18 janvier 2021

Radiothérapie : une technique associant neutrons et bore pour une plus grande efficacité et une plus grande sureté

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En bref

Ce projet est mené par Ghadir Kalot sous la direction de Lucie Sancey dans l'équipe « Thérapie ciblée, diagnostic précoce et imagerie du cancer » dirigée par Jean-Luc Coll à l'Institut pour l'avancée des biosciences de Grenoble.

102 024 €

Financement FRM accordé à Ghadir Kalot en 2018 pour une thèse.

Améliorer les techniques de radiothérapie est un des enjeux de la lutte contre le cancer.

Les chercheurs explorent l'utilisation de sources de rayons différentes, plus efficaces et moins pourvoyeuses d'effets secondaires.

Dans ce cadre, la « thérapie par capture neutronique du bore » semble une approche prometteuse.

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Le projet en détails

La radiothérapie anticancer

Le cancer constitue un véritable fléau. Selon l'Institut national du cancer, cette pathologie a touché 382 000 nouvelles personnes en France en 2018, et a par ailleurs été à l'origine de près de 157 000 décès. Les modalités de prise en charge du cancer sont multiples et la stratégie thérapeutique adoptée va dépendre de ses caractéristiques. La radiothérapie est un pilier de la prise en charge.

En France, on estime que 60 % des patients atteints d'un cancer sont soignés par radiothérapie à un moment ou un autre de leur évolution. Ces données montrent la nécessité pour les chercheurs de continuer à améliorer cette technique pour la rendre plus efficace, mais également plus sûre.

Un point qui intéresse tout particulièrement Ghadir Kalot et son équipe d'accueil.

Utiliser un nouveau type de rayonnement

Les radiothérapies actuelles reposent principalement sur l'utilisation de rayons à base de photons ou encore d'électrons afin de détruire les cellules cancéreuses. Cela pose un problème, car ces rayonnements peuvent toucher les tissus qu'ils traversent et les zones voisines de la tumeur, ce qui engendre du même coup des dommages au niveau de régions saines.

Les chercheurs souhaitent donc améliorer une technique de radiothérapie qui vise spécifiquement les cellules tumorales tout en préservant mieux les tissus non cancéreux. Leur approche est basée sur un autre type de rayonnement qui combine un faisceau de neutrons de faible énergie, quasiment sans effet sur l'organisme, et des atomes de bore emmagasinés dans la zone à traiter. La technologie est appelée « thérapie par capture neutronique du bore ».

Comment marche cette technique ?

Quel est le principe de la thérapie par capture neutronique du bore ? Les rayonnements à base de neutrons sont quasiment sans effet sur l'organisme. En revanche, lorsqu'ils entrent au contact d'un atome de Bore-10, il se crée une réaction chimique locale capable de causer des dommages sur une distance de 10 μm (soit le diamètre d'une seule cellule).

Le principe consiste donc à accumuler dans les tumeurs du Bore-10, puis de les soumettre à un champ de neutrons afin d'obtenir une efficacité locale très importante. Cette technique est peu développée pour deux raisons. Tout d'abord, les hôpitaux français ne possèdent pas de source de neutrons. Ensuite, les molécules capables de conduire atomes de Bore-10 vers les cellules tumorales sont peu efficaces. Les chercheurs de cette équipe travaillent sur ce dernier point.

Ils utilisent des petites molécules et des composés biologiques naturels chargés en bore et capables de s'accumuler fortement dans les tumeurs. Leur efficacité est évaluée sur des cellules, puis sur un modèle d'œuf de poule. Différentes techniques sont employées, alliant biologie cellulaire et moléculaire et l'expérimentation in vivo.

Ce projet pourrait ainsi ouvrir une piste prometteuse pour mettre au point une technique de radiothérapie plus efficace, mais aussi plus sûre pour les patients.

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