Contribuer aux politiques de prévention en santé de demain

03 mai 2021

En 2020, la FRM a fait de la thématique « Santé et environnement » une priorité en allouant 4,5 millions d'euros à des recherches particulièrement innovantes. En 2021, ce sont 5 millions qui leur seront dédiés. Valérie Lemarchandel, directrice scientifique de la FRM, revient sur ce choix et les enjeux de société auxquels il entend répondre.

Valérie Lemarchandel, Directrice scientifique de la FRM

« Avec ces projets très prometteurs, la FRM espère contribuer aux politiques de prévention en santé de demain. »

Dans le cadre de son plan stratégique 2019-2025, la FRM a défini la thématique « Santé et environnement » comme un axe prioritaire. Pour quelles raisons ?

Valérie Lemarchandel : « L'impact de l'environnement sur notre santé ne fait plus aucun doute. Les agents physiques (comme le bruit), chimiques (les polluants de l'air par exemple), infectieux, ou notre mode de vie (comme le stress) sont autant de facteurs qui peuvent l'altérer, et différemment selon le moment et la durée de l'exposition. Nombre de maladies chroniques sont ainsi liées à l'environnement ; on pense d'abord aux cancers, mais il y a aussi les maladies cardiovasculaires, métaboliques (obésité, diabète, etc.), neurodéveloppementales, respiratoires, etc. Santé publique France évalue à près de 50 000 les décès prématurés annuels imputables à la pollution de l'air. Il s'agit donc d'un enjeu majeur ! Or l'état de nos connaissances est très parcellaire. On connaît mal les effets sur la santé de ces facteurs environnementaux pris individuellement, et encore moins en cocktail, ce qui est le cas dans la vie quotidienne. Quant à leurs mécanismes d'action, ils restent encore obscurs. »

Quel est l'objectif de la FRM en soutenant fortement la recherche sur ce thème ?

V. L. : « L'objectif premier est d'élucider les mécanismes en jeu ; il faut comprendre comment l'environnement participe au développement des maladies. Le soutien massif que nous apportons, associé aux dernières technologies qui permettent des études très poussées sur l'ensemble des substances auxquelles nous sommes exposés, devrait fournir des informations inédites. Les neuf projets d'excellence retenus en 2020 sont d'ailleurs très divers, étudiant des pathologies et des facteurs différents. À terme, nous espérons ainsi contribuer à dessiner de nouvelles politiques de prévention en santé publique. »