Tout savoir sur le paludisme

Le paludisme en quelques chiffres

Le paludisme, ou malaria, est une pathologie très répandue dans le monde. LOrganisation mondiale de la Santé (OMS) estime quen 2021, 247 millions de personnes étaient touchées par la maladie sur la planète. Elle a été responsable de 619 000 décès cette même année.

LAfrique est la zone la plus touchée : elle concentre 95 % des cas et 96 % des décès liés à la maladie.

Selon le Centre National de Référence du Paludisme, « chaque année en France métropolitaine 4 000 à 6 000 patients souffrent de paludisme dimportation à P. falciparum et 150 à 300 font une forme grave de la maladie ». Il ajoute que « 20 à 25 dentre eux meurent ».

Qu'est-ce que le paludisme ?

Le paludisme est une maladie « parasitaire », c'est-à-dire liée à un pathogène vivant aux dépens de l'organisme qu’il infecte. Ici, le parasite en cause est le Plasmodium. Plusieurs espèces de Plasmodium sont à l'origine du paludisme : le plus répandu et le plus dangereux est Plasmodium falciparum, les autres sont moins fréquents et responsables d'infections généralement moins sévères, à l'exception de Plasmodium knowlesi.

Le Plasmodium est transmis à l'Homme par la piqûre d'un moustique femelle, l'Anophèle. Une fois dans le sang, le parasite va dans les cellules du foie pour s'y multiplier. Les nouveaux micro-organismes produits s'attaquent ensuite aux globules rouges, dans lesquels, là encore, ils se multiplient. Cette infection fait exploser les cellules sanguines. Les parasites recolonisent le moustique lorsqu'une personne malade est piquée. Ce moustique peut ensuite transmettre la pathologie.

Selon le site de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dans les pays les plus touchés, la transmission du parasite peut aussi avoir lieu au cours de transfusions sanguines ou de la mère à l'enfant à la fin d'une grossesse.

Comment le paludisme est-il diagnostiqué ?

La maladie peut être diagnostiquée de plusieurs manières. Tout d'abord, le praticien peut rechercher la présence du parasite par simple examen microscopique réalisé sur un prélèvement sanguin (frottis sanguin ou « goutte épaisse »).

Des « tests de diagnostic rapide » existent, ils visent à la détection de molécules produites par le parasite dans le sang.

Enfin, dans certains pays, on peut avoir recours aux tests PCR pour mettre en évidence la présence du matériel génétique du Plasmodium dans l'organisme.

Quels sont les symptômes du paludisme?

Classiquement, la crise de paludisme est caractérisée par une très forte fièvre pouvant atteindre 41 à 42°C. Elle s'accompagne de tremblements, de sueur, de maux de tête, de toux, de douleurs abdominales, de nausées, voire de diarrhées et de vomissements.

Lorsque de tels signes apparaissent, une prise en charge médicale très rapide est requise. Ces atteintes peuvent être particulièrement graves et provoquer la mort chez les personnes sensibles (femmes enceintes, enfants).

Quels sont les moyens de lutter contre le paludisme?

« Mieux vaut prévenir que guérir » : la prévention est en effet un élément très important dans la lutte contre la maladie. Ainsi, il est conseillé aux voyageurs souhaitant se rendre dans des régions ou pays dans lesquels la maladie est endémique (présente de manière permanente) de prendre un traitement préventif. Il varie selon les résistances développées par les parasites locaux. Cette thérapie médicamenteuse doit s'accompagner de mesures pour éviter les piqûres (moustiquaires, insecticides, port de vêtements longs).

Les traitements préventifs et curatifs sont les mêmes. Les différents anti-paludéens actuels agissent en détruisant les parasites dans l’organisme. Les molécules prescrites varient suivant les différentes résistances développées.

Enfin, il est à noter l'apparition d'un vaccin qui a démontré une efficacité partielle pour prévenir la maladie. Nommé, « RTS,S », son utilisation généralisée est recommandé par l'OMS depuis 2021 dans les régions affectées par la pathologie, en association avec les mesures préventives édictées précédemment.

Quelles sont les voies de recherche actuelles?

Devant l'importance du paludisme dans certaines régions du globe et les différentes résistances aux traitements développées par le Plasmodium, de nombreuses études sont menées pour mettre en place de nouvelles stratégies de prise en charge de la maladie.

Concernant les traitements, on observe actuellement une forte augmentation des phénomènes de résistance aux antipaludéens dans plusieurs régions du globe. Des chercheurs souhaitent caractériser les mécanismes de résistances aux antipaludéens actuels en vue de mettre en place des moyens de les contourner.

Le développement de nouvelles thérapies passe aussi par des stratégies de repositionnement des médicaments. Il s'agit d'utiliser une molécule dont on connaît déjà les effets et la toxicité, et que l'on teste pour traiter une pathologie autre que celle pour laquelle elle a été mise au point au départ. A cette fin, les chercheurs utilisent de véritables banques de molécules et évaluent leurs effets sur le parasite.

Outre les traitements, il est important de lutter contre la propagation de la maladie. Ainsi, des recherches sont menées sur le cycle de reproduction du parasite afin de l'inhiber. Cela permettrait de limiter sa transmission entre les individus.

Toujours dans l'optique de prévenir la maladie, les recherches sur la mise au point de nouveaux vaccins continuent, avec des essais cliniques aux résultats prometteurs pour certains d'entre eux. Citons par exemple le vaccin R21/Matrix M qui a montré au cours d'un essai de phase II une efficacité de 80 % après rappel, de prévention de l'infection.

Des politiques d'éradication des moustiques vecteurs de la pathologie sont également en place dans les régions les plus touchées. Outre la mise au point d'insecticides plus efficaces, les chercheurs souhaitent utiliser une approche originale pour lutter contre les moustiques Anophèles. Il s'agirait de rendre les femelles moustiques infertiles par des manipulations génétiques. Une voie actuellement en débat du point de vue éthique, car elle pourrait à terme affecter durablement le devenir de l’espèce. Elle pourrait non seulement être efficace contre le paludisme, mais également pour d'autres maladies transmises par le moustique.

Autant de pistes intéressantes suivies par les chercheurs dans la lutte contre cette pathologie.

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