Portrait de chercheur : Léa Lescouzères

23 juillet 2021

Plus d'une femme sur deux connaîtra au moins un épisode d'infection urinaire dans sa vie, et certaines d'entre elles sont touchées de manière récurrente. Dans 80 % des cas, ces infections sont causées par la bactérie E. coli, qui colonise naturellement nos intestins et dont certaines souches sont pathogènes pour les voies urogénitales.

Une équipe de l'Institut de recherche en santé digestive de Toulouse a découvert que chez 25 % des femmes présentant une infection urinaire à E. coli, on détecte dans l'urine une toxine appelée colibactine. Cette toxine est connue pour être associée à un risque accru de cancer colorectal lorsqu'elle est présente dans l'intestin. Les chercheurs ont par ailleurs montré que chez la souris, lorsqu'une infection urinaire induit la production de colibactine, cette dernière provoque des dommages à l'ADN des cellules de la muqueuse de la vessie, ce qui induit des mutations.

« Si pour le moment on ne peut que spéculer sur l'impact de ces mutations, il est probable qu'elles soient associées à un risque accru de cancer de la vessie. On pourrait imaginer mettre en place une prise en charge plus spécifique des patientes souffrant régulièrement d'infections urinaires, avec une recherche systématique des marqueurs de la colibactine dans leurs urines », suggère Éric Oswald, qui a dirigé ces travaux.

Source : PLoS Pathogens, février 2021