensuite la tumeur prélevée pour décider de la prise en charge ultérieure, seulement, le pronostic reste imprécis.

Les chercheurs souhaitent affiner leur connaissance des ostéosarcomes afin de définir de meilleurs critères pronostiques suite à la première ligne de traitement.

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Le projet en détails

L'ostéosarcome en France

L'ostéosarcome est la plus fréquente de toutes les tumeurs primitives de l'os : il représente la moitié des cas, soit environ 150 par an en France.

Cette pathologie apparaît souvent précocement, chez les adolescents ou les jeunes adultes, avec un pic de survenue à 15 ans. Ces tumeurs, souvent qualifiées d'« agressives », atteignent les os dits longs de l'organisme, comme le tibia, le fémur ou encore l'humérus. Lorsqu'un ostéosarcome est diagnostiqué chez l'adulte après 60 ans, la tumeur peut être liée à une anomalie osseuse préexistante.

Le problème du pronostic de la maladie

Le traitement de référence de ce cancer osseux est l'association d'une chimiothérapie et d'une chirurgie d'ablation de la tumeur. La chimiothérapie vise à stopper la prolifération ainsi qu'à entrainer un maximum de nécrose tumorale.

La tumeur retirée lors de la chirurgie est ensuite analysée pour établir la prise en charge ultérieure.

L'élément de référence est le « taux de nécrose tumoral » : il s'agit d'observer dans le prélèvement le pourcentage de cellules entrées en nécrose, c'est-à-dire en train de mourir à cause de la chimiothérapie.

Ce taux est un facteur pronostique majeur de l'ostéosarcome, il guide le choix du protocole de chimiothérapie à entreprendre par la suite pour éviter la rechute.

Cependant, 25% des patients qui sont classés comme bon répondeur à la chimiothérapie par cette méthode d'analyse vont tout de même rechuter. Un véritable problème auquel les chercheurs s'attaquent.

Quel rôle joue l'environnement de la tumeur ?

Vincent Crenn et son équipe d'accueil pensent que ce phénomène est étroitement lié à l'« hétérogénéité tumorale ». En effet, les tumeurs ne sont pas toutes composées de cellules identiques. Le décompte de cellules cancéreuses viables se fait de façon globale, sans distinction entre différentes zones et les différents types de tissus autour des cellules tumorales (os, muscle, graisse).

En pratique, dans une même masse tumorale, les praticiens observent des zones de nécrose hétérogènes : à certains endroits la nécrose est complète, à d'autres totalement absente.

Cette répartition irrégulière pourrait être liée aux interactions entre les cellules tumorales et leur environnement proche (ou microenvironnement). Ce dernier pourrait en effet avoir une action sur l'efficacité de la chimiothérapie.

Affiner les critères existants

Le projet vise à réaliser une étude rétrospective à partir de comptes rendus d'observation de masses tumorales prélevées après chirurgie afin d'évaluer la nécrose dans les différents types de tissus.

Il s'agira de corréler l'hétérogénéité de la nécrose avec le pronostic de la maladie. En parallèle, les chercheurs utiliseront des modèles animaux pour étudier l'influence du microenvironnement tumoral sur l'efficacité de la chimiothérapie.

Grâce à cette étude, les chercheurs espèrent améliorer les critères pronostiques suite à une première chimiothérapie dans l'ostéosarcome.

Elle pourrait également apporter des données intéressantes quant à l'adaptation de la chimiothérapie en fonction de la localisation tissulaire de la tumeur, mais également sur la manière dont le microenvironnement influence le développement cancéreux.

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