L’hepcidine, nouvelle cible potentielle dans le psoriasis
07 octobre 2024
La narcolepsie est une maladie chronique rare et invalidante. Elle se caractérise par une somnolence excessive dans la journée avec parfois l'impossibilité de s'empêcher de s'endormir.
Elle est aussi associée à des accès de cataplexie, c'est-à-dire une perte soudaine de tonicité musculaire totale ou partielle, souvent provoquée par une émotion forte comme le rire.
Le malade peut aussi présenter des hallucinations hypnagogiques (au moment de l'endormissement) et des paralysies durant le sommeil. La maladie se déclenche le plus souvent avant 25 ans. Actuellement, aucun traitement ne permet de soigner la maladie.
La narcolepsie avec cataplexie (ou narcolepsie de type 1) est la plus sévère des maladies de la somnolence. Elle est provoquée par la mort de neurones secrétant l'hypocrétine, une molécule impliquée notamment dans la régulation du sommeil.
Actuellement, on ne sait pas fabriquer d'hypocrétine synthétique. Le traitement de la narcolepsie repose donc sur des substances qui stimulent la vigilance, en agissant essentiellement sur la dopamine produite par d'autres neurones du cerveau. Problème : ces médicaments ont une efficacité qui s'estompe avec le temps et présentent parfois des effets secondaires.
En collaboration avec des équipes internationales et le laboratoire Jazz Pharmaceuticals, Yves Dauvilliers et ses collègues du Centre de référence national sur la narcolepsie et les hypersomnies (Inserm/Université de Montpellier) travaillent donc à la mise au point d'un nouveau traitement : le solriamfetol. Ce médicament agit sur le métabolisme de la dopamine, mais aussi sur celui de la noradrénaline, impliquée dans la régulation de l'éveil. Lors d'un essai clinique de phase III¹ portant sur plus de 200 patients narcoleptiques, son action sur les symptômes de la maladie s'est révélée non seulement très efficace, mais aussi durable.
En effet, une dose quotidienne de 150 mg ou 300 mg de solriamfetol a permis aux malades de lutter efficacement contre la somnolence. L'amplitude des effets observés suggère d'ailleurs une efficacité majeure par rapport aux traitements actuels.
Par ailleurs, cette efficacité a perduré durant les 12 semaines de traitement, sans nécessiter d'augmentation de dose et avec peu d'effets secondaires.
Pour les chercheurs, cette nouvelle molécule pourrait aussi améliorer la qualité de vie des patients souffrant de somnolence associée au syndrome d'apnées du sommeil.
¹Annals of Neurology, janvier 2019.
Avec Yves Dauvilliers, chercheur Inserm « Neuropsychiatrie : recherche épidémiologique et clinique » (Montpellier)
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