Santé sexuelle : le retour de la syphilis en France est-il alarmant ?
06 novembre 2024
Marina Carrère d'Encausse, médecin, journaliste et marraine de la FRM, répond à vos questions de santé.
Une récente étude internationale a révélé une hausse importante de l’incidence des cancers, et de la mortalité associée, chez les moins de 50 ans dans le monde. Avec cependant des disparités importantes.
Une récente étude sur la population américaine, parue dans la revue The Lancet Public Health, montre que les générations nées dans les années 1980 et 1990 ont plus de probabilité d’avoir un cancer que leurs aînés. D’après une autre étude internationale publiée en septembre 2023 dans la revue BMJ Oncology, l’incidence mondiale des cancers a augmenté de près de 80 % chez les moins de 50 ans, entre 1990 et 2019. La mortalité qui lui est associée s’est accrue de près de 28 %.
Concernant l’incidence, ce sont surtout les cancers de la prostate et du nasopharynx qui ont le plus augmenté, alors que les cancers du foie ont connu une forte baisse sur la même période. C’est sur les cancers du sein, du poumon et du côlon que la mortalité est la plus importante. L’étude suggère que cette tendance ne devrait pas fléchir : le nombre de cas de cancers dans le monde chez les moins de 50 ans devrait encore augmenter de 31 % d’ici à 2030, principalement chez les personnes âgées de 40 à 49 ans.
En se basant sur 204 pays et 29 types de cancers différents, l’étude révèle que ce sont les régions à indice sociodémographique moyen et élevé, c’est-à-dire les pays développés, qui présentent le taux le plus élevé de cancers chez les moins de 50 ans. Les auteurs estiment que c’est parce que ces « pays riches » disposent d’un meilleur système de santé et détectent donc les tumeurs plus tôt. Mais ils suggèrent aussi que le nombre réel de cancers précoces pourrait être bien plus élevé dans les pays pauvres.
Outre l’amélioration des diagnostics dans les pays développés, les auteurs de cette étude déclarent que cette augmentation pourrait aussi être due à une mauvaise alimentation et à la consommation d’alcool et de tabac, tout particulièrement chez les 40-50 ans. La sédentarité accrue et l’obésité auraient aussi un rôle à jouer. La prise en compte de ces facteurs de risque est essentielle en matière de santé publique : on estime en effet qu’en les limitant il serait possible de réduire de 40 % le nombre de nouveaux cas de cancers.
Source : BMJ Oncology, 5 septembre 2023
D’après le Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié en juillet 2023, tous cancers confondus, on observe une augmentation du nombre de nouveaux cas chez les femmes de 40 et 50 ans d’environ 1 % par an, alors que chez les hommes aux mêmes âges l’incidence diminue respectivement de 0,3 % et 0,9 % par an.
Plus précisément, chez les femmes de 40 ans, il s’agit principalement des cancers de la thyroïde et du pancréas (+ 3,3 % par an), du cancer du rein et des mélanomes (+ 2,8 % par an). Chez les femmes de 50 ans, il s’agit avant tout du cancer du poumon (+ 4,8 % par an).
Chez les hommes de 40 ans, ce sont principalement les cancers de la thyroïde (+ 3,7 % par an) et du rein (+ 2,9 %). Enfin, chez les hommes de 50 ans, le cancer de la prostate (+ 5,8 % par an).
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