01 novembre 2014

Un effet positif de la leucine dans le diabète de type 2

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En résumé

Cette découverte a été réalisée par l'équipe « Physiopathologie de l'équilibre énergétique et obésité » dirigée par Daniela Cota au sein du Neurocentre Magendie à Bordeaux.

5 000 €

Daniela Cota a reçu en 2009 le prix de la Fondation pour la Recherche Médicale - Région Aquitaine, dont la somme a permis l'achat de l'équipement utilisé pour cette découverte.

La Fondation a également soutenu Mélissa Elie, assistante ingénieur et cosignataire de cette publication.

Le diabète de type 2 est une pathologie très fréquente qui a des retentissements sur l'ensemble de l'organisme et peut conduire à de graves complications.

Parmi les facteurs de risque de diabète de type 2 figure en bonne place l'obésité.

Daniela Cota et son équipe sont parvenues à prévenir l'obésité et le diabète de type 2 chez des souris soumises à un régime riche en graisse par l'ajout d'un acide aminé, la leucine, dans leur nourriture : un résultat prometteur qui nécessite plus amples investigations.

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En détails

Quelques généralités sur le diabète de type 2

Le diabète de type 2 résulte d'une accumulation de glucose, la source d'énergie de nos cellules, dans le sang. La glycémie (taux de sucre dans le sang) est très finement régulée, via une hormone, l'insuline, qui est sécrétée par le pancréas lorsque le taux de glucose dans le sang est trop important. Elle agit en se fixant à des récepteurs situés sur la paroi des cellules de l'organisme, ce qui active la capture et le stockage du glucose dans celles-ci.

Lors du diabète de type 2, les cellules deviennent moins sensibles à l'insuline : au début, le pancréas augmente sa production, ce qui entraîne son épuisement. L'insuline n'est alors plus produite en quantité suffisante pour répondre aux besoins de l'organisme, et le taux de glucose augmente de façon anormale dans le sang. Le diabète de type 2 est installé. L'hyperglycémie chronique qui en résulte a des effets néfastes à long terme sur le cœur, les yeux, le système nerveux…

L'obésité : un facteur déclenchant de la maladie

Le diabète de type 2 est une pathologie liée à l'interaction de gènes de prédisposition et de facteurs environnementaux. Parmi ceux-ci, figure en bonne place l'obésité, un véritable fléau de plus en plus présent à travers le monde. Ces deux pathologies sont étroitement liées, car il est aujourd'hui établi qu'un régime riche en graisse et en sucre favorise la prise de poids et induit par la suite une diminution de la sensibilité des cellules à l'insuline, et donc un diabète de type 2. Agir sur l'obésité pourrait ainsi empêcher le développement ultérieur de la maladie.

Daniela Cota et son équipe y sont parvenues : les chercheurs ont réussi à réduire cet impact négatif d'un régime alimentaire déséquilibré chez des animaux en ajoutant de la leucine dans leur alimentation.

'Laction de la leucine sur la dépense énergétique

La leucine est un acide aminé, un composant des protéines qui est apporté à l'organisme par la nourriture. Des précédentes recherches ont montré qu'elle jouait un rôle important dans la régulation de la balance énergétique, le ratio entre apport alimentaire et dépense énergétique.

Forts de ce constat, les chercheurs ont voulu observer le potentiel de la leucine pour prévenir ou traiter de l'obésité liée à une alimentation trop riche. Ils ont également étudié son impact sur la sensibilité cellulaire à l'insuline, et donc sur le développement d'un diabète de type 2.

Un effet préventif marqué chez l'animal

Les chercheurs ont ainsi soumis des souris à différents régimes alimentaires, riches en graisse ou non, et contenant ou pas une supplémentation en leucine. Chez les animaux ayant reçu un régime riche en graisse, l'apport de leucine dans l'alimentation a entraîné une stimulation de leur dépense énergétique, induisant ainsi une perte de poids et de masse adipeuse. Ces diminutions s'accompagnaient dune plus grande sensibilité à l'insuline des cellules.

En revanche, la leucine n'a à priori pas eu d'effet chez les animaux dont l'obésité était déjà constituée : ce résultat est en faveur d'un effet plutôt préventif de l'acide aminé.

Cette étude montre, chez l'animal, les bienfaits potentiels d'un régime enrichi en leucine en prévention du développement d'une obésité liée à une mauvaise alimentation, et, par extension, de l'apparition ultérieure d'un diabète de type 2. En revanche, les chercheurs pensent qu'au-delà'dun certain stade de progression de l'obésité, la leucine n'aurait plus d'effet sur le métabolisme énergétique.

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