01 octobre 2017

Rôles d’une protéine anormale dans le sarcome d’Ewing

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En bref

Cette découverte a été réalisée par Georges-Alain Franzetti et son équipe d'accueil « Génétique et biologie des tumeurs pédiatriques » dirigée par Olivier Delattre.

31 200 €

Financement FRM reçu par Georges-Alain Franzetti pour une dernière année de thèse

Le sarcome d'Ewing est une tumeur osseuse qui touche préférentiellement les adolescents et les jeunes enfants.

Dans la majorité des cas, les patients présentent une mutation génétique qui conduit à la synthèse d'une protéine anormale : EWSR1-FLI1.

Les chercheurs ont montré que le taux d'EWSR1-FLI1 dans les cellules cancéreuses régulait leur capacité à infiltrer les tissus adjacents.

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La découverte en détails

Le sarcome d'Ewing : une tumeur osseuse redoutable

Le sarcome d'Ewing est la deuxième tumeur osseuse rencontrée chez les enfants et les adolescents. Son pic d'incidence apparait entre 12 et 18 ans. Ce cancer a un pronostic très variable suivant son développement. Le site Orphanet précise que 70% des personnes atteintes de formes localisées de la maladie sont encore en vie 5 ans après le diagnostic, contre environ 50% pour les formes étendues aux poumons.

Le sarcome d'Ewing fait partie des cancers dits « agressifs », c'est-à-dire qu'il a une forte propension à former des métastases, des extensions de la tumeur en dehors de son site d'origine.

Devant la sévérité de ce cancer, les chercheurs redoublent d'effort pour étudier les mécanismes moléculaires à l'origine de la maladie, des données indispensables pour développer de nouveaux moyens de prise en charge. Georges-Alain Franzetti et son équipe d'accueil ont fait un pas en ce sens dans un article récemment publié dans la revue Oncogene.

Focus sur une protéine anormale

Dans 85% des cas, on retrouve chez les patients atteints d'un sarcome d'Ewing une mutation génétique particulière appelée « fusion de gènes » qui conduit à la production dune protéine anormale, EWSR1-FLI1.

Des études, menées sur des cellules de sarcomes d'Ewing et de modèles animaux, ont montré que l'inhibition d'EWSR1-FLI1 bloquait la multiplication des cellules cancéreuses.

D'autres travaux ont montré un rôle de la protéine dans la migration cellulaire et la formation de métastases. Seulement, les processus moléculaires à l'œuvre dans ce phénomène étaient jusqu'alors méconnus.

EWSR1-FLI1 influence le devenir des cellules cancéreuse

Georges-Alain Franzetti s'est intéressé à l'impact du taux de EWSR1-FLI1 sur les cellules cancéreuses, plus précisément sur leurs capacités de prolifération et de migration. Il a mené ses travaux sur des cellules en culture et des modèles in vivo, et a associé plusieurs techniques de biologie moléculaire avancées.

Au terme de leurs expériences, les chercheurs ont montré que de hauts taux d'EWSR1-FLI1 dans les cellules entrainaient un changement de leur forme, augmentant du même coup leur capacité de multiplication et diminuait leur potentiel invasif.

En revanche, lorsque les taux d'EWSR1-FLI1 dans les cellules étaient plus faibles, la capacité d'invasion des tissus environnants était accentuée.

Les chercheurs pensent que la fluctuation du taux d'EWSR1-FLI1 dans les cellules touchées par le sarcome d'Ewing constitue une étape essentielle à leur passage en état « migratoire », état dans lesquelles elles peuvent envahir les tissus environnants. Cette donnée est très intéressante dans le cadre de l'élaboration de thérapies dans le sarcome d'Ewing.

Source : Franzetti G-A et al. Cell-to-cell heterogeneity of EWSR1-FLI1 activity determines proliferation/migration choices in Ewing sarcoma cells. Oncogene 2017 ; 36 : 35053514.

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