Jérémie Gautheron

08 mars 2021

Jérémie Gautheron est docteur en Biologie Moléculaire et Chargé de recherche INSERM. Il a bénéficié d'une Aide au Retour en France de la FRM en 2017, après plusieurs années passées en Allemagne. Son parcours, ses recherches, mais aussi ses sources d'inspiration et de motivation…

décryptage d'une vocation.

Jérémie Gautheron : « J'ai obtenu mon doctorat de Biologie Moléculaire et Cellulaire en 2011 sous la direction du Dr. Gilles Courtois, mon mentor. Après avoir passé plusieurs années en Allemagne, en post-doctorat auprès de scientifiques de renom tel que le Pr. Tom Luedde, je suis revenu en France en 2017 grâce au soutien de la FRM.

Je me suis établi au Centre de Recherche Saint-Antoine à Paris, dans l'unité dirigée par le Pr. Bruno Fève, et plus spécifiquement au sein de l'équipe du Pr Chantal Housset. Ils m'ont tous les deux donné la liberté et le soutien nécessaires pour l'établissement de mon propre groupe.

J'ai ainsi décroché le programme « Émergence de la Ville de Paris » en 2018, une allocation de recherche de la Société Francophone du Diabète l'année suivante, ainsi qu'un financement de l'Institut Hospitalo-Universitaire ICAN qui m'ont permis d'asseoir mon groupe.

En 2019, j'ai été recruté à l'INSERM en tant que Chargé de Recherche. »

Pourquoi avez-vous choisi d'être chercheur ?

JG : « Enfant, après que ma mère a été touchée par le cancer, je me souviens avoir demandé à mon grand frère ce qu'était le cancer et lui avoir répondu que je soignerai les gens atteints. Peut-être que ma vocation a commencé à partir de là mais je pense que la qualité de l'enseignement supérieur que j'ai reçu à l'université ainsi que mes professeurs en sont en grande partie responsable. »

Sur quoi travaillez-vous ?

JG : « Mon projet de recherche vise à élucider la contribution des trois acteurs protéiques majeurs de la nécroptose (ou nécrose programmée), à savoir RIPK1, RIPK3 et MLKL, dans le développement des maladies telles que la stéatose hépatique non-alcoolique (NAFLD), la cholangite sclérosante primitive (CSP) et le diabète de type 2. »

Quel objectif cherchez-vous à atteindre ?

JG : « La perspective est de développer de nouveaux traitements pour prévenir la mort des hépatocytes, des cholangiocytes ou des adipocytes, qui est impliquée dans le développement de toutes ces maladies. »

Quelle est, selon vous, la plus grande difficulté à laquelle vous avec été confronté en tant que chercheur ?

JG : « La difficulté c'est de suivre son instinct contre vents et marées. »

Et à l'inverse, quel est votre meilleur souvenir ?

JG : « Il y en a beaucoup et de différents types alors ce n'est vraiment pas facile de choisir, mais je dirais que c'est d'avoir convaincu trois relecteurs que, même si mon étude allait à l'encontre du dogme, il était nécessaire de la publier pour faire évoluer les pensées. »

Qu'est-ce qui, selon vous, permet de fédérer une équipe de recherche derrière un objectif commun ?

JG : « Je suis toujours en apprentissage mais l'élément clé selon moi c'est de comprendre et d'accepter que tout le monde ne fonctionne pas de la même manière. Ainsi, il est plus facile d'atteindre une synergie qui permettra de fédérer et de dépasser les objectifs que nous nous étions fixés. »

Quel conseil donneriez-vous à un chercheur qui débute ?

JG : « Il ne faut pas se voiler la face, ce n'est définitivement pas le chemin le plus aisé. Mais si on se donne les moyens alors, le jeu en vaut la chandelle. »

Qu'est-ce qui inspire et vous guide au quotidien ?

JG : « Mes filles m'inspirent et me poussent à me dépasser. »

En un mot, qu'est-ce que le soutien de la FRM vous a apporté ?

JG : «De la sérénité. »