Utiliser la thérapie génique pour rétablir la production enzymatiqueUtiliser la thérapie génique pour rétablir la production enzymatique

01 août 2016

Une thérapie génique innovante dans la maladie d’Alzheimer

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En résumé

Cette recherche est menée par Nathalie Cartier-Lacave et son équipe au sein du laboratoire « Facteurs génomiques et environnementaux et biothérapie des maladies endocrines et neurologiques » au Commissariat de l'Energie Atomique de Fontenay-aux-Roses.

400000€

C'est la somme dédiée à l'étude dirigée par Nathalie Cartier-Lacave

Nathalie Cartier-Lacave et son équipe tentent une approche innovante de traitement des formes précoces sévères de la maladie d'Alzheimer.

Les chercheurs souhaitent, par la thérapie génique, apporter aux cellules cérébrales une enzyme dont la production est affectée chez les patients.

Cette étude pourrait déboucher sur un essai clinique dans les années à venir.

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Le projet en détails

Des anomalies du métabolisme du cholestérol

Au cours de précédents travaux, les chercheurs ont découvert que des modèles animaux atteints de la maladie d'Alzheimer présentaient un déficit pour une enzyme cérébrale, CYP46A1, impliquée dans le métabolisme du cholestérol. Par ailleurs, un nombre croissant d'arguments suggèrent que des anomalies du métabolisme du cholestérol cérébral sont liées à plusieurs maladies neurodégénératives et en particulier à la maladie d'Alzheimer. En août 2015, l'équipe de Nathalie Cartier-Lacave a démontré que le blocage de la production de cette enzyme chez l'animal augmentait la concentration de cholestérol dans les neurones, ce qui entraînait un déficit cognitif et stimulait la destruction de ces cellules.

Utiliser la thérapie génique pour rétablir la production enzymatique

Ils ont réussi à freiner l'évolution de la maladie en augmentant la production de cette enzyme chez l'animal. Pour cela, les chercheurs ont utilisé la thérapie génique.

Cette technique vise à apporter aux cellules des gènes ayant une action thérapeutique via un vecteur, c'est-à-dire virus dénué de caractère pathogène.

Ici, il s'agit d'amener aux neurones, par injection intracérébrale du virus modifié, les gènes leur permettant de produire l'enzyme incriminée.

Vers un essai clinique chez certains patients

Nathalie Cartier-Lacave et son équipe souhaitent aujourd'hui démontrer l'efficacité et la tolérance (toxicité éventuelle) de cette stratégie chez un modèle de grand animal, pour demander par la suite une autorisation d'essai clinique chez des patients atteints de formes précoces et sévères (formes génétiques en particulier) de la maladie.

Découverte

L'équipe du Pr Nathalie Cartier-Lacave a montré que chez l'animal, une accumulation de cholestérol dans le cerveau entraîne les mêmes effets que la maladie d'Alzheimer, à savoir : une altération de la mémoire et la destruction des neurones. Ce résultat suggère donc qu'un taux élevé de cholestérol dans le cerveau pourrait contribuer à induire ou aggraver la maladie d'Alzheimer. Aujourd'hui, ces chercheurs développent une technique de thérapie génique extrêmement prometteuse pour faire baisser le taux de cholestérol dans le cerveau. Avec cette technique, ils ont déjà réussi à freiner l'évolution de la maladie d'Alzheimer chez des souris. Leur objectif est désormais de confirmer la faisabilité et la tolérance de cette thérapie génique, puis de démarrer un essai clinique chez l'homme.

Source : Brain 2015
La Fondation pour la Recherche Médicale a contribué à l'obtention de ces résultats.

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