01 juin 2017

Comprendre les mécanismes impliqués dans le vieillissement accéléré du greffon rénal

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En résumé

Projet mené par Alexandre Hertig

Cette recherche est menée par Alexandre Hertig dans l’équipe « Nouveaux marqueurs diagnostiques et cibles thérapeutiques dans la maladie rénale chronique » dirigée par Christophe Chatziantoniou à l'Hôpital Tenon à Paris.

50 000€

C’est la somme reçue par Alexandre Hertig et son équipe dans le cadre de la « Subvention transplantation » 2015.

Après transplantation rénale, le greffon est souvent sujet à un vieillissement accéléré qui grève sa durée de vie.

Les chercheurs pensent que ce phénomène est lié à une « reprogrammation » des cellules rénales consécutives à la transplantation.

Ils souhaitent mieux caractériser les mécanismes en cause dans ce changement cellulaire en vue de pouvoir le prendre en charge.

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Le projet en détails

La greffe rénale : un traitement fréquent

La greffe rénale est une opération courante : en France, l'Agence de biomédecine rapporte que 3 486transplantations rénales ont été réalisées pour 2015. Toujours selon le même organisme, le rein est l’organe le plus greffé, avec une hausse du nombre de transplantation de 72 % en 15 ans. Autant de données qui montrent l’importance de cette prise en charge : elle constitue souvent le meilleur recours offert aux patients atteints d’insuffisance chronique terminale, une pathologie qui touchait près de 80 000 personnes en 2014. Si la greffe de rein a montré ses bénéfices depuis plusieurs décennies, ce traitement présente une particularité : le rein greffé, le greffon, est moins résistant qu’un organe non greffé face à des pathologies développées ultérieurement par le patient (telles que l’hypertension), et présente un vieillissement accéléré.

Zoom sur le mécanisme dischémie-reperfusion

Les chercheurs partent d’un constat effectué lors de récentes études: une agression du rein à un moment donné conditionne le devenir de l’organe à plus long terme. Cette observation s’applique particulièrement bien au cas de la greffe rénale. En effet, l’organe, durant la transplantation, est brutalement coupé du système sanguin: il ne reçoit ni nutriment, ni oxygène. Après la greffe, celui-ci est tout aussi brusquement soumis au flux sanguin du donneur. Ce mécanisme, appelé phénomène d'« ischémie-reperfusion », constitue une véritable agression pour le greffon. Le rein pourrait garder « en mémoire » cette agression aiguë, et sa durée de vie sen trouverait réduite. Pour le moment, les bases biologiques de cette mémoire de l’agression subie par l’organe restent méconnues. L’objectif d'Alexandre Hertig et de son équipe est de découvrir quel est le support biologique de cette mémoire et de déterminer si un traitement de ce problème est envisageable.

Une reprogammation cellulaire en cause ?

Cette « mémoire d’organe » réside dans la manière dont les gènes sont exprimés dans les cellules rénales à la suite de l'ischémie-reperfusion. Il existe dans les cellules rénales, comme dans toutes les cellules de l'organisme, des protéines qui régulent l'expression des gènes. Ces dernières pourraient être modifiées suite à l'agression, ce qui induirait un changement dans le fonctionnement des cellules rénales : alors « reprogrammées », elles vieilliraient plus précocement et perdraient peu à peu leur fonction.

Mieux caractériser les mécanismes en cause

L'équipe a déjà montré que de telles modifications de ces protéines régulatrices existent dans des reins greffés humains et au sein de modèles animaux. Aujourd'hui, les chercheurs souhaitent mieux caractériser les gènes dont le fonctionnement est changé après l’agression, et déterminer quelles sont les fonctions cellulaires impactées par ces changements. Ils testeront ensuite dans des modèles animaux des médicaments déjà disponibles et connus pour effacer ces modifications protéiques, en vue d'étudier leur effet thérapeutique potentiel.

Si cette hypothèse se confirme, ce projet représente un espoir pour les patients transplantés souffrant de maladies rénales.

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