Gynécologie : quelles sont les manifestations de la ménopause ?
13 octobre 2025


Marina Carrère d'Encausse, médecin, journaliste et marraine de la FRM, répond à vos questions de santé.
Chaque année en France, environ 500 000 femmes entrent progressivement dans la ménopause, en moyenne à l’âge de 51 ans. La très grande majorité d’entre elles sont affectées par au moins un symptôme, en plus de l’arrêt des règles, et 20 à 25 % d’entre elles souffrent de troubles sévères qui affectent leur qualité de vie.**
Avec la Dr Justine Hugon-Rodin, coordinatrice de l’Institut de gynécologie médicale de l’hôpital Paris Saint- Joseph qui propose un parcours de prise en charge de la transition ménopausique.
C’est un phénomène naturel dans la vie d’une femme qui se caractérise par l’arrêt définitif des règles. La ménopause correspond à l’arrêt du fonctionnement de ses ovaires, et donc de la production des hormones féminines, oestrogènes et progestérone, et à la fin de sa capacité à se reproduire. Elle est en général précédée d’une période de transition qui dure entre 2 et 4 ans que l’on appelle périménopause : les règles deviennent irrégulières et différents troubles peuvent survenir.
Des signes cliniques peuvent apparaître dès la périménopause et perdurer des années après le début de la ménopause. Ils sont très variables d’une femme à l’autre. Il peut s’agir de bouffées de chaleur, de suées nocturnes, de troubles du sommeil mais également de troubles de l’humeur, de l’attention et de la mémoire, ainsi que d’une sécheresse vaginale et de douleurs articulaires. Certaines femmes se plaignent aussi d’une baisse de libido, de troubles urinaires et d’une peau plus sèche. Enfin, une prise de poids peut survenir, le plus souvent accompagnée d’une redistribution, des graisses qui ont tendance à s’accumuler au niveau de l’abdomen.
La carence hormonale qui accompagne la ménopause augmente le risque de maladies cardiovasculaires, qui sont aujourd’hui la première cause de mortalité chez les femmes. Il est alors important de surveiller les autres facteurs de risque (surpoids, diabète, hypercholestérolémie, tabac, hypertension, manque d’activité physique…) et de mettre en place des actions de prévention. Il y a aussi un risque accru d’ostéoporose, qui doit être anticipé selon les autres facteurs de risque de cette pathologie. À l’inverse, certaines pathologies gynécologiques comme l’endométriose, les fibromes utérins et les règles hémorragiques diminuent et finissent par disparaître à la ménopause. Les migraines menstruelles (ou cataméniales) régressent aussi spontanément.
Aucun examen n’est nécessaire. Le diagnostic repose sur la seule absence de règles pendant 12 mois d’affilée chez une femme d’environ 50 ans. Les dosages hormonaux et l’échographie pelvienne ne sont pas utiles dans les situations classiques. Quant au test de la progestérone, qui consiste à prescrire cette hormone pendant 10 jours par mois durant trois mois pour éventuellement faire réapparaître les règles, il peut être utile pour diagnostiquer la ménopause sans attendre les 12 mois requis (en cas de ménopause, il n’y aura pas de saignement à la suite de la prise de progestérone en séquentiel).
Newsletter
Restez informé(e) !
Abonnez-vous pour recevoir les actualités et communications de la FRM, les projets et découvertes sur toutes les maladies…