Microphotographie d'azoospermie à gauche et de normospermie à droiteMicrophotographie d'azoospermie à gauche et de normospermie à droite

18 mars 2022

Vers une thérapie innovante de l’azoospermie non obstructive, une forme d’infertilité masculine

01

En résumé

Ce projet est mené par Charline Vilpreux dans l'équipe « Génétique, épigénétique et thérapies de l'infertilité » co-dirigée par Dr Christophe Arnoult et Pierre Ray à l'Institut pour l'avancée des biosciences à la Tronche. Le Dr Christophe Arnoult, directeur de recherche au CNRS et le Dr Jessica Escoffier, charge de recherche à l'Inserm, supervisent ces travaux.

105 600 €

Financement accordé en 2020 à Charline Vilpreux pour la réalisation d'une thèse de sciences

15 % des cas d'infertilité masculine sont liés à une azoospermie non obstructive, une absence totale de spermatozoïdes dans le sperme.

Cette absence est souvent liée à un défaut génétique qui entraîne la disparition ou la production d'une protéine défaillante.

Les chercheurs souhaitent développer des stratégies pour rétablir la synthèse de cette protéine manquante dans les cellules testiculaires, et ainsi traiter ce type d'infertilité masculine, sans modifier le patrimoine génétique du père.

Je donne pour la recherche

02

Le projet en vidéo

Infertilité masculine - Vos dons en action : le projet de Charline Vilpreux

Zoom sur le projet deCharline Vilpreux

J'ai choisi de travailler sur l'infertilité masculine car pendant de nombreuse années, c'était un sujet assez tabou dans la société. Et généralement, en cas de soucis de conception, on s'attardait plus chez la femme en lui faisant subir de lourds traitements.

03

Le projet en détails

Le problème posé par certains types d'infertilité masculine

Certains hommes souffrent dune absence totale de spermatozoïde dans leur sperme. Ce phénomène concerne environ 15 % des hommes infertiles. Lorsque cette absence est liée à une absence de production de spermatozoïdes dans le testicule, cette pathologie se nomme « azoospermie non obstructive ». À l'heure actuelle, des solutions sont apportées aux couples souffrant d'infertilité grâce au développement des techniques de Procréation Médicalement Assistée (PMA). Néanmoins, ces approches ne s'appliquent pas aux patients souffrant d'azoospermie non obstructive, car elles nécessitent la présence de spermatozoïdes.

De nouvelles stratégies thérapeutiques doivent être mises en place pour ces patients. C'est ce que souhaite étudier Charline Vilpreux au cours de sa thèse.

Une piste thérapeutique innovante

L'azoospermie non obstructive est souvent liée à des défauts au niveau d'un seul gène, ce qui entraîne l'absence de la protéine normalement produite grâce à ce gène. Charline Vilpreux souhaite développer des moyens de rétablir la production de cette protéine.

Son approche est très innovante : il s'agit de réintroduire dans les cellules germinales des cellules productrices de spermatozoïdes, le message génétique capable de produire cette protéine : soit de l'ADN, plus précisément des séquences du gène d'intérêt ; soit de l'ARNm, la molécule qui fait l'intermédiaire entre le gène et la protéine. Il ne s'agit pas de thérapie génique, car il n'y aura pas d'intégration dans le génome de ces cellules germinales, qui ne sera donc pas modifié.

Les molécules, ADN ou ARNm, sont injectées au niveau des testicules. Ensuite, elles sont introduites dans les cellules par une technologie dite d'« électroporation » qui consiste à créer des pores, des « trous » dans la membrane plasmique des cellules. Le message génétique ainsi introduit permettra ensuite aux cellules de produire la protéine d'intérêt.

Des essais au sein de modèles

La première partie du projet consiste à comparer l'efficacité de la production protéique induite par l'injection de l'ADN par rapport à celle de l'ARNm afin de déterminer la plus efficiente. Dans un deuxième temps, la chercheuse testera cette technologie au sein de modèles murins touchés par une azoospermie non obstructive, et ce dans le but de restaurer la production de spermatozoïdes. Enfin, différents paramètres tels que leur morphologie seront étudiés afin d'évaluer leur qualité, et par conséquent leur capacité de fécondation.

Ce projet pourrait conduire à la mise au point d'une technique innovante de prise en charge de l'azoospermie non obstructive, une cause importante d'infertilité masculine.

04

Pour aller plus loin

Soutenez les projets de recherche les plus prometteurs

Je donne€100
Après réduction fiscale, mon don me revient à €34
Je fais un don maintenant

Science ouverte

Découvrez les publications scientifiques en libre accès, liées aux projets financés par la FRM