Diagnostic du cancer : identification d'un biomarqueur pertinent pour la prise en charge des sarcomesDiagnostic du cancer : identification d'un biomarqueur pertinent pour la prise en charge des sarcomes

21 janvier 2022

Identification d'un biomarqueur pertinent pour la prise en charge des sarcomes

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En bref

Cette avancée a été obtenue par Elise Nassif lors de sa thèse, sous la direction du Pr Jean-Yves Blay, dans l'équipe « Apoptose, cancers et développement » dirigée par Patrick Mehlen au Centre Léon Bérard à Lyon.

153 000 €

Financement FRM accordé en 2020 pour un poste de thèse pour un interne.

Les sarcomes des tissus mous sont des cancers rares au pronostic très réservé et dont le taux de récidive est élevé.

La prise en charge de ce cancer passe par la chirurgie en vue de retirer la tumeur, associée à une chimiothérapie en amont ou en aval de l'opération.

Les chercheurs ont identifié un gène qui est muté dans 30 % des tumeurs et qui est associé à un taux de récidive plus important mais également à une plus grande sensibilité à la chimiothérapie peri-opératoire : une avancée potentielle pour le meilleur traitement des patients.

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La découverte en détails

Les sarcomes en ligne de mire

Les sarcomes correspondent à une large famille de tumeurs cancéreuses rares. Ils atteignent les tissus « de soutien » de l'organisme, responsables de la charpente du corps. Ainsi, on distingue les sarcomes des tissus mous, qui touchent les muscles ou encore le tissu adipeux, des sarcomes des parties dures qui se développent à partir des os et des cartilages.

Le manque de biomarqueurs pronostics lors du diagnostic

Elise Nassif s'intéresse aux sarcomes des tissus mous, des tumeurs dont le pronostic est actuellement très réservé : lorsqu'il ne s'est pas propagé dans l'organisme (90 % des cas au diagnostic), son taux de récidive est de 40 %, 5 ans après le diagnostic. Une chimiothérapie peut être prescrite avant ou après l'opération visant à réduire la masse tumorale et prévenir les récidives.

Seulement, pour le moment il n'existe pas de marqueur biologique ou génétique qui permette de déterminer les patients pour lesquels cette chimiothérapie serait bénéfique. Les chercheurs ont avancé sur la question.

Le gène TP53 semble être un marqueur prometteur

L'équipe a ainsi réalisé des analyses génétiques et moléculaires telles que le séquençage du matériel génétique, au sein de 215 sarcomes des tissus mous. Ces analyses ont révélé que le gène le plus souvent altéré dans ces tumeurs était le gène TP53. Les chercheurs ont également montré que les patients pour lesquels les sarcomes TP53 étaient mutés présentaient une survie sans reprise de la maladie plus courte. En revanche, leur réponse aux anthracyclines, une famille de médicament de chimiothérapie très utilisée dans ce cadre, était plus importante.

Ainsi, dans les sarcomes des tissus mous, des mutations du gène TP53 sont associées à une survie sans reprise de la maladie plus courte et à une réponse accrue aux anthracyclines. Si ces résultats se confirment aux cours d'études ultérieures, ce gène pourrait constituer un biomarqueur diagnostic, pronostic et prédictif pertinent pour la prise en charge de ce cancer.

Source : Nassif EF et al. TP53 Mutation as a Prognostic and Predictive Marker in Sarcoma: Pooled Analysis of MOSCATO and ProfiLER Precision Medicine Trials. Cancers 2021 ; 13 : 3362. doi: 10.3390/cancers13133362

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