Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme : il représente 33 % des cas de cancers féminins selon l’Institut national du cancer. En 2023, environ 61 000 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués en France pour 12 600 décès en 2021. Parmi les cancers du sein les plus agressifs se détachent les cancers du sein dits « triple négatifs » qui possèdent une forte capacité à disséminer dans l’organisme et à former des métastases. Pour le moment, il n’existe pas de thérapie ciblée des cancers du sein triple négatifs : un écueil sur lequel souhaitent se pencher les chercheurs au cours de ce projet.

Une thérapie ciblée est un traitement qui se fixe sur une molécule pour moduler un mécanisme cellulaire particulier et contrecarrant ainsi la maladie. Actuellement, la plupart de ces thérapies visent des protéines, mais les chercheurs souhaiteraient mettre au point des traitements ciblant d’autres types de molécules, les ARN. Ces molécules sont capables de réguler de nombreux processus biologiques, ce qui en fait des cibles de choix pour la mise au point de traitements.

Diverses approches d’intelligence artificielle ont été développées pour aider à l’identification de molécules ciblant des protéines. Malheureusement, ces méthodes ne sont pas applicables pour la recherche de molécules ciblant l’ARN, car sa structure est très différente de celle des protéines.

Durant sa thèse, Wissam Karroucha a pour but d’exploiter la puissance de traitement des donnéesofferte par les approches d’intelligence artificielle afin faciliter la recherche de médicaments ciblant l’ARN.

La première phase de ce projet consiste à mettre au point des méthodes d’intelligence artificielle adaptées à l’étude de la structure de l’ARN, utiles tant à la compréhension fondamentale de la biologie de l’ARN qu’à la mise au point d’applications.

Ensuite, il s’agira d’appliquer ces méthodologies à la prédiction d’interaction entre ARN et petites molécules. Enfin, cette approche sera notamment utilisée dans le cadre du cancer du sein triple négatif. Les candidats-médicaments ainsi obtenus seront testés in vitro au sein de cellules en culture.

Ce projet pourrait ainsi déboucher sur de nouveaux candidats médicaments dans le cancer du sein triple négatif, une porte d’entrée vers de futures thérapies ciblées.