14 avril 2021

Cancer de la peau : explorer les mécanismes de développement des mélanomes métastatiques

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En bref

Ce projet est mené par Lorry Carrié dans l'équipe « Métabolisme des sphingolipides, mort cellulaire et progression tumorale » dirigée par Thierry Levade et Nathalie Andrieu au Centre de recherches en cancérologie de Toulouse.

102 600 €

Financement accordé à Lorry Carrié en 2019 pour un doctorat.

Les mélanomes cutanés avec métastases sont les formes les plus sévères de cancers de la peau.

Les chercheurs ont montré que les cellules tumorales altéraient la structure des cellules avec lesquelles elles sont en contact, ce qui facilite leur échappement vers d'autres organes.

Ils souhaitent aujourd'hui comprendre le rôle des lipides dans ce phénomène, en vue d'ouvrir de nouvelles pistes diagnostiques et thérapeutiques.

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Le projet en détails

De la sévérité des mélanomes métastatiques

Le cancer de la peau est un cancer très fréquent : environ 80 000 personnes par an en seraient atteintes en France. Les formes les plus sévères de cancer de la peau sont les mélanomes cutanés. En 2018, 15 500 cas de ce type de tumeur ont été dépistés, et 1 980 décès ont été répertoriés. Leur incidence a fortement augmenté ces dernières décennies. Les mélanomes « métastasiques », forme de mélanome au cours de laquelle les cellules tumorales se propagent au-delà de leur lieu d'origine, constituent la principale cause de mortalité liée à ce cancer.

De grandes avancées ont néanmoins été réalisées dans leur prise en charge, grâce à l'arrivée des thérapies « ciblées », traitements dirigés contre certains mécanismes inhérents aux cellules tumorales, ou encore des immunothérapies, dont l'approche consiste à stimuler le système immunitaire afin qu'il s'attaque aux cellules cancéreuses. Malgré tout, un nombre important de patients ne répond pas à ces thérapeutiques.

Les chercheurs souhaitent donc explorer les mécanismes en cause dans le développement des mélanomes et leur dissémination au-delà de la peau, en vue de mettre au point de nouvelles thérapies : c'est l'objectif poursuivi par Lorry Carrié au cours de sa thèse.

Des altérations de l'épiderme engendrées par les cellules tumorales

La peau est constituée de plusieurs couches. La plus superficielle est l'épiderme. Le mélanome cutané se développe à sa base : il est ainsi en contact direct avec les cellules de l'épiderme. Des analyses ont révélé de nombreuses altérations de l'épiderme autour de la tumeur selon les sous-types de mélanomes cutanés. Cependant, le lien entre ces altérations et le développement tumoral n'est pas clair.

Lors de précédentes études, les chercheurs ont mis en évidence que les cellules de mélanomes présentaient des perturbations de leur composition en lipides, molécules constituant leur matière grasse, comparées à celle des cellules saines. Ces lipides sont également émis vers l'extérieur de cellules, et les chercheurs pensent que la sécrétion de ces lipides par les cellules cancéreuses pourrait changer la structure des tissus les environnant, et ainsi faciliter leur dissémination. Les lipides favoriseraient alors la formation de métastases.

Les lipides en ligne de mire

Le projet de thèse mené par Lorry Carrié vise à savoir si certains lipides issus du mélanome pourraient modifier la structure et la composition de l'épiderme, ce qui faciliterait son extension vers les couches profondes de la peau.

A cette fin, la chercheuse dispose d'un modèle innovant d'étude : des modèles de peau reconstruits in vitro dans les 3 dimensions. Ils serviront à évaluer l'effet de certains lipides sur les altérations observées au sein de l'épiderme. La chercheuse souhaite également explorer l'impact du blocage de ces lipides sur le développement d'un mélanome cutané au sein de modèles animaux.

Cette étude pourrait avoir deux grandes retombées : d'une part, elle pourrait permettre d'identifier de nouveaux marqueurs pronostiques, de nature lipidique, qui permettraient dévaluer le risque pour un mélanome de former des métastases. Dautre part, elle pourrait déboucher sur des approches pharmacologiques originales administrées en thérapie complémentaire après la chirurgie pour le traitement des mélanomes cutanés.

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