Alimentation : jeûner est-il bon pour la santé ?

06 janvier 2023

Perdre du poids, nettoyer le corps, retarder le vieillissement, lutter contre le cancer… De plus en plus, le jeûne volontaire est vanté pour ses prétendus bienfaits sur notre santé. Mais qu'en est-il réellement ?

Marina Carrère d'Encausse, médecin, journaliste et marraine de la FRM, répond à vos questions de santé.

Assiette et plats vides disposés sur une table.

Des études chez des volontaires en bonne santé ont montré qu'à court terme le jeûne intermittent (un ou deux jours par semaine ou 6 à 10 heures par jour en plus du jeûne nocturne) peut diminuer le poids corporel, le taux de cholestérol et la glycémie sanguine. Mais dès lors que l'on revient à une alimentation « normale », le corps reprend son état d'équilibre d'auparavant. Par ailleurs, la privation alimentaire conduit essentiellement à une perte de masse musculaire. Or lorsque le poids remonte, c'est surtout de la masse adipeuse qui est gagnée.

Plus on multiplie les jeûnes, plus il y a un risque de perdre de la masse maigre et de gagner de la masse grasse, ce qui peut à long terme augmenter le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. Enfin, si des études ont montré que chez l'animal le jeûne diminue les marqueurs de l'inflammation et améliore l'efficacité des traitements anticancéreux, cela n'a pas été confirmé solidement chez l'Homme.

Pour toutes ces raisons, le jeûne n'a pas aujourd'hui d'indications thérapeutiques. Quant à être pratiqué par des personnes en bonne santé, mieux vaut dans ce cas être suivi par un professionnel de santé qui pourra surveiller le risque de carences nutritionnelles et de modification de l'équilibre masse musculaire-masse graisseuse.