Illustration en 3D d'une cellule cancéreuse.Illustration en 3D d'une cellule cancéreuse.

24 janvier 2023

Mélanome : premières preuves d’intérêt d’un antifibrotique pour lutter contre la résistance aux thérapies ciblées

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En résumé

Cette avancée a été obtenue par Serena Diazzi dans l'équipe « Microenvironnement, signalisation et cancer » dirigée par Sophie Tartare Deckert et Marcel Deckert au Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire de Nice, en collaboration avec l'équipe « Génome non-codant et pathologie pulmonaires » dirigée par Bernard Mari à l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire de Sophia Antipolis.

39 900 €

Financement accordé à Serena Diazzi en 2019 pour une fin de thèse.

Des chercheurs ont montré l'intérêt potentiel d'une molécule, le nintedanib, pour lutter contre les résistances aux thérapies ciblées au sein d'un modèle animal de mélanome.

Cette avancée est majeure, car prévenir l'apparition de résistances aux thérapies ciblées dans le mélanome constitue une priorité des chercheurs.

Cette étude pourrait bénéficier à d'autres cancers qui présentent le même type de résistance.

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La découverte en détails

Augmenter l'efficience des thérapies ciblées dans le mélanome

Le mélanome est un cancer fréquent : 183 571 personnes étaient concernées par ce cancer de la peau, en 2017 (derniers chiffres à date). Le taux de rémission de ce cancer dépisté précocement est relativement élevé : 91 % des patients sont encore en vie 5 ans après le diagnostic. Cependant, et malgré les traitements récemment développés, notamment les thérapies ciblées, 50 % des patients ayant un mélanome avancé sont en échec thérapeutique.

Serena Diazzi et son équipe d'accueil ont réalisé une avancée intéressante en montrant l'intérêt d'un traitement, le nintedanib, pour augmenter l'efficacité de thérapies ciblées dites « anti-MAPK » dans le mélanome résistant.

La « résistance mésenchymateuse » en ligne de mire

Pour cela, les chercheurs se sont penchés sur un mécanisme mis en place par les cellules cancéreuses pour résister aux traitements : la « résistance mésenchymateusev».

En réponse à la thérapie ciblée, les cellules tumorales se transforment. Elles produisent notamment des fibres dans leur microenvironnement, ce qui les rend tolérantes au traitement. L'approche des chercheurs visait à tester l'action d'un blocage de la fibrose sur l'efficacité de la thérapie ciblée anti-MAPK.

Un antifibrotique efficace contre les rechutes

A cette fin, l'équipe a administré un antifibrotique, le nintedanib, en addition à une thérapie ciblée chez un modèle animal de mélanome. Les chercheurs ont ainsi observé que le traitement diminuait le phénomène de fibrose et augmentait l'efficacité de la thérapie. De plus, l'administration de l'antifibrotique retardait la rechute tumorale. Ils se sont ensuite intéressés aux mécanismes sous-jacents, ce qui leur a permis de mieux comprendre les voies moléculaires en jeu.

Outre une avancée pour la prise en charge future des mélanomes, cette étude pourrait avoir des retombées pour d'autres cancers résistants à ce type de thérapie ciblée, mais aussi pour des pathologies impliquant également une fibrose.

Source : Diazzi D et al. Blockade of the pro-fibrotic reaction mediated by the miR-143/-145 cluster enhances the responses to targeted therapy in melanoma. EMBO Mol Med 2022 : 14:e15295

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