L’origine des troubles du langage reste mal connue. Des anomalies peuvent survenir très tôt lors du développement embryonnaire et cérébral. Des dysfonctionnement de certains réseaux neuronaux peuvent apparaître plus tard, en période néonatale, dans la petite enfance, voire à l’âge adulte à la suite d’une lésion cérébrale par exemple. Dans certains cas, des pathologies sous-jacentes, tels une déficience sensorielle (audition, vue), un trouble psycho - affectif, psychiatrique ou un autisme, peuvent expliquer les difficultés de l’enfant à développer son langage. La recherche tente aujourd’hui de mieux comprendre l’origine de ces troubles, afin de mieux les dépister et les traiter.

L’acquisition du langage oral est un processus naturel et actif associé à des capacités neurocognitives et en réponse à la stimulation de l’environnement. Les étapes du développement du langage sont relativement stables, avec une phase préverbale (babillage et gestes), verbale et linguistique (premiers mots), et syntaxique (construction de phrases). A chaque âge correspond un certain nombre de compétences que l’enfant acquiert (premiers mots simples vers l’âge d’un an, association de mots vers l’âge de deux ans, premières phrases vers trois ans). En cas de retard, le médecin pourra vous fournir des conseils pour stimuler votre enfant, il pourra aussi rechercher une possible pathologie associée ou vous orienter vers un autre professionnel. Si nécessaire, la mise en place de mesures pédagogiques et / ou une rééducation pourront être envisagées. L’acquisition du langage écrit n’est pas naturel et doit faire l’objet d’un apprentissage. En général, l’enfant est prêt vers l’âge de 6 ans. Là aussi, des difficultés d’apprentissage peuvent être résolues par de simples mesures pédagogiques, sans qu’une prise en charge médicale ne soit nécessaire. Cependant, en cas de persistance après 3 à 6 mois, une prise en charge avec les professionnels spécialistes des troubles du langage est recommandée.

Il existe des troubles du langage oral simples : trouble de l’articulation, bégaiement, retard de parole. Ils sont bénins et évoluent généralement favorablement par la mise en place de mesures pédagogiques simples et / ou une rééducation, généralement orthophonique.

Dans les cas les plus sévères, quand la parole et / ou la compréhension sont très altérées, on parle de dysphasie. Ces troubles sont plus difficiles à prendre en charge. Les enfants doivent faire l’objet d’un projet de soins personnalisé et éventuellement d’un projet personnalisé de scolarité. L’enfant doit être suivi par des spécialistes et des aides spécifiques peuvent lui être apportées, tels un AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap), un AVS (auxiliaire de vie scolaire) à l’école ou des aides financières pour la mise en place d’aides spécifiques à domicile.

Les parents, le médecin traitant, le médecin scolaire ou encore les professionnels de la PMI sont en première ligne pour repérer les troubles du langage d’un enfant. Ils peuvent faire le lien avec les équipes éducatives de l’école pour la mise en place des mesures pédagogiques adaptées aux difficultés de l’enfant, en lien avec le médecin scolaire. Mais dans certains cas, une rééducation est nécessaire : des spécialistes des troubles du langage assurent alors cette prise en charge. Il s’agit généralement d’un orthophoniste pour les troubles du langage oral ou parlé. Un ergothérapeute et un psychomotricien peuvent aussi intervenir, notamment pour améliorer des troubles moteurs.

Repérer un trouble du langage précocement permet de limiter le retard dans les apprentissages de l’enfant et favorise sa socialisation. Il ne faut donc pas tarder à consulter lorsqu’un doute survient. Lorsque le trouble du langage est avéré, des mesures pédagogiques simples et / ou une rééducation avec un spécialiste permettent généralement de résoudre les difficultés d’apprentissage de l’enfant. Quand les troubles persistent, une prise en charge personnalisée doit être établie afin d’améliorer les apprentissages de l’enfant et limiter les répercussions négatives sur sa socialisation et sa future vie professionnelle.

Chez certains enfants, un retard de langage peut en réalité cacher une autre pathologie : une déficience sensorielle (audition, vue), un trouble psychiatrique ou du spectre autistique, une carence psycho-affective. Dans ce cas, la prise en charge de la maladie peut améliorer l’évolution du langage. Chez d’autres enfants, les troubles du langage se cumulent (dyslexie, trouble de l’articulation, etc.). Ils peuvent s'accompagner d’autres troubles du développement : trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, dyspraxie, dyscalculie. Par ailleurs, un accès aux soins limité, un environnement social et / ou psycho - affectif pauvre peuvent perturber la prise en charge des enfants.