Adultes maltraités pendant l’enfance : décrypter leur cerveau pour les aider à aller mieux
25 février 2022
Dépression : un outil pour définir rapidement l’efficacité d’un traitement chez le patient
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En résumé
Ce projet est mené par Claire Jaffré, Psychiatre et Doctorante dans l'équipe « Motivation, Cerveau et Comportement » co-dirigée par Mathias Pessiglione, Jean Daunizeau et Sébastien Bouret à l'Institut du Cerveau à Paris.
Financement accordé à Claire Jaffré en 2019 pour une thèse de sciences.
La dépression est une maladie très fréquente qui impacte grandement la vie quotidienne des patients.
Il existe plusieurs traitements pour prendre en charge la pathologie, mais, pour le moment, il n'est pas possible de savoir dans des temps courts quel médicament sera efficace pour quel malade.
Les chercheurs souhaitent mettre au point des tests qui permettront d'évaluer rapidement l'efficacité d'un médicament après son initiation.
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Le projet en détails
Des traitements de la dépression parfois peu efficaces
La dépression est une pathologie très fréquente dans la population : elle touche 280 millions de personnes dans le monde, et 3 millions en France. Véritable maladie, elle constitue la 1ère cause de handicap dans le monde. L'espérance de vie des personnes dépressives est réduite de 10 à 15 ans, en raison d'une mauvaise hygiène de vie et d'une association plus fréquente avec d'autres maladies comme le diabète ou des maladies cardiovasculaires.
Il existe aujourd'hui plusieurs traitements spécifiques de la dépression, mais il n'est pas possible d'identifier à l'avance les patients chez qui certains seront efficaces et d'autres pas. Cela constitue un véritable écueil sur lequel se penchent des chercheurs comme Claire Jaffré. Elle souhaite définir au plus tôt l'efficacité des traitements en vue d'améliorer la prise en charge des patients.
La motivation comme élément d'évaluation
Claire Jaffré s'intéresse à une composante qui pourrait servir à cette évaluation : la motivation des patients. La motivation correspond aux processus développés par le cerveau d'une personne afin de déterminer son comportement, soit en termes de direction par exemple choisir les tâches qu'elle a envie d'accomplir ou en termes d'intensité, c'est-à-dire la quantité de ressources ou le temps à consacrer à une tâche. Il s'agit pour l'organe d'optimiser ses ressources afin de tirer le maximum de bénéfices, de « récompenses », en regard des coûts, c'est-à-dire l'énergie ou l'effort dépensé. Ces bénéfices sont parfois immédiats, comme un bon repas, ou plus tardifs, comme un salaire à la fin du mois.
Chez les personnes dépressives, ces processus paraissent dysfonctionner, ce qui explique que certains d'entre eux peinent à effectuer leurs activités quotidiennes. Les chercheurs savent que la motivation est un symptôme prédicteur de l'efficacité de certains antidépresseurs, mais pour le moment, il n'existe pas de moyens d'évaluer précisément l'origine du dysfonctionnement : s'agit-il d'une diminution de la sensibilité aux récompenses ou d'une augmentation de la sensibilité à l'effort ?
Les deux mécanismes peuvent coexister chez un même patient. Ces informations sont capitales car des arguments solides semblent indiquer que les bases cérébrales et chimiques de ces processus sont différentes : identifier le type de trouble de la motivation chez les patients atteints de dépression permettrait de cibler l'intervention thérapeutique nécessaire.
Une étude réalisée chez les patients
Le laboratoire de Claire Jaffré a développé une batterie de tests simples pour étudier les différents aspects de la motivation, comme la sensibilité à la récompense et à l'effort. La chercheuse souhaite aujourd'hui en estimer la pertinence. Ces tests seront réalisés chez 100 patients recevant des antidépresseurs. Ils consistent à soumettre ces personnes à des expériences sur ordinateur couplées à d'autres analyses comme des examens par imagerie par résonnance magnétique dite « fonctionnelle » et des bilans sanguins. Les résultats obtenus permettront ainsi de faire le lien entre les troubles de motivation, les paramètres physiologiques et l'efficacité des traitements en fonction du type de molécule.
Développer un outil prédictif de l'efficacité des antidépresseurs chez les patients pourrait s'avérer d'une grande avancée pour une prise en charge plus personnalisée de la pathologie.
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